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Homélie

Homélie du 24 mars 2024 (Mc 14, 1-15, 47)

Abbé François-Xavier Amherdt – Eglise Saint-Germain, Savièse, VS

I. Hosanna

Hosanna veut dire « sauve donc ». C’est le même mot hébreu qui donne le nom de Jésus, « le Seigneur sauve », et également Josué, le juge sauveur d’Israël.
Que les foules sont versatiles ! Ce dimanche, elles acclament le Messie pénétrant dans sa cité pour la sauver et y apporter la paix définitive.

Et comme pour la fête juive des Tentes, les gens agitent des palmes et célèbrent l’envoyé de Dieu : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » C’est le Psaume 117 des festivités hébraïques des Tabernacles, que nous reprenons dans le Sanctus. Il est associé au chant de la vision d’Isaïe et de l’Apocalypse : « Saint, trois fois saint, le Seigneur. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. »
Nous le proclamerons tout à l’heure, avant la grande prière eucharistique d’action de grâce, quand nous faisons mémoire de l’offrande du Christ : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie. »
Les mêmes foules crieront à Pilate, quelques jours plus tard, au Vendredi Saint : « Crucifie-le ! »
Notre dimanche des Rameaux et de la Passion condense en une seule célébration les deux cris : « Hosanna », puis : « À mort ».

De la bénédiction à la malédiction, il n’y a que cinq jours. Ainsi en va-t-il dans l’existence. Un matin, on vous porte aux nues, le lendemain, on vous voue aux gémonies. Après le titre de champion, les médias vantent l’entraîneur ; trois mois plus tard, on le licencie. En tous cas au FC Sion.

II. La kénose

Ce retournement pascal est évoqué par l’hymne aux Philippiens de Paul. Le Fils de Dieu n’a pas retenu avidement, telle une proie à saisir, le rang qui l’égalait à Dieu. C’est le verbe grec qui donne « Harpagon », le nom de l’avare dans la pièce de Molière du même nom.
Mais il s’est vidé, il a tout donné, mieux qu’un sportif dans le stade ou sur le terrain. C’est la « kénose » du Christ. Il s’est abandonné, il est mort sur la croix, comme le dernier des serviteurs et des malfaiteurs.

Toutefois, il a été exalté par le Père céleste, il a été reconnu comme Fils de Dieu par le centurion romain, au cœur de la Passion selon Marc. En filigrane de sa souffrance au Golgotha a transparu le secret que le 2ème évangile avait maintenu au long de sa trame narrative.

Et c’est un païen, un représentant des occupants honnis, qui livre la plus belle confession de foi : « Vraiment celui-ci était le Fils de Dieu. »

III. Fruit de la Passion

Tel est le fruit de la Passion qui éclatera à Pâques. 7ème couleur, le sacrifice de louange.
Tel est le meilleur vin de la Résurrection, celui notamment de Savièse, avec le pain pascal distribué cette Semaine Sainte, vendredi à Drône et dimanche prochain à Ormône, deux des villages de la paroisse.

Selon le 4ème évangile, se tenaient au pied de la croix des femmes, Jean le disciple, en qui nous pouvons nous retrouver. Et Marie, la mère de Dieu, Stabat Mater, la maman était là jusqu’au bout.
Ainsi que le chante un couplet de l’Angelus de Savièse, cette version locale tout à fait typique et unique.

Bonne Semaine Sainte ! Soyons-en certains, au bout du Carême il n’y a pas le Carême, mais Pâques. Belle montée vers Pâques, dans le recueillement et la prière !

IV. Prière : chant de l’Angelus

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur
Lectures bibliques : Isaïe 50, 4-7;Psaume 21; Philippiens 2, 6-11; Marc 14, 1-15, 47

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24 mars 2024 | 09:40
Temps de lecture: env. 2 min.
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