Bernard Litzler

L’île des espoirs

«Dans ce camp de réfugiés, c’était à pleurer…ۚ»: ce sont les paroles du pape François, à son retour de l’île grecque de Lesbos, le 16 avril. «Les enfants m’ont offert tant de dessins. (Il montre un dessin). Que veulent les enfants? La paix! Parce qu’ils souffrent. Regardez cela! (Il montre un autre dessin). Ils ont vu un enfant se noyer…». Le pape commentait ensuite un autre dessin: «C’est un soleil qui pleure. Si le soleil pleure, alors nous sommes capables de pleurer nous aussi!».

A pleurer… Après Lampedusa en juillet 2013, François a donc fait le voyage de Lesbos. Un voyage humanitaire, œcuménique et politique à la fois. Une belle leçon d’humanité, surtout. Lesbos est redevenue, le temps d’une journée, l’île des espoirs. En rencontrant les réfugiés en compagnie du patriarche œcuménique Bartholomée, le pape a interpellé l’Europe et le monde.

«Rien ne peut se faire sans le cœur»

Véritable «poils à gratter» de l’action politique, ses mots ont rappelé la responsabilité des Etats dans la résolution de la grave crise humanitaire générée par la guerre en Syrie. Et le récent accord entre l’Union européenne et la Turquie, axe de résolution de l’afflux de migrants, est ciblé par l’évêque de Rome. Et le fait de prendre douze réfugiés avec lui dans l’avion du retour montrent sa capacité d’empathie. Pas de paroles sans un geste.

Car le monde a besoin de témoignages. Et rien ne peut se faire sans le cœur. C’est ce que rappelle le pape. Ces migrants sont nos frères en humanité. Et les solutions trop rigides font trop souvent fi des situations réelles. Pour preuve, les réactions opposées et de plus en plus fréquentes, même en Suisse, lorsque l’expulsion d’une famille migrante se précise.

Leur détresse doit devenir la nôtre. Saurons-nous ouvrir nos portes à ceux qui frappent?

Bernard Litzler | 18 avril 2016

Quel regard sur le sort des migrants?
18 avril 2016 | 11:07
par Bernard Litzler
Temps de lecture: env. 1 min.
Lesbos (49), pape françois (2270), Réfugiés (420)
Partagez!