Bernard Litzler

Jérusalem

Morts et destruction. La ville sainte, Jérusalem, sens dessus dessous. Le Mont du Temple au centre de la bataille. La rue et la synagogue comme expression des colères et des rancœurs. Les événements récents à Jérusalem font frémir. Le cycle action-répression semble ininterrompu. Les Palestiniens, amers et déçus expriment leur impuissance à coup d’actions individuelles meurtrières. La 3e Intifada est-elle en marche? Les Israéliens, en réaction, veulent montrer que la loi du plus fort reste la meilleure.

Que de souffrances de part et d’autre, que de tensions ravivées, que de haines extériorisées. «Ce sont des animaux humains», a osé Benjamin Netanyahou à propos des tueurs de la synagogue de l’ouest de Jérusalem. Israël ne cesse de jeter de l’huile sur le feu, rétorque de son côté Mahmoud Abbas, leader de l’Autorité palestinienne.

La loi biblique du talion est dépassée. L’armée israélienne réplique sans retenue à chaque attentat palestinien. Serré par la droite nationaliste et religieuse, le gouvernement de Netanyahou s’emmure dans une politique du tout sécuritaire. Divisée entre factions rivales, l’Autorité palestinienne oscille entre l’apaisement et la violence.

Le Proche-Orient attend ses hommes providentiels. D’où viendra la délivrance? La communauté internationale paraît pétrifiée et excédée de toujours recommencer le patient travail de rapprochement. Jérusalem, ville de la paix au sens étymologique, est figée dans la violence. Le grignotage progressif des quartiers palestiniens, cancer du processus pacifique, sape toutes les tentatives des émissaires américains ou européens.

L’enjeu dépasse l’Esplanade des mosquées car la genèse du conflit renvoie à des ressorts profonds: la place du judaïsme, la politique du monde arabe, l’héritage de la Deuxième Guerre mondiale, la Shoah, la résurgence du messianisme, l’enracinement biblique, les relations entre religions du Livre, etc.

Moins de six mois après la rencontre pacifique entre Shimon Pérès et Mahmoud Abbas au Vatican, à l’initiative du pape François, Jérusalem brûle. Et les incendiaires paraissent, hélas, bien plus nombreux que les pompiers. Et nous brûlons d’avoir enfin des nouvelles positives du Proche-Orient.

Bernard Litzler

Photo: flickr/david55king/cc
25 novembre 2014 | 17:05
par Bernard Litzler
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