Afrique du Sud: Nouveau livre sur l’»agitateur» Desmond Tutu

Biographie d’un pasteur engagé

Le Cap, 1er octobre 2006 (Apic) Un nouveau livre sur l’»agitateur» Desmond Tutu vient de paraître en Afrique du Sud. Il s’agit d’une biographie du pasteur anglican connu pour son combat contre l’apartheid. Le livre sortira en Europe dès le 8 octobre.

Lorsque Nelson Mandela a été libéré de prison en 1990, il a tenu sa première conférence de presse au domicile de l’archevêque anglican Desmond Tutu, au Cap. De nombreuses personnes s’attendaient à ce que l’archevêque Tutu s’engage dans une carrière politique, comme d’autres responsables d’Eglise qui avaient énergiquement combattu l’apartheid.

«Desmond Tutu s’est tenu à l’écart de la conférence de presse et des photos officielles. C’était leur jour, pas le sien,» écrit John Allen, journaliste sud-africain, ancien leader syndicaliste et attaché de presse de l’archevêque Tutu, dans sa biographie officielle du responsable anglican: «Rabble Rouser for Peace» (Agitateur pour la paix).

Plusieurs semaines après la libération de Nelson Mandela, Desmond Tutu a déclaré à un journaliste qu’il ne prendrait pas part aux négociations pour la démocratie. «Il avait été un leader politique intérimaire, a-t-il expliqué, assurant le remplacement des vrais leaders. Il avait rempli son rôle. C’était un pasteur, pas un politicien, et il n’avait pas du tout l’intention de s’engager dans la politique partisane,» explique John Allen dans le livre dont le lancement officiel se fera en Europe et aux Etats-Unis le 7 octobre, jour du 75e anniversaire de l’archevêque Tutu.

Le titre de l’ouvrage synthétise l’esprit de Desmond Tutu. La biographie de l’archevêque remet en mémoire l’anglais coloré qu’il utilisait, comme lorsqu’il a appelé la nouvelle Afrique du Sud démocratique «la nation arc-en-ciel». Le livre souligne également que Desmond Tutu a continué à critiquer les nouveaux dirigeants de son pays quand il estimait que c’était nécessaire.

Contre la violence

Desmond Tutu est né dans un milieu modeste à Klerksdorp, près de Johannesburg. Il a d’abord suivi une formation d’enseignant, mais il est devenu prêtre anglican en 1960 et, en 1975, le premier doyen noir de la cathédrale anglicane de Johannesburg, poste qu’il a occupé pendant un an avant de devenir évêque du Lesotho.

En 1978, il a été le premier noir à occuper le poste de secrétaire général du Conseil des Eglises d’Afrique du Sud. Il est alors devenu un opposant acharné des sanctions économiques imposées à l’Afrique du Sud alors que P. W. Botha était au pouvoir, de 1978 à 1989, période marquée par une augmentation de la résistance à l’apartheid.

John Allen note également que malgré sa fervente opposition à l’apartheid, Desmond Tutu était également contre la violence employée dans la lutte contre le régime, notamment le «necklacing», qui constituait à placer des pneus en feu autour du cou des victimes, souvent désignées sans preuve comme étant des informateurs de police. Desmond Tutu a un jour sauvé de justesse une personne condamnée au necklacing en se précipitant à travers la foule pour jeter ses bras autour de l’homme, qui a été libéré par la foule (apic/eni/pr)

1 octobre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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