Jeanne-Marie Ambly

Evangile de dimanche: Où trouver le repos?

En ce début juillet, voici des paroles de Jésus qui invitent au repos. C’est d’abord de son repos à lui qu’il est question. Celui-ci est exultation de louange. Si les évangiles nous montrent assez souvent Jésus en prière, il est rare que le contenu de celle-ci soit explicité. L’évangile de ce dimanche le fait entrevoir : «Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange…»

Que le Père cache aux sages et aux savants ce qu’il dévoile aux tout-petits, voici ce qui fait exulter Jésus. Que révèle donc le Père à ces tout-petits? Jésus enchaîne et ce n’est plus une prière adressée au Père, mais une affirmation «Tout m’a été remis par mon Père…» Serait-ce cela qui est révélé aux tout-petits et caché aux sages et aux savants? Le premier de ces tout-petits à qui tout est révélé, tout est remis, ce serait lui, le Fils. Parce que tout lui est remis il peut faire connaître le Père à qui il veut. Avec les mots de la vie de tous les jours, non ceux des sages et des savants, il dit quelque chose de son intimité avec le Père : «personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils», de cette connaissance qui est communion de vie. Et les tout-petits goûtent ce qui se cache derrière la simplicité de ces mots.

«Tu nous as fait pour toi, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi»

C’est dans cette communion avec le Père que Jésus trouve le repos qu’il peut partager aux forçats de la terre qui ploient sous le fardeau. Il les appelle à devenir ses disciples en leur demandant de prendre son joug. N’est-ce pas aggraver le poids qu’ils portent déjà? Ou au contraire, si l’on se souvient que le joug sert à répartir la charge sur deux bêtes, alléger le fardeau en promettant à ceux qui peinent de le porter avec eux. Dimanche dernier, nous entendions Jésus dire: «celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi». Ce dimanche, la croix devient joug: Jésus ne marche pas seulement devant mais à nos côtés, et porte avec nous le poids de nos existences.

Le joug a aussi pour fonction que les deux bêtes attelées au même joug avancent dans la même direction. Porter le joug de Jésus, c’est sortir de l’errance qui fait chercher tout azimut le bonheur et le repos, et marcher sur un chemin bon et sûr pour y trouver le repos de l’âme. «Tu nous as fait pour toi, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi», prie saint Augustin. Puissent les semaines estivales offrir à chacun de goûter ce repos dans le compagnonnage de celui qui est doux et humble de cœur.

Jeanne-Marie d’Ambly, sœur de Saint Maurice | 7 juillet 2017


14e dimanche du temps ordinaire

Matthieu 11, 25 – 30

25 En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.

26 Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.

27 Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.

28 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.

29 Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.

30 Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.

 

Illustration nature. L'Avançon, aux Plans-sur-Bex.
7 juillet 2017 | 17:30
par Jeanne-Marie Ambly
Temps de lecture: env. 3 min.
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