Lausanne: Grand rassemblement du MADEP/ACE à l’EPFL (191189)

Quelque 500 enfants rédigent une «Charte des Droits des Enfants»

Lausanne, 19novembre(APIC) Alors que l’ONU s’apprête à voter ce lundi la

Déclaration des droits de l’enfant, quelque 500 enfants de 7 à 15 ans du

Mouvement d’apostolat des enfants et préadolescents et de l’Action catholique des enfants (MADEP/ACE) – se sont retrouvés dimanche 19 novembre pour

discuter de leurs droits au cours d’un grand rassemblement romand à l’Aula

de l’EPFL à Lausanne. Cette journée a débouché sur l’adoption d’une sorte

de «Charte des Droits des Enfants» inscrite dans un «Livre d’Or» béni au

cours d’une cérémonie par l’évêque du diocèse, Mgr Pierre Mamie.

L’originalité de cette démarche est la volonté de ces enfants de définir

eux-mêmes leurs droits et de ne pas s’inspirer seulement de la Déclaration

de l’ONU sur les droits de l’enfant. Depuis un an et demi, les quelque 700

membres du MADEP de Suisse romande s’attellent à formuler leurs droits à

partir de ce qu’ils vivent concrètement dans notre pays. Ils ont rédigé

dans ce but un «Livre d’Or» qu’ils vont remettre tout prochainement aux autorités fédérales à Berne, dans le but de les pousser à entamer la discussion en vue de la signature par la Suisse de la Convention des droits de

l’enfant de l’ONU.

Le MADEP espère que la Suisse signera cette Convention – présentée ce 20

novembre à l’ONU à New York – mais elle rencontrera sûrement des problèmes

pour le faire, estime Mme Colette Soufflet, animatrice permanente du mouvement à Genève, à cause notamment de la situation des enfants de saisonniers

et de clandestins.

Des punitions physiques dénoncées

Les enfants et adolescents se sont séparés durant la journée par tranches d’âge en trois groupes différents, afin de décider de leurs droits

prioritaires. Les 6/9 ans ont opté pour le droit de choisir eux-mêmes leurs

loisirs et pour le droit d’aider les plus faibles. Dans un autre groupe – 9

à 12 ans – les enfants ont choisi le droit à un environnement propre et le

droit d’aider les plus démunis, tandis que les adolescents ont donnél la

préférence au droit d’être écoutés et de donner leur avis, de prendre leur

place. Dans ce dernier groupe, il a été frappant d’entendre des enfants du

Jura et de Fribourg se plaindre des punitions physiques infligées par certains de leurs professeurs, «et cela à l’orée de l’an 2’000».

Les adolescents ont aussi discuté de la nécessité de mener des actions

pour faire aboutir leurs revendications. Sans négliger l’importance du but

et d’une éventuelle victoire de leur démarche, ils ont insisté sur l’importance et la valeur d’associer d’autres jeunes à leur combat. Le sens général de leur engagement dans le MADEP/ACE est d’essayer de construire dans

leur école, leur famille et leur quartier un monde plus humain et plus

solidaire. (apic/pp/be)

19 novembre 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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