Pascal Fessard

Eglise de papier

Le citoyen contribuant volontairement à l’impôt ecclésiastique genevois a reçu, courant mai, un pli qui pose question. L’appel de fonds de l’Eglise Catholique Romaine (ECR), envoyé à ses donateurs, comprenait en effet, en plus de la lettre signée de l’Evêque auxiliaire et des bulletins de versements ad hoc, une église en papier-carton. C’est-à-dire une église à découper, à plier, à monter et à enjoliver avec des autocollants. Mon premier réflexe, mal inspiré sans doute, était de maugréer sur la manière futile de dépenser l’argent des donateurs. Autrefois l’on rassemblait toutes les forces vives pour bâtir ensemble de solides cathédrales; de nos jours, chacun pour soi, nous sommes invités à bricoler une maquette de papier. N’est-ce pas le signe d’une église encore trop riche, méritant de poursuivre sa cure d’amaigrissement?

 

Heureusement, l’esprit a soufflé en ce début de semaine; j’ai construit l’église et lu la lettre qui l’accompagnait. Le bricolage veut symboliser l’engagement des catéchistes auprès des enfants premiers-communiants et la nécessité de financer leur formation. Au fond, l’initiative a du sens: quelles que soient les époques, les églises s’érigent toujours de papier-monnaie.

 

Aussi, apprend-on de la lettre accompagnant le bricolage qu’avec un don de CHF 60.– nous permettons de financer la formation du personnel salarié. Avec un donc de 120.– nous aidons à mettre à disposition un centre de documentation de pointe. Enfin, avec un don de 180.-, nous faisons un geste décisif pour que l’Eglise soit toujours à nos côtés à tout moment de notre vie.

 

Cette dernière affirmation défie tout calcul sérieux. Il faudra payer bien plus et de surcroît chaque année pour soutenir nos églises. Mais l’Eglise en Esprit, quant à elle, je veux bien croire qu’elle m’accompagnera toujours, dans la richesse comme dans la pauvreté!

 

PF

30 juin 2011 | 08:13
par Pascal Fessard
Temps de lecture: env. 1 min.
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