«Il était grand temps»: l'abbaye d'Einsiedeln a ordonné un nouveau prêtre

Le moine bénédictin Meinrad M. Hötzel a été ordonné prêtre le 21 juin dans l’église du monastère d’Einsiedeln. Historien de formation, théologien, archiviste du monastère et collaborateur à son pèlerinage, il y est dorénavant aussi actif en tant que prêtre. Un moment de réjouissance pour la communauté, les dernières ordinations sacerdotales remontant il y a onze ans.

avec Regula Pfeifer, kath.ch

Il y a un mois, le 17 mai 2025, l’abbaye territoriale d’Einsielden, un monastère bénédictin situé dans le canton de Schwytz, accueillait le pèlerinage national organisé dans le cadre du Jubilé 2025 sur l’espérance par les évêques suisses. Une nouvelle raison de réjouissance a été offerte le 21 juin à sa communauté monastique, avec l’ordination de Meinrad M. Hötzel par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et jésuite.

Conformément à «une vieille tradition d’Einsiedeln», comme l’indique le communiqué, le Père Meinrad a célébré, dès le lendemain 22 juin, son service de primauté dans l’église du monastère, présidant la messe dominicale ainsi que les vêpres.

Originaire de Tuttlingen, en Allemagne, Meinrad M. Hötzel s’occupe des archives du monastère et participe à l’équipe de pèlerinage. Dorénavant, il célébrera aussi régulièrement l’eucharistie et entendra les confessions. «En tant que moine, je me suis lié à vie à la communauté de l’abbaye d’Einsiedeln par ma profession solennelle en 2021», écrit-il. «En tant que prêtre, je serai également actif ici et au nom du monastère.»

«Que Dieu accorde de nombreuses vocations à la vie monastique»

Les dernières ordinations à Einsielden remontent à 2014. «Il était  donc grand temps que nous recevions un nouveau prêtre en la personne du Père Meinrad, écrit le responsable de la communication, le Père Lorenz Moser. Le Père Meinrad sera au service de la réconciliation en tant que confesseur et accordera la bénédiction de Dieu à de nombreuses personnes». Et de poursuivre: «Que Dieu nous accorde de nombreuses autres vocations à la vie monastique et au ministère sacerdotal, afin que l’abbaye d’Einsiedeln puisse continuer à être un lieu vivant de la foi.»

L’art et l’histoire

Historien de formation spécialisé dans les sciences archivistiques, le Père Meinrad est entré à l’abbaye d’Einsiedeln en 2016. Il a ensuite étudié la philosophie et la théologie à Rome, à l’université bénédictine Sant’Anselmo et à la grégorienne, l’université jésuite, avant d’obtenir son diplôme à l’Université de Fribourg. En automne, il entamera des études doctorales en histoire de l’Église à l’Université de Lucerne.

Durant ses études, il s’est spécialisé dans la théologie de l’œcuménisme et a suivi des cours de théologie réformée à Berne, Zurich et Bâle, a-t-il explique à kath.ch. «J’essaie de trouver des impulsions pour attirer les gens d’aujourd’hui vers la beauté et la joie de la foi chrétienne, notamment chez les modèles de foi du passé comme les saints, ainsi que dans l’étude de la représentation artistique de la foi dans les églises.»

La Vierge noire du monastère

Dédié à Notre-Dame des Ermites, l’abbaye d’Einsielden accueille en effet chaque années des milliers de pèlerins de passage, engagés sur la route de St-Jacques de Compostelle ou venus tout spécialement sur les lieux pour honorer la ›Vierge noire’ du monastère.

La sculpture, haute de 119 cm, a été réalisée en bois de poirier. Elle aurait gagné le monastère vers 1466. Recouverte de couleur à l’origine, elle a été noircie au fil du temps par la suie des bougies, d’où son nom. En 1803, un restaurateur a tenté de lui rendre sa couleur d’origine, mais les pèlerins n’ont pas apprécié. Les parties principales de la statue ont alors été repeintes en noir.

La Vierge d’Einsielden a la particularité de posséder près de 40 tenues d’apparat différentes, qu’elle change régulièrement. Parmi elles, deux robes données par le Sri-Lankais Kasi Ariyarathnam qui a travaillé dans le monastère schwytzois, une rouge et une «bleue tamoule». Einsielden est en effet un important lieu de pèlerinage pour les Tamouls de Suisse, la Vierge noire ressemblant à la déesse Kâlî vénérée au Sri Lanka. C’est pourquoi les panneaux à l’intérieur de l’église portent des inscriptions en langue tamoule. (cath.ch/kath.ch/rp/lb)