Le Zimbabwe est en proie à de graves troubles sociaux | © Jeff Attaway/Flickr/CC BY 2.0
International

Zimbabwe: soutien à l’Eglise catholique attaquée par le gouvernement

Les évêques catholiques du Zimbabwe ont reçu un vaste mouvement de soutien, après une réplique du gouvernement à une lettre pastorale sur la situation de crise dans laquelle se trouve le pays, publiée le 13 août, et lue dans les paroisses du pays le 15 août à l’occasion de la fête de l’Assomption.

Le Zimbabwe traverse une crise politique, économique et sociale, du fait d’une mauvaise gouvernance, héritée de l’ancien pouvoir de Robert Mugabe, qui l’a dirigé d’une main de fer de 1987 à 2017.

700% d’inflation

Avec une inflation de plus de 700%, les conséquences de cette inflation sont nombreuses sur la population. L’extrême pauvreté, notamment, est passée de 29% en 2018, à 34% de la population en 2019 (5,7 millions de personnes) indique la Banque mondiale. A la mauvaise gouvernance s’ajoute le phénomène des changements climatiques, qui a entraîné une baisse de la production agricole à cause de la sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño.

Le pouvoir en place n’a toujours pas réussi à redresser le pays, suscitant des critiques de l’opposition, souvent doublées de troubles. En juillet, les Dirigeants des dénominations chrétiennes du Zimbabwe (Zimbabwe heads of christian denominations, ZHOCD) ont décidé de mener une médiation entre le pouvoir et l’opposition pour sortir le pays de la crise. Ils avaient alors rencontré les représentants de 17 partis politiques avec lesquels ils ont souligné l’urgence et la nécessité d’un dialogue national «inclusif».

Une corruption «alarmante»

C’est dans ce contexte que la Conférence épiscopale du Zimbabwe (la ZCBC) a publié sa lettre pastorale dans laquelle elle dénonce «l’effondrement économique, l’aggravation de la pauvreté, la corruption et les violations des droits de l’homme».

Appelant à «une résolution urgente» de ces problèmes, les sept évêques de la ZCBC ont souligné que «la corruption dans le pays a atteint des niveaux alarmants». «Est-ce que c’est le Zimbabwe que nous voulons? Avoir une opinion différente ne veut pas dire être un ennemi», ont-ils fait remarquer.

Réagissant à la lettre pastorale le 14 août, Monica Mutsvangwa, ministre de l’information et porte-parole du gouvernement a rejeté les accusations de la ZCBC dont la lettre pastorale est «pleine d’accusations généralisées». Elle s’est particulièrement attaquée à Mgr Charles Ndlovu, président de la Conférence épiscopale et archevêque de Harare, déclarant que ce denier et «son troupeau d’évêques catholiques induits en erreur n’ont rien de cette diligence». «Au lieu de cela, ils se vautrent dans des accusations généralisées et sans fondement. Absolument aucune preuve rapportée de soi-disant victimes», a-t-elle encore affirmé.

L’agence de presse catholique Independant catholic news a, pour sa part, publié sur son site des soutiens exprimés aux évêques par le Réseau des professionnels catholiques du Zimbabwe, la plateforme pour les citoyens concernés (PCC), l’organisation des avocats du Zimbabwe pour la défense des droits de l’homme (Zimbabwe Lawyers for Human Rights) et le syndicat des avocats catholiques. (cath.ch/ibc/bh)

Le Zimbabwe est en proie à de graves troubles sociaux | © Jeff Attaway/Flickr/CC BY 2.0
18 août 2020 | 14:34
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture: env. 2 min.
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