Paris. Ouverture du capital des publications de «La Vie catholique»

«Nous cherchons des gens qui défendent nos valeurs»

Paris, 30 juin 2000 (APIC) Le groupe des publications de «La Vie catholique» (PVC) va ouvrir son capital de 20 à 25%, a déclaré jeudi Jean-Pierre Hourdin, président du Conseil de surveillance. «Notre groupe va bien, nous n’avons pas besoins d’augmentation du capital. Nous l’ouvrons pour préparer l’avenir, mais le groupe n’est pas à vendre. Entre la liste des acheteurs et la liste des prix offerts, le choix n’ira pas forcément au plus offrant, Nous cherchons avant tout des gens qui partagent nos valeurs».

Des valeurs chrétiennes et humanistes liées au catholicisme de gauche et à laïcité, conformes à l’héritage spirituel du fondateur du groupe, Georges Hourdin, décédé en 1999 à l’âge de 100 ans. Ce dernier était personnellement intervenu en 1997 pour empêcher le groupe «Bayard Presse», premier groupe de presse catholique en France contrôlé par les assomptionnistes et éternel rival de PVC, de s’offrir 52 % de son capital.

La bonne situation financière des PVC suscite de fait des convoitises. Le groupe a dégagé en 1999 un chiffre d’affaires de 1,7 milliards de FF (+4%) et un résultat net courant avant impôt de 96 millions de FF (+8%). Librairies La Procure, activités publicitaires, de gestion informatique des abonnés de la presse périodique et de routage, maison d’édition Desclée de Brouwer: les nombreuses filiales du groupe affichent pourtant des résultats fort contrastés, à l’image des filiales éditoriales.

La filiale «Télérama» se porte bien

La filiale Télérama se porte au mieux : la diffusion payée de ce magazine culturel de télévision, le titre phare du groupe, est passée de 482’600 exemplaires en 1988 à 664’000 en 1999. La toute nouvelle formule (mai 2000) a d’ores et déjà entraîné une hausse tant des ventes au numéro que des recettes publicitaires. La filiale «Fleurus Presse», éditrice de journaux pour la jeunesse, est en passe de retrouver un équilibre et devrait lancer deux nouveaux titres avant la fin de l’année. Mais la filiale «Malesherbes Publications» annonce un déficit de 10 millions de FF. Elle regroupe l’hebdomadaire «La Vie» ainsi que les mensuels Croissance, Images du mois, Actualité des religions et Prier.

Seul ce dernier titre – un peu plus de 60’000 abonnés – dégage à ce jour une marge bénéficiaire. La Vie, 230 000 abonnés – anciennement La Vie catholique – auquel le groupe des PVC est historiquement lié et doit son nom, est confronté a une préoccupante érosion de son lectorat. Un nouveau directeur de la publication, Max Armanet, ancien journaliste à Libération et au Nouvel Observateur, a été récemment nommé. Il prendra ses fonctions en août et travaillera jusqu’à la fin de l’année à dessiner la nouvelle formule de l’hebdomadaire.

Celle-ci représente la partie «offensive» du plan de relance de Malesherbes Publications. La partie «défensive» étant une économie de 6,4 millions de FF en 2001 réalisée sur la masse salariale, avec, cette année, 26 départs – dont 19 dans le cadre d’un plan social- qui devraient être suivis de 15 prochaines embauches. Nonobstant ces difficultés, l’activité presse, soit 61 % du CA des PVC en 1999, a connu une hausse de 44 millions à 1’044 milliard de FF, qu’explique surtout une hausse conséquente des recettes publicitaires.

«On a rassemblé les titres «confessionnels» qui attirent le moins de publicité dans une même filiale en lui demandant d’équilibrer ses comptes. Autant demander de régler la quadrature du cercle. Le schéma idéal serait de regrouper dans une même société tous les titres pour que chacun d’eux puisse bénéficier de la même image de marque et de la même force de mise en vente que Télérama», estime pour sa part Olivier Nouaillas, journaliste à La Vie et président de l’association du personnel de Malesherbes Publications, qui détient 6 % du capital des PVC. Celui-ci est détenu à ce jour à 27 % par les héritiers de Georges Hourdin et à 25 % par trois personnalités qui ont participé à ses côtés à la fondation du groupe. Trois associations du personnel (de Télérama, de Malesherbes Publications et de la Holding PVC) détiennent chacune 6 % du capital. Les 17 % restants sont principalement dans les mains des cadres dirigeants. Parmi les acheteurs de parts potentiels, il y aurait le groupe Ouest-France, éditeur du quotidien régional du même nom, fort d’un tirage de plus d’un million d’exemplaires. (apic/jcn/ba)

30 juin 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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