Ile Maurice:Rencontre Nina Gopaul, musulmane, militante du groupe interreligieux Mosaïque
Apic Interview
«La terre est ma patrie, l’humanité est ma famille»
Jacques Berset, agence Apic
Fribourg/Port-Louis, 20 juin 2004 (Apic) Des yeux verts et des cheveux couleur de jais, un regard chaleureux et pénétrant. Sur sa carte de visite, une phrase en anglais du poète et peintre maronite libanais Khalil Gibran: «La terre est ma patrie, l’humanité est ma famille». La Mauricienne Nina M. Gopaul, milite au sein du groupe de dialogue interreligieux Mosaïque. Elle était récemment de passage en Suisse pour une conférence internationale sur la question du dialogue interreligieux et les enfants. (*) Rencontre.
Pour cette jeune célibataire de confession musulmane, dont une partie des ancêtres ont émigré de l’Etat indien du Gujerat, la méconnaissance de l’autre pourrait facilement transformer son pays, l’Ile Maurice, en poudrière. D’ailleurs, lors des émeutes de 1999, tout aurait pu basculer!
C’est la raison pour laquelle Nina Gopaul s’est engagée dans le groupe de dialogue interreligieux «Mosaïque», qui rassemble des femmes et des hommes de religion chrétienne, hindoue et musulmane. «Nous sommes désireux de témoigner de notre foi en travaillant pour un meilleur vivre-ensemble, tout en respectant la différence de l’autre», lance d’emblée cette jeune employée de banque de la «Mauritius Commercial Bank Ltd» à Port-Louis, capitale de l’Ile Maurice.
Située dans l’Océan indien, à plus de 800 Km à l’est de Madagascar et à 200 Km au nord-est de l’Ile de la Réunion, ce pays de 1,2 million d’habitants est une véritable mosaïque ethnique qui amalgame tant bien que mal Indo-Mauriciens (2/3 des habitants), Créoles/métis d’origine africaine (27%), Sino-Mauriciens (3%), Franco-Mauriciens (2%). Petit pays à forte densité démographique (près de 600 habitants au km2), l’Ile Maurice est également le lieu de rencontre de grandes religions mondiale: hindouisme (environ 50% de la population), christianisme (environ 27%, en grande majorité catholiques), musulmans (quelque 17%), bouddhistes, bahaïs.
Apic: Quel est le but de l’association Mosaïque, dans laquelle vous militez ?
N. Gopaul: Dans le groupe Mosaïque, fondé en 1998, le leitmotiv est que nous devons nous connaître – notamment nos propres références religieuses – pour apprendre à respecter l’autre. La différence est une richesse quand on l’accueille. Pour entrer en dialogue, il faut que nous connaissions notre propre identité. A Maurice, nous ne voulons pas être une compote, mais une salade de fruits, c’est-à-dire que les différences ne doivent pas être gommées, mais considérées comme une richesse et par conséquent respectées.
Que nous soyons chrétiens, hindous ou musulmans, nous avons tous des valeurs communes que ces religions nous enseignent: paix, amour, justice, respect, travail. C’est notre foi qui nous pousse à respecter l’autre. Les différences fondamentales existent, mais c’est Dieu qui les a voulues. La Sourate 2 (verset 256) du Coran dit qu’il n’y a pas de contrainte en religion. Donc on peut très bien travailler ensemble au lieu de se combattre.
Apic: Mosaïque a été fondée par des chrétiens.
N. Gopaul: Initiative indépendante, Mosaïque a effectivement été créée en 1998 par des chrétiens qui avaient suivi des cours sur les grandes religions au Centre d’accueil Saint-Michel de Pont-Praslin, fondé par un missionnaire spiritain d’origine alsacienne, le Père Raymond Zimmermann.
Ils se sont dit que l’ignorance de l’autre amène à des préjugés et que les préjugés se convertissent en haine et la haine peut amener la pire des violences. Quand nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, quand nous ignorons nos propres références, on a peur que l’autre vienne nous convertir. D’ailleurs, je peux bien vous montrer le Coran et vous me montrer la Bible, c’est Dieu seul qui change les coeurs !
Apic: Quelle est l’action concrète de Mosaïque ?
N. Gopaul: On fait des témoignages, on rédige des articles. Après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, l’évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, nous avait invités à témoigner durant la messe après une marche de charité pour récolter des fonds pour les séminaristes. C’est très bien de dialoguer autour d’une table, mais il faut arriver à vivre concrètement ce que l’on prône, dans la vie quotidienne.
Dans ce but, on vient de réaliser une petite brochure que nous aimerions introduire au niveau des écoles. Le message très simple, avec des dessins, est que nous sommes tous des frères en humanité. Elle pourrait être utilisée dans les classes d’éducation civique pour sensibiliser les écoliers dès le plus jeune âge, qui pourraient s’en inspirer pour des travaux pratiques. Nous attendons encore l’accord du Ministère de l’Education, mais nous l’obtiendrons.
Le livret «Ensemble, nous réussirons!», tiré pour le moment à 2’500 exemplaires, est destiné d’abord aux professeurs, aux instituteurs, aux leaders de communauté, aux responsables religieux et aux médias. Puis nous pensons réaliser un dessin animé, qui peut toucher davantage les enfants.
Apic: Est-ce votre foi islamique qui vous motive à aller vers les autres ?
N. Gopaul: C’est une injonction coranique de respecter l’autre qui est différent de soi. C’est en lisant que j’ai découvert toutes ces valeurs de respect, mais aussi en raison du contexte dans lequel je vis. Ma famille est assez mélangée: un de mes oncles a épousé une catholique, un frère a épousé une Anglaise, un autre une Créole, un autre encore une Tamoule. Les musulmans de Maurice sont à l’origine des Indiens de foi islamique. Leur islam n’est pas celui que l’on trouve dans les pays arabes, mais il est teinté d’influence indienne.
Les femmes n’allaient pas vraiment à la mosquée, mais cela commence à changer. Personnellement, quand je fais mes prières, je trouve que c’est plus pratique à la maison. Mon rapport avec Dieu est direct et personnel. Chez les musulmans, il n’y a pas d’intermédiaire en nous et Dieu. Et comme les musulmans mauriciens sont essentiellement sunnites, ils n’ont pas de clergé, pays d’ayatollahs comme chez les chiites d’Iran.
Apic: Le dialogue interreligieux ne vous éloigne pas de votre religion.
N. Gopaul: Certainement pas! Je peux très bien avoir de très bons amis chrétiens ou hindous, mais je ne pourrais pas vivre sans la base de l’islam, le Tawhid, l’Unicité de Dieu. Par conséquent, par exemple, je ne peux pas m’imaginer épouser quelqu’un qui ne soit pas musulman. C’est très clair dans le Coran, et comme musulmane, je l’accepte, car je ne veux pas être en contradiction avec la foi. Je respecte l’autre, et je ne voudrais en aucun cas forcer l’autre à se convertir à l’islam. Dans une relation de couple, être sur la même longueur d’onde spirituelle est fondamental.
Apic: Sur l’Ile Maurice, l’islam est visiblement très tolérant.
N. Gopaul: Je n’aime pas utiliser le terme «tolérant»; je préfère dire qu’on respecte les autres. Tolérer, c’est un peu condescendant, et c’est une attitude que l’on peut révoquer quand on en a marre. J’ai des amis de l’étranger, pas de Maurice, qui m’ont déclaré que le dialogue interreligieux est un signe de faiblesse. Jamais! Chez nous, que ce soit au niveau de la communauté musulmane, hindoue ou catholique, le dialogue est le chemin le moins parcouru. Il y a des gens qui n’y croient pas, mais la plupart des gens veulent vivre leur foi, vivre bien avec eux-mêmes et avec les autres.
A Maurice, le fond est pacifique, mais on ne peut pas dire que tout baigne dans l’huile. Il y a des difficultés qu’il faut surmonter. Mais si l’on ne sensibilise pas les gens à l’existence de l’autre, le danger vient de l’ignorance. Dans des temps de trouble, si une personne n’est pas consciente de ce respect de l’autre qui est différent de soi, on peut facilement lui faire croire que l’autre, qui peut-être son voisin immédiat, est un monstre, qu’il faut le tuer. Si une personne connaît ses propres références, et sait qui est vraiment son voisin, il ne marchera pas.
Apic: Le pays a tout de même connu des troubles interethniques.
N. Gopaul: Nous devons certainement être sur nos gardes: en 1999, le pays a tout de même connu trois jours d’émeutes. Si on n’avait pas fait attention, cela aurait pu très mal se terminer. Le feu a été mis aux poudres par la mort, dans un commissariat de police, du chanteur Kaya, une vedette de seggae, version locale en créole du reggae jamaïcain. Les affrontements dans le quartier défavorisé créole de Roche-Bois, dans la banlieue de Port- Louis, avaient fait officiellement trois tués et plusieurs blessés parmi les jeunes rastas qui s’étaient heurtés à la police. Les affrontements avaient rapidement pris une coloration ethnique: créoles contre hindous.
Heureusement que le cardinal Jean Margéot était descendu sur le terrain pour calmer les esprits. Il avait alors souligné les problèmes sociaux rencontrés par les créoles, laissés pour compte du «miracle» économique mauricien. Ce sont les descendants des anciens esclaves amenés sur l’île par les colons blancs pour cultiver la canne à sucre. Le président de la République Cassam Uteem était également intervenu à la télévision pour appeler à l’unité des Mauriciens et les gens se sont finalement calmés.
Apic: Cela aurait pu déraper et finir en violents conflits interethniques.
N. Gopaul: En effet, mais Dieu merci, les gens se sont heureusement ressaisis. Cela montre qu’un travail de compréhension mutuelle doit être fait. Les tensions intercommunautaires peuvent vite ressurgir, comme cela a été le cas dernièrement lors de la discussion de l’inclusion des langues orientales pour les notes des examens finaux du cycle primaire. Les élèves, par ex. ceux d’origine indienne, apprennent soit le hindi, l’ourdou, le tamoul, le télégu, le marathi, le gujrati.Les Chinois apprennent aussi le mandarin, le cantonais ou le hakka.
Si on ne travaille pas sur ces problèmes, les dérapages peuvent vite devenir dramatiques, comme au Rwanda ou dans les Balkans, où des gens qui a priori se connaissaient et étaient voisins, se sont massacrés. L’association Mosaïque veut faire de la prévention. Elle affirme que c’est notre foi en Dieu qui nous pousse à agir pour le dialogue et le respect mutuel, parce que la différence a été voulue par Dieu.
Apic: Dans l’Occident laïcisé, on sépare les sphères, en distinguant le plan de la foi d’autres niveaux, comme la politique, la vie sociale.
N. Gopaul: Peut-on être chrétien et vivre ses valeurs seulement pendant que l’on fait ses prières à l’église ? Et après rentrer au bureau et faire des choses contraires à sa foi, médire, exploiter les autres ? A quoi cela sert- il ? Il faut être cohérent ! Je ne pense pas qu’un croyant de quelque religion qu’il soit puisse dire: là, sur mon lieu de prière, à l’église, au temple ou à la mosquée, je suis chrétien, hindou ou musulman. et quand je quitte cet espace, je suis laïc et donc je me comporte tout à fait différemment.
Ce sont nos valeurs, que nous trouvons dans les textes sacrés, qui devraient nous dire ce qui est bon ou pas bon. Si une loi du gouvernement est fondamentalement contraire à des valeurs comme la justice, je combattrai toute forme d’injustice. C’est aussi pour cela que je me suis engagée au niveau de l’association «Solidarité Palestine». JB
Encadré
Pour une laïcité qui respecte
«Sans vouloir polémiquer, je trouve que la laïcité française est une laïcité antireligieuse; la loi qui a été récemment votée concernant les signes religieux ostensibles à l’école va à l’encontre de la liberté individuelle. Ce n’est pas à l’Etat de prescrire la taille des croix que l’on peut porter ou le hijab (foulard islamique) des filles», affirme Nina M. Gopaul.
«Pour reprendre une définition de Tariq Ramadan – que Mosaïque avait invité en 1999 -, la laïcité, c’est l’Etat qui se maintient à équidistance entre toutes les religions. A Mosaïque, on a des musulmans, des chrétiens, des hindous, et on aimerait bien accueillir des membres de la petite minorité bouddhiste. Nous avons une vision laïque et citoyenne non exclusive, sous-tendue par notre foi. A Maurice, nous avons notre propre histoire et notre propre culture, et les gens de chez nous sont bien conscients que la laïcité à la française ne marchera pas dans notre pays.» JB
(*) Lors de la campagne 2003 du Dimanche de la Mission universelle, Missio à Fribourg a donné la parole aux chrétiens de l’Ile Maurice et présenté des témoignages des membres du groupe Mosaïque, dont celui de Nina Gopaul. Lors de son récent passage à Fribourg, la militante mauricienne a eu notamment l’occasion de rencontrer des personnes engagées dans le dialogue interreligieux, dont le professeur Anand Nayak (Uni Fribourg) et Noël Ruffieux, membre de la Commission de la Constituante pour les questions des relations Eglise-Etat.
Les illustrations de cet article sont à commander à l’agence CIRIC, Bd de Pérolles 36 – 1705 Fribourg. Tél. 026 426 48 38 Fax. 026 426 48 36 Courriel: ciric@cath.ch
(apic/be)
APIC – Interview
L’abbé Jacques Seck (69 ans) est l’un des guides religieux catholiques du Sénégal parmi les plus engagés dans le dialogue islamo-chrétien. Dans une interview réalisée à Dakar par l’APIC, il fait le point sur le dialogue religieux dans son pays.
Dialogue islamo-chrétien au Sénégal: un exemple sans doute unique
Il n’y a pas plus avancé en Afrique et dans le monde
Par Ibahima Cisse, correspondant de l’APIC à Dakar
Dakar, 23 avril 1998 (APIC) Contrairement aux relations tendues qu’entretiennent très souvent les communautés religieuses entre le monde musulman et chrétien, le Sénégal est encore à l’abri des turbulences inter-religieuses. Les responsables musulmans et chrétiens ont de tout temps entretenu des relations étroites. Dans de nombreuses familles de certaines régions, il arrive fréquemment que des membres appartiennent à des religions différentes.
APIC: Comment vivez-vous vos rapports avec les musulmans qui sont majoritaires dans le pays?
Jacques Seck: Dans mon village, il y a autant de musulmans que de chrétiens. Nous entretenons les meilleurs rapports. Ce que j’ai vécu au niveau de ma famille dont l’autre moitié est musulmane est la même que dans beaucoup de familles sénégalaises. C’est-à-dire que dans la même famille, on trouve aussi bien des musulmans que des chrétiens et des animistes. Or puisque les liens de parenté, j’allais dire de sang sont très forts ici, et priment sur tout le reste, nos rapports sont les meilleures. Ce qui fait qu’au Sénégal on n’a aucun complexe à être chrétien.
En 1985, lors d’une table-ronde qui avait rassemblé des membres du gouvernement sénégalais, des juristes, des musulmans, je me suis permis de dire que je ne me sentais en effet nullement complexé de vivre mon christianisme au Sénégal et que dans cet état laïc, aussi bien l’islam que le christianisme ont les coudées franches pour proposer leur foi dans la simplicité à quiconque vit dans le pays. Nos rapports sont les meilleures. Je le dis et j’insiste parce que je les vis quotidiennement. J’en veux pour preuves mes relations avec les imams, le khalif général des tidjanes (ndlr: la plus grande confrérie musulmane du pays) ainsi qu’avec d’autres chefs religieux musulmans. Ces relations sont très intimes et profondes, dans le respect de la foi des uns et des autres.
Sincèrement je ne me sens pas minoritaire en tant que croyant. J’ai emprunté ce mot à des amis qui sont de grands intellectuels musulmans pour dire que le problème ne se pose pas entre majorité ou minorité dans la foi. Dans ce pays, je suis vraiment heureux d’être là. Les gens vivent leur foi, se rendent service mutuellement. J’ai la latitude suffisante pour conforter ma foi et la proposer à tout Sénégalais sans complexe et sans agressivité. Donc les rapports entre musulmans et chrétiens sont bons et c’est sincère.
APIC: Comment et dans quels domaines se manifeste le dialogue islamo-chrétien au Sénégal?
J. Seck: Je vais vous citer un exemple. C’est le cas de Sérigne Habibou Tall dont l’arrière-grand-père était une grande figure de l’islam, puisque c’est lui qui a répandu cette religion dans le Nord du Sénégal et au Mali. S’il y a un homme qui porte le plus le dialogue, c’est lui. Depuis 1981, il effectue chaque année le pèlerinage catholique de Popanguine (ndlr: un sanctuaire situé à une quarantaine de km au sud de Dakar) en compagnie de ses amis. Il le fait par conviction. Un jour, cela se passait dans mon bureau de la cathédrale, il m’a confié que le dialogue islamo-chrétien est une nécessité que Dieu lui a demandé de conduire.
Lors de la visite du Pape Jean Paul II au Sénégal en 1992, Sérigne Habidou Tall a offert au pape comme cadeau un bélier blanc et un grand boubou blanc tissé avec des rosas sous formes de croix. Dans l’entourage du pape, ce geste a été hautement apprécié, car le mouton allait à Abraham, le père des croyants. Ce cadeau de bélier qui a honoré le Sénégal a été l’un des plus apprécié par le Jean Paul II lors de sa tournée africaine et il était d’un musulman.
Un autre exemple? Un jour, un dignitaire musulman de l’entourage du président Abdou Diouf m’a dit: «L’abbé Seck, vous m’étonnez. Je n’ai jamais vu un prêtre aider un musulman à faire le pèlerinage à la Mecque». Chaque fois que les catholiques du Sénégal ont une fête, la communauté musulmane est là. Et vice-versa. Chaque année j’assiste à toutes les veillées religieuses musulmanes organisées par des chefs religieux. Et je peux vous affirmer qu’il y a réciprocité. On peut vraiment s’enorgueillir d’avoir le dialogue islamo-chrétien le plus avancé, non seulement en Afrique, mais sur la terre.
APIC: Qu’est ce qui fait la force de ce dialogue?
J. Seck: C’est que chacun de nous est enraciné dans ce qu’il est. Dans le groupe qui est le nôtre, il y a un mot que nous n’aimons pas beaucoup, c’est celui de tolérance religieuse. Ce mot est ambigu et restreint. A la place, nous parlons de respect de l’autre, de reconnaissance de l’autre tel qu’il est.
APIC: Dans quels domaines ce dialogue est le plus marqué?
J. Seck: Pas facile à dire. Prenons par exemple l’école privée catholique. Elle est fréquentée à 60% par les musulmans à cause de la rigueur de l’enseignement dispensé. Nous donnons ce qui est rare, une éducation en plus de l’instruction qu’on peut trouver ailleurs. Dans le domaine de la santé aussi. Tout le monde sait que les dispensaires privés catholiques sont au service de l’ensemble de la population, sans discrimination de religion, de race et d’ethnie. Bref, le dialogue entre musulmans et chrétiens est intense à tous les niveaux de la vie nationale. De la base au sommet nous dialoguons parce que c’est une question de vie ou de mort. Nous sommes condamnés au dialogue. (apic/ibc/ab)