Maurice Queloz

Les signes du pape François. La canonisation du pape Jean XXIII

Le pape François, en canonisant Jean XXIII,  a «transgressé» la règle qui demande un deuxième miracle. Certes, Benoit XIV avait déjà prévu cette possibilité mais elle a été très peu utilisée.

Mais qu’est-ce qu’un miracle?

J’ai l’impression que pour une grande majorité des catholiques, le miracle se réduit à une guérison. On peut imaginer l’influence des miracles de Lourdes, par exemple. Sur quelque 7000 dossiers de guérison déposés à Lourdes depuis les apparitions, 69 cas ont à ce jour été reconnus miraculeux par l’Eglise.
Les miracles de Dieu sont-ils alors réservés aux guérisons et reconnus exclusivement à travers l’analyse des médecins?

Les miracles de Jésus ne se limitent pas aux seules guérisons physiques. N’oublions pas les noces de cana et la multiplication des pains, par exemple.

Le pape François en canonisant  Jean XXIII nous fait comprendre qu’il est urgent de sortir de cette conception réductrice du miracle lorsque nous les limitons aux guérisons. En effet, Dieu n’a-t-il pas réalisé un miracle à travers l’intervention de Jean XXIII pour éviter une guerre mondiale entre les Etats Unis et l’ex-URSS?

Réclamer des miracles pour reconnaître un saint, surtout lorsque nous les limitons aux guérisons après l’analyse des scientifiques, n’est-il pas en fin de compte un manque de foi? Naturellement, il faut éviter les abus mais il ne faut pas non plus tomber dans l’autre extrême à travers une analyse drastique de la science. Heureusement que les Evangélistes n’ont pas eu recourt aux médecins pour analyser les miracles de Jésus. Et ceux qui analysent aujourd’hui les miracles de Jésus à l’aide des seuls critères scientifiques ne croient d’ailleurs plus aux miracles de l’Evangile…

Même si la science n’explique pas un cas de guérison aujourd’hui, elle l’expliquera peut-être demain! Faudra-t-il alors dans ce cas renier le miracle reconnu par le passé?

D’autre part, une personne qui ne guérit pas mais qui garde la foi envers et contre tout, n’est-ce pas un miracle? La foi du Christ sur la croix au creux même de l’abandon (Mc 15,34) n’est-il pas le suprême miracle de l’Amour qui ressuscite l’espérance et la Vie?

Même si la science explique une guérison est-ce que cela veut dire que Dieu n’est pas intervenu? Qu’est-ce que nous en savons?

Merci pape François de nous ouvrir les yeux en reconnaissant les miracles par les critères de la foi et de ne pas les réduire aux seules guérisons physiques. Cela nous permet de reconnaître aussi les miracles de Dieu, de son Amour, de son pardon dans notre vie quotidienne même si nous ne serons jamais canonisés!

Jean XXIII | Wikimedia commons
1 mai 2014 | 14:46
par Maurice Queloz
Temps de lecture: env. 2 min.
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