Homélie du 1er décembre 2024 ( Lc 21, 25-36)

Bertrand Georges, diacre – Eglise Saint-Laurent, Charmey, FR

Chers frères et soeurs, chers auditeurs et auditrices de RTS Espace 2, je suis très heureux d’être ici à Charmey, et … pas trop dépaysé puisque, saint Laurent, diacre, saint patron de votre paroisse, est aussi celui de la paroisse de Givisiez et Granges-Paccot, dont je suis le répondant pastoral.

Le 1er dimanche de l’Avent, un mois avant la fin de l’année civile, inaugure une nouvelle année liturgique. Ces moments forts de transition nous offrent une belle occasion de faire le point sur notre route, de nous rappeler d’où nous venons et où nous allons, de nous situer dans notre rapport au temps.

Il y a le temps qui passe, trop vite ou trop lentement, le temps que l’on gagne ou que l’on perd ; le temps que l’on prend et celui que l’on donne, celui qui fait son œuvre et qui efface les peines, ou encore, le temps qui nous manque, même si un proverbe africain dit que « quand Dieu a fait le temps il en a fait assez ».

Notre rapport au temps

On peut concevoir le temps comme un déroulement cyclique, qui épouse les rythmes de la nature, des saisons, des phases de la lune, ou la succession de nos semaines.
On peut le pressentir aussi comme un temps linéaire. Cette manière de l’envisager est assez familière à notre culture occidentale, en raison de notre héritage judéo-chrétien qui pose le principe d’un commencement du monde, décrit dans la Genèse, et d’une fin qui adviendra lors du jugement dernier évoqué dans l’Évangile que nous venons d’entendre, et qui cédera sa place à la bienheureuse éternité.

Enfin, il y a le temps liturgique qui fait défiler sur l’espace d’une année, les différentes étapes du Mystère du salut et leur actualisation dans nos propres existences. Ce cycle liturgique par une heureuse alternance de temps festifs, pénitentiels, ou plus ordinaires, nous offre une « nourriture » adaptée et bienfaisante pour l’équilibre de notre vie spirituelle.

Ce temps liturgique est à la fois cyclique et linéaire

En reprenant les notions précédemment évoquées, nous pouvons dire que notre temps liturgique est tout à la fois cyclique, car les mêmes mystères sont célébrés chaque année, et linéaire. En effet : Si Dieu est sans commencement ni fin, notre monde, lui, a jailli d’un acte d’amour créateur magnifiquement signifié par les premiers mots de la Bible : « au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre » (Gn 1,1). Quant à l’homme et la femme, apparus bien plus tard, ils ne sont pas propulsés dans l’existence sans finalité ni but, mais au contraire appelés, au terme de leur vie terrestre, à la résurrection et à la vie éternelle. Ce cheminement est marqué par une idée de progression, de croissance, d’élévation vers la sainteté.

Après avoir réfléchi sur le temps en général et sur le temps liturgique en particulier, arrêtons-nous un bref instant sur le temps de l’Avent qui débute en ce jour et qui a une triple signification :
Tout d’abord, l’Avent est une période de préparation à Noël qui célèbre la naissance de Jésus, le premier avènement du Fils de Dieu.

L’Avent est aussi un temps d’attente, non pas passive, mais habitée de l’ardent désir du second avènement du Christ, de sa venue dans la gloire. Et c’est précisément cela qui est surprenant dans l’Évangile de ce dimanche. Ne sommes-nous pas au premier jour d’une nouvelle année liturgique, au seuil d’un nouveau commencement ? Pourquoi alors l’Évangile attire notre attention vers la fin des temps ?

L’attente de la seconde venue du Christ est au cœur de notre foi

Ces textes en faisant usage du genre littéraire apocalyptique (du grec Apokaluptein qui signifie lever le voile, révéler) sont destinés à dévoiler le fil rouge, à révéler le sens profond du déroulement de l’histoire. Ils nous rendent également attentifs à une vérité de foi, celle du retour de Jésus, que nous avons tendance à oublier alors qu’elle est très présente dans nos liturgies.
Dans le Crédo de Nicée Constantinople, nous affirmons que « Il (Jésus) reviendra dans la Gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin ».
Lors de l’Anamnèse (juste après la consécration), nous faisons mémoire de ce qui était : la mort de Jésus, de ce qui est : sa résurrection, et de ce qui sera : sa venue. C’est pourquoi, lorsque le célébrant nous invite à l’émerveillement devant la grandeur du mystère de la foi, nous répondons : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. La seconde venue du Christ, dont nous ravivons le désir durant l’Avent, est donc bien au cœur de notre foi chrétienne.

Notons encore que, même si le contexte semble redoutable et terrorisant, comme il l’est parfois dans notre monde actuel, cet Évangile est avant tout une source d’espérance. L’appel de Jésus à redresser la tête en raison de notre Rédemption toute proche souligne bien que la venue du Fils de l’homme réalisera pleinement le Royaume tant espéré par les hommes et femmes de bonne volonté.

Nous recentrer sur l’essentiel

Enfin, l’Avent est aussi un temps pour nous recentrer sur l’essentiel. En regardant autour de nous, on constate que tout le monde se prépare à Noël. Reste à savoir comment ? Pour répondre à cette question, les textes que la Liturgie nous propose en ce dimanche sont d’une grande aide :
Dans la deuxième lecture, saint Paul nous oriente vers le cœur : Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant […] Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, pour la venue de notre Seigneur Jésus. (1 Thes 3,12-13).

Dans l’Évangile, Jésus nous avertit, tout en nous invitant à mobiliser notre cœur : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. […] Restez éveillés et priez en tout temps » (Lc 21,34 ;36).

Frères et sœurs, chers paroissiens et auditeurs, l’amour fraternel, une certaine sobriété, la vigilance et la prière sont donc les moyens de faire de cet Avent un temps vraiment favorable de grâces et de bénédictions pour nous préparer à accueillir Celui qui nous a dit « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20). C’est encore Lui qui accomplira la promesse de bonheur qu’Il nous a adressée (cf. Jr 33,14).

Bon temps de l’Avent à toutes et à tous !

1er dimanche de l’Avent
Lectures bibliques : Jérémie 33, 14-16; Psaume 24; 1 Thessaloniciens 3, 12 – 4,2; Luc 21, 25-36

Homélie du 24 novembre 2024 ( Jn 18, 33-37)

Abbé Maurice Queloz – Eglise Saints-Pierre-et-Saint-Paul, Fontenais, JU

Prédication en patois :

Dali t’ès ïn Roi ? demainde Pilate en Djésus. « Ç’ât toi que l’dit ! » répond Djésus prudein’ment, poueche qu’è muse qu’an l’veut aittraipaie. Ç’ât dïnche, l’imaidge que nôs ains dés Rois, èt des dgens, que détenant lai foûeche tchu lai tiere, n’ât bïn s’vent pe glôriouse. Ès aint dés diaidges, dés airmèes qu’utilijant lai foûeche, que se baittant po s’défendre.
Nian, mai roiyatè, dit Djésus, n’ât’pe de ci monde. Dâli, po bïn compare lai roiyatè de Djésus, è fât raivoétie lai crou, lo trône laivoù èl ât aivu éyevè dains lai Gloûere de l’Aimoué de Dûe.

È n’y é’pe de pus graint Aimoué que de bayie sai vie po cés qu’an ainme.
Sai coranne d’épainnes, n’ainnonche pe lés ïmpoétchainnes, corannes de l’airdgent, èt de l’oûe, qu’écraisant lo monde. Lo Saing que pai feu de son Coûe, nos fai compare l’aimoué di tiuere de D’Jésus Chricht Roi.
Djésus ât v’ni dains l’monde po témoignie de lai Voirtè. 

« I seus lai voirtè » dit Djésus.

Ç’ât ènne dôberie de botaie sai fei dains ïn tâ Roi, çhailaince és eûyes des hannes, mains foûeche de l’Aimoué de Dûe.

Po ôjaie çte dôberie, çoli ne cheufit’pe de coégnâtre lai voirtè, o lés voirtès de note fei, è fât étre verai.

Âtrement dit, è fât ojaie léchie lo graint Aimoué de Dûe vivre en nos tiuere.

È fât saivoi que nyèpe d’airmé que pe détrure l’Aimoué. Ç’tu-ci réchuchite aidé dains lai Voirtè.

Ç’ât dains ç’te Voirtè que se piondgeant lés martyrs, dains lai mèe de l’Aimoué di baptème.
« Çe n’ât pu moi que vit, ça lo Chricht que vit en moi. » ai dit sint Paul.

C’ment nôs l’raipelle Moieri Zundel, veyes tieurie de Neutchété « Brâment d’aîmes se sont bayie de sôlainnes malaidgies l’aiffaires en preniant lo crédo c’ment ènne lichte de proposichions malaîjies è compare, en lai piaice de l’pare c’ment ïn chrèt d’aimouè.»

Lai Voirtè ça D’Jésus, pe des pairôles po ne ran dire.

                            Quel en feûche, dinche !

En français :

Alors tu es Roi ? demande Pilate à Jésus. « C’est toi qui le dis ! » répond Jésus de façon très prudente, car il sait que ce titre est piégé. En effet, l’image que nous avons des rois et des puissants de la terre, n’est généralement pas très glorieuse. Ces derniers ont des gardes, des armées qui utilisent la force, qui se battent pour se défendre.
Non, ma royauté, dit Jésus, n’est pas de ce monde. Ainsi, pour bien comprendre la royauté de Jésus, il faut regarder la croix, le trône sur lequel il a été élevé dans la Gloire de l’Amour de Dieu.

En effet, il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Sa couronne d’épines ne révèle pas les couronnes puissantes de l’argent et de l’or qui écrasent le monde. Le sang qui sort de son corps nous fait comprendre l’amour du Cœur de Jésus Christ-Roi.

Jésus est venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité.

« Je suis la Vérité » dit Jésus.

C’est une folie de mettre sa foi dans un tel Roi, faiblesse aux yeux des hommes, mais Puissance de l’Amour de Dieu.

Pour oser cette folie, il ne suffit pas de connaître la vérité ou les vérités de notre foi, il faut être vrai. Autrement dit, il faut oser laisser l’Amour fou de Dieu vivre en nos cœurs.

En effet, aucune armée ne peut détruire l’amour. Ce dernier ressuscite toujours dans la Vérité. C’est dans cette Vérité que les martyrs s’immergent, dans la mer de l’Amour du baptême.

« Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ en moi. » a dit saint Paul

Comme nous le rappelle Maurice Zundel, ancien curé de Neuchâtel, « Beaucoup d’âmes se sont créé à elles-mêmes des difficultés insurmontables en considérant le credo comme un système de propositions abstraites, au lieu de l’entendre comme un secret d’amour. »

La Vérité c’est Jésus et non pas des paroles pour ne rien dire.
Amen

Fête du Christ Roi de l’univers
Lectures bibliques : Daniel 7, 13-14; Psaume 8 ; Apocalypse 1, 5-8; Jean 18, 33-37)

Homélie du 17 novembre 2024 ( Mc 13, 24-32)

Père Luc Ruedin – Eglise Saint-Joseph, Lausanne

Chers amis, chers sœurs et frères,
Nos trois récits évoquent en langage imagé la fin de notre monde et la venue du Fils de l’homme venant dans les nuées.
Certains croient naïvement à l’imminence de cet événement et se nourrissent du scénario catastrophe qui fait la une des journaux. D’autres spéculent sur sa date à partir de l’Ecriture ou de données pseudo-scientifiques. Pour la plupart enfin, ce n’est qu’une fable : le monde tourne tant bien que mal et il continuera de tourner…


De fait, il y a méprise : si « derniers temps » il y a, nous sommes en plein dedans ! Dans un langage imagé, nos textes dévoilent la face cachée de notre réalité quotidienne. « Ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées ». Ces jours-là, n’est-ce pas, chers amis, hélas trop souvent, notre pain quotidien ? Quand un événement imprévu et difficile nous plonge dans la détresse ? Quand un échec nous meurtrit ? Quand le mal nous atteint ? Ne sommes-nous pas alors déboussolés ? Le socle de notre existence ne semble-t-il pas s’être retiré ? Notre horizon tout entier ne s’est-il pas effacé d’un coup ? Notre terre ne s’est-elle pas désenchaînée de son soleil ? Où allons-nous maintenant ? Vers quel chaos sommes-nous entraînés ?

Le langage apocalyptique parle de notre présent


La preuve que Jésus ne parle pas de l’avenir ? L’Evangile de saint Marc nous dit que « cette génération ne passera pas avant que tout cela arrive ». À la vue du jour qui s’est levé ce matin sur Lausanne, force est de constater que, voici 2000 ans, Jésus s’est trompé ! Le langage apocalyptique ne parle pas de l’avenir, mais du présent, de notre présent. Il nous en révèle la face cachée. Sur le théâtre du monde, il dévoile les facettes dissimulées – jalousies, envies, lutte de pouvoir, trahisons, et j’en passe… – de la pièce que nous sommes en train de jouer. En fait, il nous révèle ce qui se passe de manière invisible sur le théâtre visible de notre monde. Sous la surface des événements – guerres, conflits, drames personnels – c’est la lutte entre la Lumière et les ténèbres qui se joue. Et nous en sommes les acteurs parfois ténébreux… parfois lumineux…

Avouons qu’en ce mois de novembre où la nuit gagne sur le jour, l’impression est que la face sombre semble gagner sur la face claire, que le mal semble gagner sur le bien. Le mal n’est souvent réellement perçu que lorsqu’il nous affecte concrètement. Que lorsqu’il s’installe au cœur même de notre vie alors douloureusement éprouvée : injustices, séparations, rumeurs, calomnies… Sinon il n’est qu’une abstraction ! Il suffit de penser à notre manière de réagir à des événements tels que ceux de Gaza, de l’Ukraine, aux cataclysmes ou tout simplement à ce qui arrive à nos voisins, à nos amis… Tant que nous ne sommes pas personnellement affectés, il provoque tout au plus abattement ou indignation. Dans le meilleur des cas, il éveille une compassion qui peut mener à l’action. La plupart du temps pourtant, nous poursuivons simplement notre petit train de vie. Personne ne peut nous aider. Personne ? Sauf mystérieusement, au fond de notre cœur, le Christ qui par son Esprit vient consoler le réprouvé. Du moins est-ce notre foi ! En effet, nul, à part Lui, ne peut vivre la souffrance à la place de l’éprouvé ! Seule la victime en connaît et en mesure le poids et l’aspect destructeur.

Le silence de la prière : un espace « préservé »


Mais me direz-vous quels rapports avec nos lectures ? J’en vois trois : La force de la vraie prière, l’Espérance et la relation à Jésus-Christ.
1) La prière tout d’abord. En paraphrasant Fabrice Midal nous pouvons dire que :
« C’est dans ce silence de la prière que peut s’ouvrir un espace « préservé ». En effet, qui ne s’est jamais trouvé un moment démuni au moment de prier ? A mes yeux, c’est là que peut naître une prière authentique. Comment prier ? Que dire ? Que demander ? Ne pas pouvoir répondre est signe d’une grande richesse au sens que ce « vide » peut ouvrir de nouveaux horizons. En effet, ce vide est une ouverture au Tout-Autre qui peut alors réaliser par son Esprit ce qui semble impossible à mes yeux. Ne plus chercher ainsi à être soi-même la mesure de tout, voilà ce que nous apprend la prière. Qu’un tel mouvement d’accueil soit possible, voilà la plus grande espérance pour notre temps ».

La prière ouvre à l’Espérance, force venue de Dieu


2) Oui par cette ouverture, par ce mouvement d’accueil, la prière ouvre à l’Espérance. La petite sœur Espérance est une force venue de Dieu lui-même. Car trop facile, pour nous les humains, est la pente du… désespoir nous rappelle Péguy. L’Espérance elle, est difficile écrit-il. Ne faut-il pas alors se rendre attentif, en ce vide créé par la prière, aux petites pousses fragiles, vulnérables du figuier, arbre symbolisant notre vie ? « dès que ses branches deviennent tendres et que sortent ses feuilles vous avez que l’été est proche ». Quelles sont les branches de ma vie qui, grâce à mes racines saines enfouies dans la terre, promettent un renouvellement, une nouvelle saison pour moi ? Quelles sont aussi les branches qui ont été blessées et qui, avec le temps nécessaire à tout pardon véritable, pourront refleurir ? Quelle fécondité la situation difficile que je suis en train de vivre recèle-t-elle donc ? À quel nouvel horizon m’ouvre-elle ? Il faut du temps pour qu’apparaisse la Lumière. Il faut parfois traverser nos ombres, pour découvrir la luminosité de cette splendeur nouvelle, luminosité densifiée par la traversée de la nuit obscure.

Jésus-Christ nous rejoint dans nos obscurités



3) L’ouverture à tous les possibles que la prière permet et que l’Espérance soigne est finalement une ouverture à Jésus-Christ qui nous rejoint dans nos obscurités. Autrement dit, tout ce que nous traversons ne lui est pas étranger. Il connaît de l’intérieur nos épreuves. Se relier à lui par Son Esprit c’est alors être guéri et justifié. C’est du même coup mener une vie ajustée ; plus une vie éprise de justice… et de miséricorde ! Comme le proclame notre 2ème lecture du jour, Jésus-Christ a une fois pour toute « offert pour les péchés un unique sacrifice et s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » Ainsi, « quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour le péché ». Pour qui connaît le goût de liberté que le pardon procure, une telle phrase prend alors tout son sens.

Resplendissons chers frères et sœurs. Ou plutôt demandons de pouvoir recevoir la grâce de resplendir de cette Lumière. Comment ? En priant Celui qui seul peut nous donner l’Espérance véritable et la Paix profonde. Amen


33ème dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : Daniel 12, 1-3 ; Psaume 15 ; Hébreux 10, 11-14.18 ; Marc 13, 24-3