Claude Ducarroz

Propos à contre temps

C’est l’été. Il fait beau et chaud, jusqu’à la canicule. Tout chante la vie. Je consulte mon agenda. Au carrefour des ministères et des amitiés: plusieurs décès, des personnes gravement malades, beaucoup de malheurs et de malheureux.

Et surtout beaucoup de questions, existentielles et essentielles. Nous avons reçu la vie comme un cadeau. On peut aussi estimer qu’on nous l’a imposée, sans consultation préalable. Elle est là, irradiant notre corps, notre esprit, notre cœur. On est des vivants humains, avec leurs joies et leurs peines. Mais nous savons aussi, même si nous essayons de l’oublier, que nous sommes mortels. Tous les autres, et moi aussi.

Cette interrogation est incontournable: la mort serait-elle donc plus forte que la vie? A-t-elle toujours le dernier mot? Sommes-nous tous des condamnés à mort, point final? Toutes les apparences, perçues en soi-même et constatées autour de nous, semblent plaider pour la conclusion la plus pessimiste. Il faudrait donc s’y résigner: vivre, c’est aussi accepter l’inéluctable de la mort. Certains philosophes nous ont avertis depuis longtemps: bien vivre, c’est apprendre à mourir.

«La vie étant un cadeau à son origine, pourquoi n’y aurait-il pas un autre cadeau après sa fin ici-bas?»

En chacun de nous pourtant, une petite voix murmure et parfois chante une autre mélodie. Un ardent désir de vivre, un irrésistible besoin d’aimer et d’être aimé, la nostalgie d’un «toujours» au cœur mystérieux de toutes nos amours. Et s’il y avait une autre solution, un autre destin, une offre de vie éternelle qui tienne la route et nous pernette d’espérer, malgré tout, malgré la mort, pour soi et pour les autres?

Je respecte et je comprends celles et ceux qui vivent, puis pleurent et meurent sans l’espérance de cette vie surajoutée. Mais je ne puis m’empêcher de les inviter à regarder vers Jésus de Nazareth, le Seigneur de Pâques. Ce n’est pas parce que ça semble incroyable que ce n’est pas crédible. La vie étant un cadeau à son origine, pourquoi n’y aurait-il pas un autre cadeau après sa fin ici-bas? Ce cadeau-là, pas plus que le premier, nul ne peut se le donner à soi-même, mais nous pouvons le recevoir avec reconnaissance si quelqu’un d’autre nous en fait le présent, en toute gratuité.

Je crois que c’est ce que promet et accorde Jésus quand il nous dit, après être revenu lui-même de la mort: «Là où je suis maintenant, vous serez aussi avec moi».

Je vous l’avoue humblement: tout est dit là, et ça me suffit pour continuer de vivre humainement en m’accrochant à une telle espérance.

Claude Ducarroz

20 juillet 2022

Vivre en mettant son espérance dans le Christ | © carmeldelouvain.be
20 juillet 2022 | 07:10
par Claude Ducarroz
Temps de lecture: env. 2 min.
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