Sœur Marie-Paule

Evangile de dimanche: Amour, gloire et… service

Deux verbes reviennent dans l’évangile de ce dimanche: glorifier et aimer. Si nous croyons savoir ce qu’est le second, le premier est un peu plus difficile à cerner. En effet, aujourd’hui, lorsque l’on parle de gloire, c’est souvent en évoquant des prouesses sportives ou une certaine renommée qui, il faut bien le dire sont souvent éphémères, l’une chassant l’autre.

La Bible qui ne connaît pas cette frénésie, place souvent la gloire du côté de Dieu. Et ici c’est bien de celle-là qu’il s’agit. Lorsque l’homme est touché par la gloire, c’est qu’il est en quelque sorte densifié par le poids de la présence de Dieu. Pour Jésus, être glorifié, c’est dire la réciprocité des relations entre lui et son Père ou leur union fondamentale.

«La nouveauté ne consiste pas tant à s’aimer les uns les autres qu’à aimer comme le Père nous aime».

Evidemment, sur le moment, saint Jean n’aurait jamais pu dire cela. Il est pris lui aussi dans les ténèbres de la trahison de Judas et il va assister, impuissant à la passion de Celui qu’il a suivi jusque-là. Ce récit ne peut se faire qu’à la lumière de Pâques.

Il comprend alors que finalement tout s’est joué là, à cet instant où le Fils de l’homme s’est laissé arrêter, emmener par les gardes auprès de ses juges, sans résistance, dans un abandon confiant en son Père. C’est là qu’il révèle au monde jusqu’où l’amour du Père peut aller, pas seulement pour son Fils, mais pour toute l’humanité

C’est ainsi que ceux qui contemplent ce mystère d’amour incommensurable du Père, peuvent devenir capable d’aimer à sa mesure. Car la nouveauté ne consiste pas tant à s’aimer les uns les autres qu’à aimer comme le Père nous aime, comme Jésus nous l’a démontré aussi, c’est-à-dire dans une plénitude, guidé par son Esprit, comme de fidèles disciples.

C’est vrai que cela nous paraît bien difficile, mais nous sommes convoqués à un acte de foi: croire que son Esprit d’amour nous habite et que nous sommes capables dès lors de nous hisser à hauteur de cette exigence, si nous le demandons, humblement. Aujourd’hui, toutefois, nous donnons bien souvent à l’amour une connotation sentimentale.

«C’est de cet amour comme service les uns envers les autres qu’il est question».

Remettons-nous dans le contexte de ce discours de Jésus qui est celui du dernier repas avec ses disciples. Or il a posé un acte inédit au cours de cette soirée en lavant les pieds de ses disciples et en le proposant comme exemple. C’est de cet amour comme service les uns envers les autres qu’il est question et cela devrait être à notre portée, même si nous ne ressentons pas la même attirance pour tous.

Cela est finalement vital car c’est là que nos communautés seront jugées, pas sur nos homélies… ou nos commentaires sur cath.ch, pas sur nos belles célébrations mais sur la qualité de notre amour, c’est-à-dire du service que nous nous offrons les uns aux autres.

Sr Marie-Paule | Vendredi 17 mai 2019


Jn 13, 31-33a.34-35

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples,
quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous.
Je vous donne un commandement nouveau :
c’est de vous aimer les uns les autres.
Comme je vous ai aimés,
vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Je vous donne un commandement nouveau :c’est de vous aimer les uns les autres.Comme je vous ai aimés. | © Flickr/Lawrence OP/CC BY-NC-ND 2.0
17 mai 2019 | 15:27
par Sœur Marie-Paule
Temps de lecture: env. 3 min.
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