Les objectifs du Synode exposés aux participants
Une «feuille de route» qui indique les domaines de «consensus», mais aussi les domaines «où une réflexion plus approfondie est nécessaire». C’est le document que doivent produire les membres du Synode sur l’avenir de l’Église, au terme du mois de travaux qui s’est ouvert ce 4 octobre 2023 au Vatican, et qui implique 464 personnes, clercs, religieux et laïcs du monde entier.
Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général de cette assemblée, est intervenu lors de la session d’ouverture, rappelant une nouvelle fois aux participants que le Synode n’était pas un Parlement, où l’on amende un texte et où «certains ont le sentiment d’avoir gagné, et d’autres d’avoir perdu». «Il ne doit pas s’agir d’une bataille entre la position A et la position B», a-t-il insisté.
Jusqu’au 29 octobre – date de la clôture de la rencontre – les participants alterneront entre moments de congrégations générales, de petits groupes de langues (circuli minores), et temps spirituels – notamment de longs temps de silence entre les interventions. Au terme de l’événement, les 364 membres avec droit de vote – dont 54 femmes, une première historique – doivent voter un texte appelé «Rapport de synthèse» qui sera remis au pape François.
Le rapporteur a souhaité que ce document soit une «feuille de route pour l’année suivante». Une deuxième assemblée doit en effet suivre en octobre 2024. «Idéalement, a-t-il expliqué en anglais, cette feuille de route devrait indiquer les domaines dans lesquels nous estimons qu’un consensus a été atteint parmi indiquer où une réflexion plus approfondie est nécessaire et ce qui pourrait aider ce processus de réflexion», a-t-il ajouté.
Pour parvenir à ce document, les groupes de partage vont d’abord faire remonter leur rapport sur les réflexions qui seront faites. Ils s’exprimeront «sur les points d’accord, mais aussi sur d’éventuelles divergences ou des questions sur lesquelles continuer la réflexion». Le groupe donnera son «accord» qui sera avant tout «une reconnaissance de ce que représente fidèlement le travail réalisé ensemble, dans le respect de toute personne», a précisé le cardinal jésuite.
La disposition de la salle des travaux: tous égaux
Le cardinal luxembourgeois a également parlé de la disposition particulière de la salle Paul VI. En congrégation générale, les membres se retrouvent assis autour de près de quarante tables rondes disposées dans la partie occidentale de l’Aula Paul VI, les tables étant dédiées à une des langues officielles du synode – anglais, français, espagnol, italien, portugais – et pouvant accueillir entre dix et douze personnes. Chaque table est équipée d’écrans et d’une caméra centrale pivotante qui permet à tous les membres de voir de face celui qui souhaite intervenir.
Une seule table est légèrement surélevée par rapport aux autres: c’est celle du pape François. Le pontife est assis de sorte que lui seul peut avoir une vision d’ensemble sur la salle. À ses côtés se trouvent le cardinal Mario Grech, secrétaire du Synode des évêques, ses deux sous-secrétaires – dont sœur Nathalie Becquart – le cardinal-rapporteur Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, le patriarche copte-catholique Ibrahim Sedrak, président délégué du Synode, et les secrétaires spéciaux Giacomo Costa et Riccardo Battochio. Dans ce Synode où le discernement est central, ils sont quatre jésuites, pape inclus, à cette table ›principale’.
Sur les autres tables, les cardinaux sont assis face au pape. Les 54 femmes et les 43 laïcs ont été répartis dans tous les groupes.
Cet aménagement, a expliqué le cardinal Hollerich, souligne que «nous ne sommes pas assis par ordre hiérarchique», afin de «refléter l’expérience du Peuple de Dieu dans le chemin synodal initié en 2021». Cette assemblée romaine fait suite à des réunions locales et continentales. «Aucun de nous n’est le protagoniste du Synode», un rôle réservé à «l’Esprit Saint», a-t-il asséné. (cath.ch/imedia/ak/cd/mp)
Le Synode est appelé à bâtir «une Église qui a Dieu en son centre et qui, par conséquent, ne se divise pas à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur», a déclaré le pape François lors de la messe de lancement du Synode sur l’avenir de l’Église, sur la place Saint-Pierre, le 4 octobre 2023.