Fribourg: 150 ans du Conseil supérieur des Sociétés de St-Vincent-de-Paul en Suisse

Apic dossier

Au centre de leur action: le contact personnel et non l’argent!

Hans Giezendanner, Apic / Traduction: Bernard Bovigny

Fribourg, 23 mai 2007 (Apic) Les membres des Conférences de St-Vincent-de-Paul conduisent des malades chez le médecin, organisent des excursions avec des personnes âgées, gardent les enfants de personnes seules, . Depuis plus de 150 ans ce mouvement s’engage en Suisse auprès des gens aux conditions de vie les plus diverses, touchés par des difficultés sociales. Aujourd’hui, 130 sociétés locales regroupant 1’000 membres sont implantées en Suisse. Le week-end de la Pentecôte, la Société suisse de St-Vincent-de-Paul fête à Fribourg les 150 ans de son Conseil supérieur.

«Le jeune homme est venu vers moi et m’a demandé de l’argent, car il savait que je faisais partie d’une Vinzenzverein», raconte la Fribourgeoise alémanique Therese Bapst, âgée de 70 ans. Alors qu’elle lui donnait quelque chose, elle remarqua que l’argent lui filait entre les doigts car il n’avait pas appris gérer les finances. «Si je te donne de l’argent, tu n’en aura bientôt plus. C’est pourquoi je te recommande d’aller prendre des conseils sur la gestion d’un budget», lui a dit Therese Bapst en lui refilant une adresse.

Plus tard, elle se renseigna chez la conseillère en budget de ménage pour savoir s’il s’était rendu chez elle. Il est apparu que le jeune avait vraiment donné suite à sa proposition. Mais il avait encore de grosses dettes. «Nous allons maintenant décider en Conférence de St-Vincent-de-Paul ce que nous pourrons lui donner», explique Therese Bapst.

Le contact personnel avant tout

Cette façon personnelle d’accompagner les gens est typique des Conférences de St-Vincent-de-Paul, explique Markus Jungo, de Düdingen, responsable des «Vinzenzverein» du Fribourg alémanique. Au centre de l’action de ces bénévoles on ne trouve pas l’argent, mais d’abord et avant tout le contact personnel.

Markus Jungo cite un large domaine de propositions d’aide. Des membres conduisent des personnes seules chez le médecin ou les accompagnent pour une sortie. D’autres se promènent avec une dame âgée ou gardent les enfants d’une mère qui les élève seule. Parfois, un appui financier est aussi nécessaire. C’est ainsi qu’un chômeur a pu s’acheter une voiture et accepter un travail dans une région un peu plus éloignée.

«Nous souhaitons simplement concrétiser le message chrétien de l’amour du prochain», affirme Markus Jungo. A côté de la messe du dimanche, le service aux autres constitue la tâche spécifique des membres. Et cela comprend le fait de tenir les yeux ouverts et de développer le sens de l’observation afin de détecter où sévit la misère. Car peu de personnes viennent d’elles mêmes auprès d’une Conférence pour chercher de l’aide. Beaucoup cherchent à s’en sortir par eux-mêmes, selon Markus Jungo, avec toutes les conséquences possibles et imaginables. Un contact personnel pourrait alors les aider à briser la spirale des difficultés.

Actions dans les paroisses

A côté des accompagnements personnels, les Conférences de St Vincent de Paul entreprennent diverses actions dans les paroisses, signale le Bâlois Hans-Ueli Gubser, Président du Conseil supérieur de la Société Saint-Vincent-de-Paul Suisse. Ainsi, les groupements locaux proposent des soupes de midi, brunchs ou actions de Noël dans les communautés paroissiales. Et l’argent gagné constitue une part du million de francs distribué chaque année en Suisse. Des demandes de dons et des quêtes constituent également des sources d’entrées financières.

Mais c’est surtout du temps que les membres des Conférences ont à offrir. Pour des aides financières à plus long terme, il existe d’autres organisations d’aide au niveau de l’Eglise ou de l’Etat, souligne Hans-Ueli Gubser.

Mais cela n’a pas toujours été ainsi. Naguère, les Conférences organisaient des aides alimentaires, des soupes pour les écoliers et des actions de vêtements. Il y a trente ans, cette activité bénévole était rattrapée par la mise en place des aides officielles et l’apparition des travailleurs sociaux. Les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul ont alors perdu beaucoup de membres, raconte Hans-Ueli Gubser. Mais depuis dix ans, le chômage et les mesures d’économie de l’Etat et des entreprises ont laissé des traces. Le développement social a provoqué l’isolement de beaucoup personnes âgées ou malades.

Engagement des jeunes retraités

C’est alors que des jeunes retraités se sont montrés disponibles pour consacrer du temps au service des autres, souligne Hans-Ueli Gubser. Le nombre de membres est alors remonté pour atteindre plus de 1’000 en Suisse, répartis dans 130 groupes régionaux reliés à au moins une paroisse. Les sociétés locales ont à coeur de se réunir en général une fois par mois, afin de soutenir ceux qui ont des tâches ou des accompagnements assez difficiles. En plus, ils prennent les décisions relatives à des soutiens financiers plus importants.

Aucun centime n’est dépensé dans la recherche de membres. Les nouveaux, selon Hans-Ueli Gubser, ont souvent été contactés personnellement ou font connaissance avec les Conférences lors d’actions dans les paroisses. La plupart d’entre eux sont des retraités qui souhaitent consacrer une partie de leur temps libre au service des autres. Mais il existe aussi des Conférences de St-Vincent-de-Paul «académiques» à Bâle et à Zurich, dans lesquelles se trouvent des étudiants.

Therese Bapst est engagée depuis près de 40 ans. Elle pourrait en raconter sur ces décennies de travail bénévole: dialogues, rencontres, joies, et peines lorsque aucune aide n’était possible. Elle-même a d’ailleurs dû traverser une grave maladie et a perdu son mari. Elle a ainsi pu expérimenter le bien que peuvent apporter les personnes qui l’ont visitée et soutenue. Et aussi longtemps qu’elle le peut, elle va poursuivre son engagement: «Beaucoup connaissent mon numéro de téléphone et il leur suffit de m’appeler s’ils ont besoin de mon aide ou d’un peu de mon temps.»

Site internet: www.viko.ch (avec photos gratuites à disposition)

Avis aux rédactions: une photo gratuite de Markus Jungo est à disposition à l’Apic:

kipa@kipa-apic.ch

Encadré 1:

Première Conférence en Suisse en 1846 à Genève

Depuis 150 ans, le Conseil supérieur de la Société Saint-Vincent-de-Paul Suisse veille dans notre pays à combattre la misère sous toutes ses formes. L’idée d’implanter en Suisse les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul vient d’un frère réformé, le docteur Edmund Dufresne. Il fit ses études de médecine à Paris où il se lia d’amitié avec Frédéric Ozanam (1813-1853), fondateur des conférences. De retour à Genève, il fonda en décembre 1846 la première Conférence de Suisse dans la paroisse de Saint-Germain. Deux ans plus tard naquit celle de Carouge, puis de Porrentruy en 1851, de Düdingen/Schmitten en 1852, de Fribourg en 1853. L’idée vincentienne gagna ensuite les milieux universitaires de Fribourg, Zurich, Bâle et Berne.

C’est en 1857 que se créera en Suisse romande le Conseil supérieur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Fribourg en devient le premier siège. Le mouvement va également se répandre outre Sarine. A partir de 1903, le Conseil supérieur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul accroît son activité et étend son influence. En 1904, est fondé à Zurich l’Association des Conférences Saint-Vincent-de-Paul de Suisse alémanique.

Dans le monde, les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul sont implantées dans 130 pays et comptent plus d’un million de membres répartis dans 47’000 Conférences locales.

Encadré 2:

Jubilé les 26 et 27 mai à Fribourg

Le jubilé des 150 ans du Conseil supérieur de la Société Saint-Vincent-de-Paul Suisse sera fêté les 26 et 27 mai prochain à Fribourg. Samedi aura lieu l’assemblée des délégués, à la quelle prendront aussi part des délégués de plusieurs autres pays européens. Au terme de la partie protocolaire, le professeur de théologie pastorale Leo Karrer parlera des Conférences de Saint Vincent-de-Paul aujourd’hui et demain. Le 27 mai sera célébré à 10h15 à la Cathédrale St-Nicolas une eucharistie festive en compagnie de Mgr Bernard Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

(apic/hagi/bb)

23 mai 2007 | 00:00
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Visite de Jean Paul II à Fatima les 12 et 13 mai

APIC – Dossier

Le pape béatifiera les deux petits bergers

Rome/Fatima, 11 mai 2000 (APIC) Très attendue par les Portugais, la visite rapide de Jean Paul II à Fatima les 12 et 13 mai pour la béatification des deux bergers qui virent la Vierge en 1917, sera l’occasion pour le pape d’attirer l’attention sur le message transmis aux enfants, mais aussi d’effectuer un pèlerinage personnel à la Vierge à laquelle il est très attaché, à quelques jours de ses 80 ans.

A son arrivée à Lisbonne, vendredi à 18h, le pape sera accueilli par le président portugais Jorge Sampaio, qu’il rencontrera en privé, par le Premier ministre Antonio Guterres et par un groupe d’enfants de 7 à 10 ans – l’âge qu’avaient les bergers de Fatima en 1917. Il partira ensuite immédiatement en hélicoptère pour Fatima, ville située à 130 km au nord de Lisbonne, dans le diocèse de Leira. Vers 19h30, sur le terrain de football de la ville, il rejoindra en papamobile le sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire de Fatima, distant de 4 kilomètres.

C’est sur une légère colline surmontant la clairière où eurent lieu les apparitions qu’a été construite la basilique actuelle de Fatima. De chaque côté partent des colonnades formant un large demi-cercle. A gauche de cette esplanade a été conservé le grand chêne auprès duquel se trouvaient les trois bergers le jour où ils virent la Vierge pour la première fois, et tout proche, une petite chapelle a été construite à l’endroit même où elle leur est apparue. C’est là que se trouve sa statue, sculptée en 1920. Elle n’a quitté cette chapelle que du 24 au 27 mars 1984, pour être amenée à Rome à la demande de Jean Paul II, qui voulait consacrer le monde à la Vierge avec tous les évêques. Elle retournera à Rome le 8 octobre prochain, le pape voulant renouveler cette consécration à l’occasion du début du troisième millénaire.

Le programme du pape

A Fatima, beaucoup, parmi les 4,5 millions de personnes qui viennent chaque année au sanctuaire, ont l’habitude de s’approcher à genoux de la chapelle, en récitant le chapelet. Jean Paul II quant à lui, au milieu d’une foule qui pourrait atteindre un million de personnes, devrait simplement prier en silence devant la Vierge, à moins qu’il ne décide finalement de dire quelques mots face aux pèlerins, sous la forme d’une courte prière. Traditionnellement, tous les 12 mai au soir, une grande veillée nocturne rassemble des centaines de milliers de Portugais à Fatima, pour une procession aux flambeaux et la récitation du chapelet. S’il n’est pas prévu que le pape y participe, peut-être fera-t-il néanmoins une apparition à la fenêtre de la «maison du Carmel», située à droite de l’esplanade, près des colonnades, où il sera accueilli. Toute la nuit, la veillée se prolongera jusqu’à une procession solennelle du Saint-Sacrement le matin, après laquelle une volée de cloches annoncera la récitation d’un nouveau chapelet, puis le début de la cérémonie de béatification à 9 h 30.

Avant de présider la célébration, Jean Paul II se rendra à l’intérieur de la basilique, où se trouvent les corps de François et Jacinthe Marto. C’est là qu’il rencontrera en privé la troisième voyante, leur cousine, Soeur Lucie, aujourd’hui carmélite à Coimbra, qui a fêté ses 93 ans le 22 mars dernier. Les familles des enfants seront aux premiers rangs pour assister à la béatification, avec notamment un neveu de Lucie, le Père José dos Santos Valinho, un salésien de 73 ans, et une de ces nièces, Maria Dos Anjos, 80 ans, qui vit aujourd’hui au village natal des enfants, Aljustrel, dans l’ancienne maison de Lucie. Il manquera pourtant le dernier survivant des dix frères et soeurs de la famille Marto, qui n’aura vu que les préparatifs de la venue de Jean Paul II :il est mort à Lisbonne début mai, à l’âge de 94 ans.

A 16h, Jean Paul II repartira pour Lisbonne en hélicoptère, avant de rejoindre Rome dans la soirée. Le pape est en effet attendu le matin du 14 mai au Vatican pour l’ordination de 26 prêtres du diocèse de Rome dans la basilique Saint-Pierre. (apic/imed/pr)

11 mai 2000 | 00:00
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