Pensez à l'hospitalité, vous hébergerez peut-être Dieu

Aujourd’hui, Marie reçoit la visite de l’ange Gabriel, cet ange qui, au cœur de l’impossible, ouvre la porte d’un possible (Lc 1,26-38; voir aussi Lc 1,11-20). Marie entend aujourd’hui: «Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.»

Il a choisi cette toute jeune fille pour l’héberger, car le cadeau de Dieu n’a pas besoin d’éclat ou de grandeur pour se donner. Le don de Dieu a juste besoin d’un cœur ouvert qui perçoit la présence de Dieu, sa visite dans le frémissement de son être, dans la plénitude de paix d’un «salut», «paix à toi», «réjouis-toi». Accueillir ce don, cette paix et laisser la joie se faire signe en nous de cette présence de Dieu, de ce don de Dieu au plus profond de nous.

La parole qui lui est adressée: «le Seigneur est avec toi» est la parole d’Alliance par excellence. Rien ne dit mieux ce lien que Dieu établit avec celui qui met sa confiance en lui que «Je suis avec toi», «je serai avec toi».

Ce «je suis avec toi» dit ‘tu peux toujours compter sur moi, je ne te ferai jamais défaut, je te soutiens’. N’est-ce pas la parole que nous attendons de notre entourage, ce dont chaque personne a besoin pour vivre dans la confiance? Recevoir ce point d’appui pour pouvoir avancer dans la vie et se donner.

Dieu est ‘Celui qui est avec nous’: c’est ainsi qu’il se révèle.

«Tu enfanteras un fils»: c’est une annonce surprenante pour une toute jeune fille vierge… Elle demande dès lors: «Comment cela se fera-t-il?». Et le messager de Dieu lui explique que le maître des «comment», c’est l’Esprit Saint; il ouvre les chemins de l’impossible vers le possible. A cette réponse, elle peut dire oui de tout son être au Seigneur qui viendra par son Esprit.

«L’accueil de Marie a permis à Dieu de venir dresser sa tente parmi nous.»

Mais de quelle naissance s’agit-il? Un enfant-roi? Non! Mais bien plutôt un roi, le Messie attendu, celui qui doit venir délivrer son peuple et être lumière pour les nations, il vient! …

Et il se fait enfant. Le Tout-Puissant remet sa puissance entre nos mains. Notre Dieu nous fait la grâce de venir parmi nous dans les traits d’un enfant. Car un enfant, cela ouvre les cœurs.

Il suffit parfois d’un «bonjour», d’un «salut», d’un «réjouis-toi» pour que la vie se répande, qu’elle donne vie, de proche en proche! Se faire proche, c’est tout l’art de Dieu. C’est pour cela que le Fils est venu dans la pâte humaine.

Comment reconnaître la visite de Dieu? Cela commence au plus intime de nous-même, en cette fine pointe de l’âme où Dieu peut nous rejoindre. Son Esprit est souffle de vie. Lorsque notre cœur profond est habité – de l’intérieur – par une joie qui déborde au cœur même de notre vie quotidienne, un surgissement de vie, il est là, au cœur de notre cœur.

Accueillir et reconnaître le passage de Dieu, cela commence aussi au cœur de la fraternité et de l’hospitalité … car Dieu est un passant, quelqu’un qui traverse nos vies et leur donne l’éclat de la simplicité, de la bonté, de la délicatesse, de la fraternité.

L’accueil de Marie a permis à Dieu de venir dresser sa tente parmi nous. Aurons-nous désormais le cœur assez ouvert pour l’accueillir parmi nous? Rappelons-nous que le Seigneur aime s’introduire incognito: l’épitre aux Hébreux nous dit: «N’oubliez pas l’hospitalité, car c’est grâce à elle que quelques-uns, à leur insu, hébergèrent des anges» (He 13,2).

Déjà joyeux Noël à chacun!

Sœur Nicole, SSM | Vendredi 22 décembre 2023

Lc 1, 26-38

En ce temps-là,

l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu

dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,

à une jeune fille vierge,

accordée en mariage à un homme de la maison de David,

appelé Joseph ;

et le nom de la jeune fille était Marie.

L’ange entra chez elle et dit :

« Je te salue, Comblée-de-grâce,

le Seigneur est avec toi. »

À cette parole, elle fut toute bouleversée,

et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

L’ange lui dit alors :

« Sois sans crainte, Marie,

car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;

tu lui donneras le nom de Jésus.

Il sera grand,

il sera appelé Fils du Très-Haut ;

le Seigneur Dieu

lui donnera le trône de David son père ;

il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,

et son règne n’aura pas de fin. »

Marie dit à l’ange :

« Comment cela va-t-il se faire,

puisque je ne connais pas d’homme ? »

L’ange lui répondit :

« L’Esprit Saint viendra sur toi,

et la puissance du Très-Haut

te prendra sous son ombre ;

c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,

il sera appelé Fils de Dieu.

Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,

a conçu, elle aussi, un fils

et en est à son sixième mois,

alors qu’on l’appelait la femme stérile.

Car rien n’est impossible à Dieu. »

Marie dit alors :

« Voici la servante du Seigneur ;

que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.