Noyés durant la Réforme à cause de leurs convictions religieuses

Zurich: Les réformés érigent une pierre commémorative pour les anabaptistes martyrs

Zurich, 23 juin 2004 (Apic) Une plaque commémorative à Zurich rappellera dorénavant que des anabaptistes ont payé leurs convictions religieuses de leur vie, du temps des réformateurs Zwingli et Bullinger. Elle sera inaugurée samedi 26 juin.

La plaque en basalte noir est érigée sur les bords de la rivière Limmat, en face du Grossmünster, a annoncé Philippe Dätwyler, responsable culturel de l’Eglise évangélique-réformée du canton de Zurich, lors d’une conférence de presse. Elle est dédiée au théologien anabaptiste Felix Mantz et plusieurs de ses coreligionnaires, qui ont été noyés dans la Limmat en 1527. D’autres noyades ont suivi en 1528, 1530 et 1532. Le dernier anabaptiste exécuté à Zurich a été Hans Landis en 1614, mais des persécutions sanglantes se sont poursuivies durant plusieurs années encore.

Pourtant, au début, les anabaptistes et les réformés étaient proches les uns des autres, comme a expliqué le théologien bâlois Hanspeter Jecker. La division est venue de leurs points de vue différents sur la façon dont devait se développer la réforme. Une dispute a également eu pour sujet le baptême.

Un signe concret de réconciliation avec les anabaptistes

Avec leur plaque commémorative, les réformés zurichois veulent poser un signe concret de leur volonté de réconciliation envers les anabaptistes. Ce mouvement, issu de la Réforme, est né à Zurich vers 1520 à la suite des divergences de Felix Manz et Konrad Grebel avec les réformateurs. Tous deux, ainsi qu’un groupe de fidèles, estimaient que la Réforme ne pouvait se faire que par «la libre adhésion d’hommes acceptant la Parole de Dieu et la Seigneurie du Christ – par la foi – dans la liberté de tout pouvoir civil ou ecclésiastique». D’où le rejet du baptême des enfants, ce qui a donné le nom à leur mouvement, les «anabaptistes». A la suite de leurs persécutions à Zurich, certains d’entre eux ont rejoints d’autres régions de l’arc alpin (Konrad Grebel, Jakob Hutter), le nord-ouest de l’Allemagne (Melchior Hofmann), les actuels Pays-Bas et la Moravie (Balthasar Hubmaier). Leur mouvement a donné naissance aux actuels huttériens, mennonites et amish, et en partie aux baptistes. (apic/gs/bb)

23 juin 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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