Un fils de prêtre devient prêtre catholique!
Yougoslavie : l’évêque Slavomir ordonne prêtre son neveu (180789)
Djurdjevo (Yougoslavie), 18juillet(APIC) «Cette femme est particulièrement bénie. Elle est la femme d’un prêtre et c’est son frère, l’évêque Slavomir, qui ordonne prêtre son fils». C’est ainsi que le secrétaire de la
nonciature en Yougoslavie, Michael Courtney, a félicité Amalia Holoshnjaj,
la femme du prêtre grec-catholique de Djurjevo dans la Vojvodine en Yougoslavie pour l’ordination de son fils Boris Holoshnjaj.
Boris Holoshnjaj appartient à la petite minorité de 50’000 croyants
grecs-catholiques dans la pluralité des peuples de yougoslavie. Son oncle
Slavomir Miklovs est évêque de Krizevci avec siège à Zagreb. A Djurdjevo
vivent environ 3000 serbes orthodoxes et 2000 grecs-catholiques rusnaques.
C’est à cause des guerres contre les Turcs que la Vojvodine s’est dépeuplée en 1672 et que les premiers Serbes sont arrivés venant du Sud. Ils
forment aujourd’hui environ 55 % de la population. En 1747, les premières
familles uniates rusnaques ont été transférées des Carpates en Ukraine pour
former une sorte de «contrepoids catholique» face aux Serbes orthodoxes.
Ils parlent encore aujourd’hui leur propre langue et sont bien 20’000 habitants de la province autonome Vojvodine de la République yougolave de Serbie. Dans le même territoire habitent également 700’000 Hongrois, 20’000
Croates et 20’000 Slovaques.
Boris Holoshnjaj a étudié la théologie à Lucerne et continue ses études
à l’Institut pontifical oriental à Rome. Sa femme Alexandra est suisse. A
la différence de l’Eglise occidentale, les Eglises orthodoxes et les Eglises grecques-catholiques unies à Rome ont gardé la même tradition : les
hommes mariés peuvent devenir prêtres. Environ la moitié des prêtres grecscatholiques en Yougoslavie sont mariés. L’évêque Anarghyros Printesis
d’Athènes a souligné que la femme du prêtre participe à sa mission et est
un soutien important pour lui.
Le manque de prêtres n’existe pour ainsi dire pas dans le diocèse de
Krizevci, en effet chaque année Mgr Slavomir ordonne jusqu’à trois jeunes
prêtres pour les 50’000 croyants. Pourtant la situation de diaspora exige
aussi plus de prêtres, a déclaré Boris Holoshnjaj à l’agence APIC. La situation des chrétiens en Yougoslavie n’est pas encourageante. «L’aliénation
des jeunes gens progresse de la même façon qu’en Occident», a souligné le
jeune prêtre. S’y ajoutent les discriminations du système communiste. Des
parents tiennent leurs enfants éloignés de l’Eglise de peur qu’ils reçoivent des mauvaises notes à l’école. Et les places de fonctionnaires à
l’Etat sont beaucoup plus difficiles à obtenir pour des chrétiens pratiquants.
L’oecuménisme avec les orthodoxes serbes est considéré par Boris
Holoshnjaj comme très positif. Cela vient évidement aussi des prêtres. Dans
sa patrie, les chrétiens des deux confessions s’aident mutuellement. Le
prêtre serbe-orthodoxe de Djurdjevo a d’ailleurs participé à l’ordination
de Boris. (apic/ra/d/bd)