Construire des ponts
Pour 2022, je nous souhaite de construire des ponts, de très nombreux ponts, car je crois que nous en avons bien besoin! La crise du COVID a créé de nouvelles fractures, insoupçonnées, qui n’épousent pas les contours connus de nos frontières habituelles. Les tensions au sein de l’Eglise semblent ne cesser de s’accroître et les guerres de chapelles ne jamais se tarir.
Habitant en France, j’observe avec une certaine fatigue la crispation, la violence et la futilité de nombreux débats à l’approche de l’élection présidentielle. Les difficultés ne sont pas à ignorer, ni les désaccords. Mais le dialogue paraît si souvent hors de portée ou trop épuisant. Il semble tellement plus facile de claquer la porte au nez de nos contradicteurs têtus…
Alors, pour cette année, je nous souhaite d’œuvrer à bâtir des ponts, aussi petits soient-ils. Puissions-nous être bons les uns envers les autres, compatissants, nous pardonnant réciproquement (Eph 4, 32), nous écoutant avec intérêt. Puissions-nous adoucir nos cœurs sans perdre la passion de nos engagements.
«Remettre en perspective nos agacements est un exercice quotidien salutaire!»
Dom Dymas de Lassus, prieur de la Grande Chartreuse, écrit au sujet de la spiritualité et de la théologie propres à chaque ordre religieux dans Risques et dérives de la vie religieuse : «Chaque spiritualité, chaque théologie est une facette qui permet une approche particulière de ce diamant sans limite qu’est Dieu. Les facettes ne se concurrencent pas, elles se complètent. Leur connaissance évitera la tentation de considérer la doctrine propre de l’institut comme supérieure à toutes les autres. Chacun pourra y voir ce qu’elle est, une facette belle mais non unique qui ne peut trouver sa beauté propre que par son intégration dans l’ensemble.» (p. 406)
A sa suite, spirituellement, et peut-être même avant toute chose, sortons de nos sentiers battus pour découvrir un peu mieux, grâce aux autres, ce joyau qu’est Dieu.
Peut-être que pour cela il nous faut commencer par un peu moins regarder notre nombril. Car si le contexte est morose, une bonne partie de l’humanité expérimente en ce moment même la guerre, la faim, la pauvreté extrême et l’insécurité… Remettre en perspective nos agacements est un exercice quotidien salutaire!
Marie Larivé, de Paris
24 janvier 2022
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