Questionnement de fond sur les changements sociétaux

Rome: Des philosophes critiquent le «mariage pour tous» dans «L’Osservatore Romano»

Rome, 5 février 2013 (Apic) «Comment nos esprits vont-ils se débrouiller dans cette confusion ?», se demande la psychanalyste française Marie Balmary à propos du «mariage pour tous». Dans son édition du 4 février 2013, «L’Osservatore Romano» publie deux larges extraits d’articles critiques des intellectuelles françaises Sylviane Agacinski et Marie Balmary sur le sujet.

Sous le titre commun «Les paroles ont-elles un sens ?», le ’quotidien du vatican’ publie un premier extrait d’article paru dans l’hebdomadaire français «La Vie». La psychanalyste Marie Balmary y dénonce le «tournant de la parole» opéré par le projet de loi sur le «mariage pour tous».

«En ce qui concerne le mot ’mariage’, si l’on institue qu’il veut désormais dire à la fois, ’union de personnes de sexe différent’ et ’union de personnes de même sexe’, comment nos esprits vont-ils se débrouiller dans cette confusion ?», se demande Marie Balmary. «L’Académie française pourrait prier le législateur d’inventer un autre mot plutôt que de nous priver d’une des spécificités majeures du langage : distinguer des réalités différentes grâce à la diversité de vocables pertinents», propose-t-elle.

Les risques de l’adoption

Sylviane Agacinski signe le deuxième article, tiré du «Monde» du 3 février. «Le principe d’un mariage ouvert à tous les couples rassemble très largement les Français, écrit la philosophe, alors que le principe de l’homoparentalité les divise». A ses yeux, le risque de légaliser l’adoption et la procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels est que deux parents de même sexe ne symbolisent, pour leurs enfants, «une dénégation de la limite que chacun des deux sexes est pour l’autre, limite que l’amour ne peut effacer».

Le rabbin Bernheim en italien

«L’Osservatore Romano» annonce également la publication du traité du grand rabbin de France Gilles Bernheim sur les problématiques soulevées par le «mariage pour tous». Le petit ouvrage s’intitule «Ce que l’on oublie souvent de dire – Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption».

Ce traité avait servi la réflexion de Benoît XVI dans son discours à la curie romaine, le 22 décembre 2012. Le pape avait qualifié le texte de Gilles Bernheim de «très bien documenté et profondément touchant». Il l’avait longuement commenté.

«L’Osservatore Romano» rapporte aussi les propos du président de la Conférence des évêques italiens, le cardinal Angelo Bagnasco, en réaction à l’approbation du premier article ouvrant la voie au «mariage pour tous» en France. «Nous sommes proches du gouffre, que l’Italie ne suive pas cet exemple», avait-il déclaré en marge d’un congrès sur la famille, le 2 février dernier. (apic/imedia/mm/rz)

5 février 2013 | 09:21
par webmaster@kath.ch
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