Jean-Michel Poffet

Evangile de dimanche: erreur sur la personne!

Erreur sur la personne! Voilà ce qu’un hirsute et chevelu prédicateur issu du désert vient crier sur nos places et jusque dans nos églises. Noël est tout proche. Les rues et les places scintillent d’étoiles, les mélodies de Noël accompagnent les achats de décembre, marrons chauds et thé à la cannelle contribuent à l’atmosphère… En un mot, Noël on connaît, on s’y prépare, en tout cas commercialement bien avant l’Avent… Mais voilà que le cri du Baptiste retentit: «il y a au milieu de vous quelqu’un que vous ne connaissez pas!».

Ce que je trouve cocasse, c’est que Jean-Baptiste n’adresse pas ce message à des incroyants, à des étourdis sécularisés qu’il faudrait ramener à la foi. Non, il le dit à des croyants. S. Jean est très clair: ces paroles s’adressent à des prêtres, des lévites et des pharisiens que les Juifs avaient envoyés (sans se déplacer) pour se renseigner. Jean-Baptiste leur fait dire qu’il n’est ni le Messie, ni LE prophète que l’on attendait. Il est seulement «la voix de celui qui crie dans le désert: Redressez le chemin du Seigneur».

Notre Dieu aime dérouter pour conduire.

Pourquoi au désert? Parce que le désert dans la Bible est LE lieu de la révélation, le lieu privilégié pour une rencontre avec Dieu. Et ceci pour deux raisons. Le désert est le lieu du combat spirituel contre le démon: Jésus en a fait l’expérience avant nous. C’est aussi le lieu du silence en vue de la Parole: une parole d’amour et d’alliance: c’est là en effet que le Seigneur s’est révélé à Moïse en lui dévoilant son Nom: «Je suis qui je suis» qu’on peut aussi entendre  «Je serai qui je serai». Tel est notre Dieu qui donne son Nom pour qu’on puisse l’invoquer et entrer en relation avec Lui, mais qui se réserve le droit de surprendre le croyant. Puisqu’il est Dieu, il ne sera pas toujours là où on l’attendra, ni Celui que l’on pensait connaître. Notre Dieu aime dérouter pour conduire.

Jean-Baptiste a dû étonner cette délégation de dignitaires religieux. Il passait pour un très grand ascète, un maître spirituel entouré de disciples. Mais le voilà qui n’attire pas l’attention sur Lui, mais sur Celui qu’il annonce. Il n’est qu’une voix pour annoncer la Parole comme le commentera S. Augustin. Mais cette voix est forte et mérite toute notre attention ce dimanche. Mes amis, il y a au milieu de vous quelqu’un que vous ne connaissez pas! Autrement dit: Noël, vous croyez connaître, mais vous avez tout à découvrir ou à redécouvrir. De grâce, à Noël, n’oubliez pas Jésus!

Jean-Michel Poffet | 15 décembre 2017


Jn 1, 6-8.19-28

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Voici le témoignage de Jean,
quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites
pour lui demander :
« Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :
« Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent :
« Alors qu’en est-il ?
Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit :
« Je ne le suis pas.
– Es-tu le Prophète annoncé ? »
Il répondit :
« Non. »
Alors ils lui dirent :
« Qui es-tu ?
Il faut que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :
Redressez le chemin du Seigneur,

comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit :
« Moi, je baptise dans l’eau.
Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi,
et je ne suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. »

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.

Jean-Baptiste leur fait dire qu’il n’est ni le Messie, ni LE prophète que l’on attendait. | © Arcabas
15 décembre 2017 | 18:02
par Jean-Michel Poffet
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!