Jésus et Ménas/Wikipédia
Homélie

Homélie du 22 janvier 2016 (Jean 15, 9-17)

Dominique Troilo, pasteur – EMS Mont-Calme, Lausanne

L’appel de Jésus est clair : «Renonce à vouloir marcher dans la nuit, car je te donne 12 heures, ta vie, pour marcher à ma lumière. Ta marche dans la nuit, hors de ma présence, conduit nulle part. Ne t’obstine pas, fais moi confiance. Je suis ton ami, et je souffre de te voir ainsi. Car je désire ta croissance.»

Et il faut parfois que les choses aillent jusqu’au point de rupture pour qu’enfin nous placions notre confiance en Dieu et que quelque chose se produise.

Des miracles peuvent se produire

La balle n’est donc pas toujours du côté de Dieu, mais certainement aussi du nôtre. Pourquoi vouloir nous passer de lui ? Parce que l’histoire de Lazare nous enseigne qu’en plaçant notre confiance en Christ, des miracles peuvent se produire. Des pans entiers de notre vie, qui étaient morts, peuvent ressusciter et reprendre vie.

La vie passe vite, c’est ce que me répètent les résidents que je visite. Oui, c’est vrai, mais elle n’est pas finie. Si on est ensemble ce matin, c’est qu’on est encore vivants. Nous sommes dans les 12 heures de la journée et des choses peuvent encore bouger. Le Christ nous invite à prendre le chemin de la croissance par la confiance.

Le Christ et son ami

Pour illustrer les propos de Jésus, j’ai choisi de vous présenter une icône vieille de 1500 ans environ. C’est l’image du « Christ et son ami. » Cette icône se trouve au Louvre, elle provient d’Egypte. Elle présente deux personnages côte à côte.

Le Christ est à droite, on peut l’identifier grâce à la croix qui est dans son auréole, et aussi par son nom, «Sauveur», écrit en copte. Il tient le livre des Évangiles.

A gauche se trouve Ménas. Qui est-il ? On sait que suite au décès de son père, il rejoint l’armée romaine à l’âge de 15 ans. Trois ans plus tard, l’empereur Dioclétien édicte de nouvelles règles de persécution contre les Chrétiens, alors Ménas décide de quitter l’armée pour consacrer sa vie au Christ. Après 5 ans de retraite dans le désert, il entre en confrontation avec le pouvoir en place, ce qui lui vaudra d’être mis à mort. Son martyre provoquera une vague de conversions sans précédent. Nous sommes vers l’an 300.

Un vrai rapport d’amitié

Ce que l’artiste a voulu exprimer, c’est cette confiance réciproque entre Jésus et son ami. Jésus est là tout près du croyant, et il passe son bras autour des épaules de son ami. Il ne l’abandonnera pas, il le protégera. Quant à l’ami, de sa main droite il montre le Christ, c’est en lui qu’il a placé sa confiance.

C’est un vrai rapport d’amitié, il n’y en a pas un qui domine sur l’autre, ils sont côte à côte et ont la même corpulence.

Le rapport avec le Christ n’est pas compliqué, c’est un rapport d’amitié, de respect mutuel et de confiance réciproque. Il n’y a pas d’échelons ou de montagnes à gravir, l’accès au Christ est direct, il est à côté, il suffit d’ouvrir la bouche et de lui parler. Et voici que ces deux personnages, avec leurs grands yeux nous regardent. Ils nous interpellent. Mais dans ce regard il n’y a rien d’accusateur, ils posent sur nous un regard bienveillant, nous appelant à vivre cette même communion d’amour. Jésus nous offre son amitié, ses larmes, sa vie. Il veut marcher à côté de nous, son bras sur nos épaules. Au fond, le Christ a un projet d’accompagnement pour chacun de nous. Et il le dit clairement :

«Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour» (Jean 15, 9-17).

Amen.

Jésus et Ménas/Wikipédia
22 janvier 2017 | 15:44
Temps de lecture: env. 3 min.
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