Sœur Marie-Paule

Evangile de dimanche: aux grandes foules!

Jésus s’adresse ce dimanche à de «grandes foules». Or des grandes foules, cela n’évoque ni des moines, ni des religieux pétris de compassion et d’abnégation. Pourtant, c’est bien un chemin exigent qui est proposé. Et néanmoins, c’est à des gens tout à fait ordinaires que s’adresse Jésus. Des hommes et des femmes qui le suivaient en Palestine, comme ceux qui à travers les siècles, sont prêts à faire un bout de chemin avec lui.

La plupart ont découvert dans son Evangile un livre admirable, d’une sagesse toute divine, d’une émouvante tendresse humaine. Mais que dire de ce langage abrupt qui exige des renoncements aussi radicaux? Ne rien préférer à l’amour du Christ, pas même les liens de l’affection la plus légitime, prendre sa croix et renoncer à tout pour être son disciple, est-ce bien raisonnable?

Certainement pas! Mais si nous voulions être raisonnable, nous n’aurions plus aucunes des audaces évangéliques qui signalent le disciple authentique de Jésus. En effet, dans un monde dominé par une publicité tapageuse prônant une consommation débridée, l’attrait de tant d’idoles racoleuses, il faut véritablement être héroïque pour être chrétien.

«Prendre sa croix et renoncer à tout pour être son disciple, est-ce bien raisonnable?»

C’est pourquoi il est bon de redécouvrir, avec l’Evangile le prix de la grâce… non celle à bon marché, au rabais, mais celle qui coûte cher. Etrange comme vocabulaire alors qu’on parle de la grâce! Oui, car dans ces invitations au détachement radical, c’est finalement d’attachement à une personne dont il est question, celle de Jésus, sans qui nous ne serions être chrétien. A moins d’être une sorte de Vasco de Gama sédentaire.

Suivre Jésus, cela passe par l’humble abandon à sa personne, dans l’amour en quittant nos sécurités. Une ouverture par laquelle Dieu lui-même pourra passer… et notre orgueil s’échapper, un peu. Même une petite brèche, peut suffire pour Lui donner un accès en nous et alors, véritablement, nous verrons des merveilles!

Sœur Marie-Paule | Vendredi 6 septembre 2019


Lc 14, 25-33

En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.

Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
›Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !’
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.

Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »

«Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.» | © Evangile et Peinture.
6 septembre 2019 | 17:06
par Sœur Marie-Paule
Temps de lecture: env. 2 min.
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