Zimbabwe: Nouvelles attaques du président Mugabe contre les homosexuels
«Les animaux de la jungle sont meilleurs que ces gens»
Harare, 24 avril 1998 (APIC) Malgré la controverse internationale que ses déclarations précédentes ont provoqué, le président zimbabwéen Robert Mugabe récidive. Il a lancé mardi dernier une nouvelle attaque contre les homosexuels. «Le Conseil œcuménique des Eglises va même venir ici débattre de l’homosexualité, même s’il est connu sur le plan international que le Zimbabwe y est opposé» a-t-il déclaré mardi 22 avril dans un discours à Harare.
Le président Mugabe a déclaré que l’homosexualité était un mal et critiqué le Conseil œcuménique des Eglises (COE) qui «a l’intention de débattre de l’homosexualité lors de son Assemblée à Harare en décembre de cette année. Les animaux de la jungle sont meilleurs que ces gens parce qu’au moins ils savent faire la distinction entre un mâle et une femelle» a lâché le président zimbabwéen.
Il a répété ses critiques qui avaient déjà entraîné une controverse internationale, il y a quelques années, selon lesquelles «l’homosexualité est inacceptable et n’est ni africaine, ni chrétienne» se demandant si «Dieu ne va pas nous punir pour de telles pratiques».
Le président Mugabe a réagit aux informations publiées dans la presse zimbabwéenne selon lesquelles une organisation homosexuelle du Zimbabwe serait autorisée à assister à l’Assemblée du COE. Selon un porte-parole du COE à Genève l’organisation «Gays and Lesbians of Zimbabwe (Homosexuels et lesbiennes du Zimbabwe)» ne prendra pas part à l’Assemblée en tant que participant à part entière mais a obtenu l’accréditation pour une session spéciale de l’Assemblée. Le porte-parole du COE a précisé que le sujet de l’homosexualité n’est pas inscrit à l’ordre du jour officiel de l’Assemblée, mais que les délégués pourraient, par exemple, ordonner une étude sur la question de la sexualité.
Le sujet de l’homosexualité reste une question controversée parmi les 332 Eglises protestantes, orthodoxes et anglicanes membres du COE. Suite aux déclarations du président Mugabe dénonçant l’homosexualité, plusieurs Eglises membres s’étaient inquiétées de la tenue de l’Assemblée à Harare. Le COE avait alors conclu avec le gouvernement du président Mugabe un «Mémorandum d’accord» garantissant que le COE pourrait tenir son Assemblée sans ingérence des autorités zimbabwéennes. (apic/eni/ab)