Sœur Marie-Paule

Evangile de dimanche: Veni, vidi, credidi

Il fait toujours sombre, mais le temps de l’immobilité est achevé. De fait, tout le monde va se mettre à courir ce matin. Pourtant, c’est encore le temps du désarroi et des pleurs. Au silence assourdissant qui a suivi la mort du Seigneur, succède la béance et la vacuité. Victime de la haine, Jésus sera-t-il persécuté jusque dans sa tombe? Et elle court, Marie-Madeleine… «Avez-vous vu celui que mon cœur aime?» (Ct 3,3)

Jean se plaît à montrer ensemble dans son évangile, Simon-Pierre et le disciple que Jésus aimait: toujours le second précède le premier par la rapidité de ses intuitions où l’élan du cœur a sa place, prépondérante, incomparable en somme. On les retrouve ici dans cette course éperdue, inquiète, anxieuse, vers le tombeau. Et là, au sein de ce passage dans la pierre, mystère de l’Absent. Les linges sont, étonnamment pliés. Leur ordonnance même réfute l’hypothèse du rapt.

«Il nous faut parfois du temps pour comprendre les signes, qui nous disent l’inouï qui se trouve au bout de la course.»

Mais alors que Pierre s’interroge sans comprendre, le disciple bien-aimé a déjà saisi. Grâce à l’intelligence de la foi qui n’a que faire des preuves contraignantes, il pressent que le corps n’a pas pu être enlevé: la vie a définitivement dépossédé la mort de son empire. Oui, l’amour seul a les yeux clairs: il voit et il croit, il chemine vers cette plénitude de sens qu’est Jésus, désormais vivant pour les siècles.

Une annonce en creux, mais surtout en douceur qui ne vient pas brusquer nos cœurs meurtris, car il en va des grandes joies comme des grandes peines où l’incrédulité est la première au rendez-vous. Il nous faut parfois du temps pour comprendre les signes, qui nous disent l’inouï qui se trouve au bout de la course: Jésus s’est libéré de l’emprise de la mort! Alors, les langues pourront se délier et chanter à pleine voix l’Alléluia retrouvé. Oui, louons le Seigneur car il a réellement fait des merveilles!

Sœur Marie-Paule | Vendredi 19 avril 2019


Lc 24, 1-12

Le premier jour de la semaine,
à la pointe de l’aurore,
les femmes se rendirent au tombeau,
portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent,
mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées,
voici que deux hommes se tinrent devant elles
en habit éblouissant.
Saisies de crainte,
elles gardaient leur visage incliné vers le sol.
Ils leur dirent :
« Pourquoi cherchez-vous le Vivant
parmi les morts ?
Il n’est pas ici,
il est ressuscité.
Rappelez-vous ce qu’il vous a dit
quand il était encore en Galilée :
›Il faut que le Fils de l’homme
soit livré aux mains des pécheurs,
qu’il soit crucifié
et que, le troisième jour, il ressuscite.’ »

Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.
Revenues du tombeau,
elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne,
et Marie mère de Jacques ;
les autres femmes qui les accompagnaient
disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants,
et ils ne les croyaient pas.
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ;
mais en se penchant,
il vit les linges, et eux seuls.
Il s’en retourna chez lui,
tout étonné de ce qui était arrivé.

«La découverte du tombeau vide». Par Fra Angelico, fresque vers 1437-1446, détail. Musée national San Marco, Florence. | Domaine public.
19 avril 2019 | 17:00
par Sœur Marie-Paule
Temps de lecture: env. 2 min.
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