Homélie TV du 1er août 2023, fête nationale (Lc, 11, 5-8)

Mgr Alain de Raemy, administrateur apostolique du diocèse de Lugano – Col du Gothard

Ce jour-là, David a eu la grande peur de sa vie !
Oui, David, le grand roi de l’Ancien ou du Premier Testament, s’est mis ce jour-là à craindre Dieu ! Honteux, n’est-ce pas ?
Mais que s’est-il passé ? Sous ses yeux, un homme avait été comme foudroyé par Dieu lui-même ! Mort sur place. L’homme s’était approché du nouveau char transportant l’arche de Dieu. Il faut savoir que pour les juifs, l’arche est le lieu par excellence de la présence divine… L’homme étendit la main vers l’arche, et s’appuya sur elle, car les bœufs la faisaient glisser… Mais par ce geste, il avait, pour ainsi dire, touché l’intouchable…

Le deuxième livre de Samuel dit : La colère de l’Éternel s’enflamma contre cet homme ; Dieu le frappa pour sa faute, et il mourut sur place, près de l’arche de Dieu… Le texte original, cependant, ne dit pas « pour sa faute », mais plus précisément : « pour sa présomption, pour sa témérité ». Pour sa présomption, pour son irrévérence à l’égard de Dieu, l’homme meurt … sous les yeux du roi David !

On comprend alors dès ce moment la grande crainte de David à l’égard de Dieu ! Et David se demande aussitôt si ce n’est pas aussi de la présomption de vouloir abriter lui-même l’arche du Seigneur, comme il l’avait prévu….

Chers amis,

Le roi David était cependant très avisé. Afin de ne pas prendre de risques  personnellement, au lieu de prendre l’arche du Seigneur lui-même, il a décidé de la confier à un autre, il se choisit, pour ainsi dire, un substitut. « Si l’autre n’en subit aucune conséquence, s’il s’en sort vivant, alors je peux essayer aussi.  » Aussitôt pensé, aussitôt fait ! et l’arche du Seigneur resta trois mois dans la maison de celui qui avait été choisi.
Et que se passe-t-il ? Le Seigneur bénit cette personne et toute sa maison. Et on dit au roi David : « Le Seigneur a béni sa maison et tout ce qui lui appartient, précisément à cause de la présence de l’arche de Dieu.

Chers amis,

Ainsi, que ce soit pour David ou pour nous, la question est posée : Est-il possible que la proximité de Dieu soit un risque ? y a-t-il une familiarité avec Dieu qu’il faut éviter ?

La réponse est claire : la proximité du Seigneur n’a rien à voir avec la mort de cet homme qui a touché l’intouchable ! La proximité du Seigneur est toujours et partout une bénédiction ! Mais la question à poser est peut-être différente. Que faisons-nous de la proximité de Dieu ? Qu’en fait l’homme ? Qu’en fait le chrétien ?

Chers habitants de cette belle patrie qui nous est commune ! Quand aurons-nous compris qu’il n’y a pas lieu de craindre Dieu, et ce n’est malheureusement pas évident quand on voit le développement de toutes sortes de superstitions dans notre pays.
Mais ensuite nous devons nous demander ce que nous faisons de la  bienheureuse proximité du Seigneur. Cette proximité voulue par lui est aujourd’hui plus forte que celle de l’arche d’alliance, pensons à l’Eucharistie !

Demandons-nous comment et quand nous pourrions tomber dans la présomption ou l’irrévérence envers Dieu ? Oui, nous devons vraiment nous interroger :
Prenons-nous conscience de sa proximité par des moyens si tangibles ?

Par exemple :
– que faisons-nous de sa proximité dans les femmes et les hommes qui  cherchent auprès de nous un refuge et un avenir ?
– que faisons-nous de la terre, de l’eau et de l’espace qui sont ses créatures, expressions tangibles de son amour ?
– quelle place donnons-nous, dans l’organisation de notre société et de notre Église, aux plus fragiles et aux plus démunis, en qui Il s’identifie ?
– comment nous comportons-nous à l’égard des chrétiens d’autres dénominations qui accueillent aussi la proximité du Christ ?

La proximité multiforme de Dieu est un défi permanent. Lorsqu’elle est reconnue et vécue, c’est une bénédiction sans fin ! Mais lorsqu’elle ne retient pas notre attention, alors oui, il y a danger de cynisme, de tristesse, voire de mort !

Chers amis !

Nous, chrétiens, reconnaissons toute la gloire de Dieu dans un homme qui est comme nous : le Christ Jésus ! Demandons-lui de ne jamais traiter une personne humaine ou des affaires, sans le reconnaître, sans l’aimer, sans l’accepter.

Lui. Sinon, nous risquons fort de blesser, de blasphémer, voire de mourir et faire mourir…

Que nous dit Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui ? Si l’un d’entre vous a un ami et qu’il va le trouver à minuit en lui disant : « Mon ami, prête-moi trois pains : il ne se lèvera pas pour les lui donner  parce que c’est son ami, mais à cause de son insistance, il donnera tout ce dont il a besoin.

Mais nous avons manqué ce que Jésus a ajouté : “Eh bien, je vous le dis : demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. Si donc, vous qui êtes méchants, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père des cieux donnera le Saint-Esprit à celui qui le demande.”

Chers amis, chers amis,

Aujourd’hui, nous sommes réunis pour prier, pour intercéder pour notre patrie. Et nous avons avec Dieu un grand avantage ! Nous ne venons pas vers Dieu à minuit, nous ne venons pas non plus à Lui à l’improviste. Au contraire, nous faisons ce qu’il nous a ordonné : faites ceci en mémoire de moi !

Ainsi, notre intrusion ordonnée auprès d’un Dieu, Père plus que bon, qui veut être une source d’inspiration pour nous, qui se veut si proche, au point de devenir lui-même dans quelques minutes notre Pain, nous avons la permission de tout Lui demander, nous pouvons l’appeler à haute voix, et exprimer avec force nos pourquoi.

Avec simplicité, nous l’exprimons pour tous les membres de notre confédération ! Sans exclure qui que ce soit ! Je suis convaincu qu’Il nous écoute plus que jamais. Non pas parce que nous sommes ici plus haut sur la montagne, non ! Mais parce que nous ne sommes guidés par aucune crainte envers lui, sinon la peur de ne pas le reconnaître et de ne pas l’accueillir suffisamment en chacun. Le Seigneur est donc prêt à nous aider, à nous bénir, ici et où que ce soit.

Ce jour-là, David a eu la peur de sa vie, mais ici aujourd’hui, je nous souhaite à tous d’avoir confiance en Dieu pour toujours !

Amen !

Lectures bibliques :
2e livre de Samuel 6, 1-11; Luc, 11, 5-8

Homélie du 30 juillet 2023 (Mt 13, 44-52)

Chanoine Raphaël Duchoud – Hospice du Grand-Saint-Bernard, VS

Chers Pèlerins ici rassemblés dans cette église de l’Hospice du Grand-Saint-Bernard,
chers frères et sœurs dans le Christ qui vous vous unissez à notre célébration par l’intermédiaire des ondes de la Radio romande, nous sommes réunis en liturgie autour du Christ ressuscité qui nous rassemble pour célébrer la vie.

Depuis le 15 juin dernier, patronale de l’Hospice qui célébrait dans la joie son patron fondateur saint Bernard de Monjoux, nous vivons un temps d’action de grâce dans la célébration du centième anniversaire de la proclamation, en 1923, de saint Bernard comme Patron des alpinistes et des habitants de la montagne par le Pape Pie XI, temps de Jubilé qui est marqué par plusieurs cérémonies et célébrations sur le col comme ailleurs.
Il n’est pas étonnant que le thème des pèlerinages alpins organisés par l’Hospice cet été oriente les fidèles à se laisser guider par le Christ avec saint Bernard, rappelant ainsi l’importance de ce témoin du Christ pour notre vie spirituelle si nous acceptons de se laisser interpeller afin de se mettre en chemin à la suite du Christ par un acte de confiance.

Le Royaume des Cieux : une réalité dynamique


Si les personnes de passage sur le col s’arrêtent à l’exposition temporaire du musée, cette année, ils découvrent que le thème de celle-ci s’intitule “la voie des guides”, attirant l’attention sur de nombreux témoignages de ces personnes qui ont pris ou qui prennent encore aujourd’hui la responsabilité de conduire une ou tout un groupe de personnes sur les chemins de randonnée en montagne.
Cette image peut très bien s’insérer dans celles du trésor caché dans le champ et de la perle rare, utilisées par le Christ dans l’Evangile de ce dimanche, présentant le Royaume des Cieux comme une réalité dynamique, engageant toute la vie de celui qui découvre la Sagesse, celle qui mène à la vie. La voie, le chemin qu’un guide de montagne propose à ses accompagnateurs s’ouvre vers l’inconnu, l’infini et amène à vivre ceux qui l’entreprennent une expérience souvent marquante qui reste souvent gravée dans leur cœur et les porte à considérer la vie sous un autre point de vue inattendu au départ. C’est à cela que le Christ adresse une invitation à chacun : découvrir le Royaume non comme une réalité statique mais dynamisante, transformant le cœur humain pour lui faire découvrir une autre face de la vie.
La parabole du trésor caché dans le champ, celle de la perle précieuse ont ceci de commun : plus rien ne compte pour celui qui découvre les vraies valeurs ; prêt à se déposséder des valeurs qui lui semblaient essentielles pour assurer les sécurités nécessaires, plus rien ne semble aussi important que la découverte qui se présente sous ses yeux.

Une ouverture de soi à l’inconnu dans la confiance


Se mettre donc à la suite du Christ avec saint Bernard comporte donc une ouverture de soi à l’inconnu habité par la confiance. Comme une cordée se met à la suite d’un guide, habitée par la confiance en celui qui est compétent dans la matière, celui qui se déclare chrétien reconnaît que le message évangélique annoncé et enseigné par l’Eglise est la base essentielle de toute sagesse qui veut s’appuyer sur les vraies valeurs religieuses et humaines de la vie.

Dans la première lecture tirée du premier livre des Rois, Salomon demande au Seigneur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner son peuple et discerner le bien et le mal. Désireux de se placer sous la grâce de Dieu, il exprime sa prière afin d’entrer dans le plan divin du salut de son peuple. Il sent donc que sa mission consiste à devenir le guide, chargé de tracer la voie du salut pour que son peuple parvienne à la connaissance de Dieu, non seulement par le rite liturgique, mais en prenant conscience de sa vocation particulière qui le distingue des autres peuples : être un peuple consacré au Seigneur son Dieu.
La voie du salut tracée par les nombreux guides qu’ont été les prophètes envoyés par Dieu le Père au cours de l’histoire sainte s’actualise encore aujourd’hui. Saint Paul s’adressant aux Romains les sensibilise au fait que, « quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. » Celui qui se sent appelé entend une voix au plus profond de lui-même, une voix qui l’interpelle, qui lui indique une marche à suivre. C’est ainsi qu’en montagne, les membres de la cordée à la suite du guide écoutent sa voix, suivent ses indications pour se mettre pleinement au diapason de l’équipe dans l’excursion qu’elle entreprend et lui font entièrement confiance.

Invités à l’audace, dans un acte de foi


Il n’est certes pas évident pour beaucoup de faire entièrement confiance dans les temps qui courent et le besoin de s’accrocher à des sécurités se fait de plus en plus sentir. C’est là, l’épreuve de la liberté ; là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Jésus Christ, qui librement a donné sa vie pour le salut du genre humain, désire des personnes qui répondent librement, comme le fit saint Bernard, à son appel à la sainteté. La voix de notre guide spirituel, le Fils de Dieu fait homme, invite donc à l’audace, à risquer notre vie à sa suite comme Abraham dans un acte de foi. Il nous est bon dans ce contexte du jubilé du centenaire de la proclamation de saint Bernard comme Patron protecteur des habitants de la montagne, de nous rappeler ce passage de la prière du Pèlerin de la montagne :

“ A l’exemple de saint Bernard,
j’ai à écouter ta parole,
j’ai à me laisser ébranler par ton amour;
sans cesse tenté de vivre tranquille,
tu me demandes de risquer ma vie,
comme Abraham, dans un acte de foi;
sans cesse tenté de m’installer,
tu me demandes de marcher en espérance
vers Toi le plus haut sommet dans la gloire du Père. ”

Créé par amour, pour aimer,
fais, Seigneur, que je marche, que je monte, par les sommets
vers Toi,
avec toute ma vie, avec tous mes frères,
avec toute la création,
dans l’audace et l’adoration. Amen.

Puissions-nous nous laisser guider par le Christ, en suivant le témoignage que nous ont donné ceux qui se sont engagés à le suivre jusqu’au bout, la Vierge Marie tout d’abord, puis le fondateur de l’Hospice, désormais presque millénaire, qui porte son nom, saint Bernard de Monjoux ainsi que les nombreux témoins de l’Evangile qui restent des balises placés sur le chemin qui mène à la Vie. Amen.

17ème dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : I Rois 3, 5-12; Psaume 118; Romains 8, 28-30; Matthieu 13, 44-52

Homélie du 23 Juillet 2023 (Mt 13, 24-43)

Chanoine Jean-Michel Lonfat – Hospice du Grand-Saint-Bernard

Frères et sœurs, chers auditeurs, oui rendons grâce pour cet homme de la parabole : le semeur.
Son travail, sa mission est de semer et de semer du bon grain dans son champ. Le chapitre 13 de l’évangile selon saint Matthieu développe cette thématique de la semence, plus précisément de la croissance de la semence et de la plante, mais aussi nous pouvons  deviner en arrière-plan, celle de l’homme, celle de l’humanité qui avance au cours de l’histoire vers sa destinée. Saint Matthieu nous dit aussi à travers ces récits la vie même de Jésus.

Quelle joie, quel plaisir pour lui de savoir que ce qu’il fait là, maintenant, en semant le bon grain, son champ produira le froment. Il le sait, il connaît son travail. Il sait aussi qu’il n’est pas seul à travailler pour que tout aille bien. Il a des partenaires de grandes efficacités, l’eau, le vent, le soleil.
Il sait aussi que son champ est préparé pour la semence, un immense travail est déjà fait avant même de voir pousser son blé. La confiance est belle et grande pour lui. Sa joie d’imaginer la récolte habite son cœur et sa vie.
Il sait qu’une fois la semence jetée en terre il doit attendre. Il ne pourra que constater avec étonnement la puissance de la vie qui va apparaître à ses yeux.

Une bonne nouvelle

Le Royaume des Cieux, nous dit l’Evangile de ce jour, est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Voilà la bonne nouvelle et il faut s’en réjouir.

Tout se passe bien jusque à l’arrivée pendant la nuit ..de l’ennemi. C’est souvent comme cela, non seulement pour cet homme et son travail décrit dans la parabole, mais pour tout homme, pour la vie en général surtout lorsque nous essayons de construire le Royaume.

Le contraste est si marqué entre l’activité paisible du jour et l’arrivée soudaine de celle, nocturne, destructrice. Disons plutôt sournoise ; sans bruit, sans être vue, cette activité de semer l’ivraie consiste bien à jeter par-dessus le bon blé et partout dans le champ la semence destructrice.
Elle s’enracine dans la terre et vient s’enchevêtrer avec les racines du bon blé. L’ivraie est une plante de la famille des graminées et ressemble étrangement au blé ; oui, on peut les confondre d’où la crainte de les arracher ensemble.
Remarquons aussi que le fait de semer cette ivraie (anciennement appelée «zizanie») a engendré l’expression qui nous a été transmise « semer la zizanie»  lorsque nous nous trouvons dans des situations conflictuelles où l’ennemi travaille à nos côtés.

Nous pouvons constater à plusieurs reprises dans la vie de Jésus et de ses apôtres qu’il y a une confrontation presque violente des disciples lorsqu’ils voient que certains ne font pas ce que demande le Seigneur. Saint Luc au chapitre 9 de son évangile montre bien que Jacques et Jean déjà avaient voulu commander au feu du ciel de consumer les samaritains inhospitaliers.

La parabole de l’ivraie suppose une tentative identique : « Veux-tu que nous allions l’enlever ?» disent les disciples au Maître. – Non, dit Jésus, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous arrachiez le blé.

Si l’on regarde bien, c’est le salut du bon grain, plus que tout, qui préoccupe le Maître du champ. Il s’oppose à l’initiative de ses serviteurs parce qu’il veut donner toutes ses chances au froment. Les serviteurs sont frappés par l’abondance de l’ivraie. Le maître, lui, par les promesses du bon grain.

La patience de Dieu envers nous

Cette parabole, frères et sœurs, chers auditeurs, doit nous rendre attentifs à la patience que Dieu a envers nous. Rien n’est perdu pour Dieu. Rien n’est perdu pour l’homme.

Elle peut nous dire aussi de prendre patience entre nous lorsqu’il y a des différends.

Alors que nous serions tentés de couper court ou d’éliminer ce qui qui pourrait nous nuire, l’invitation est plutôt celle d’observer une saine relation et de patienter pour une meilleure collaboration.

Nos vies ne sont-elles pas semblables à ce champ où les bons et les mauvais, comme le blé et ivraie sont contraints de pousser ensemble ? Il y a une telle puissance de vie en nous qu’il serait dommage de la casser, de la briser si nous décidions subitement et rapidement d’arracher le mauvais. Notre propre équilibre pourrait être mis à parti.

La parabole nous invite donc à la patience des agriculteurs et des jardiniers. Laissons le temps faire son travail pour que maturité se fasse en nous. Laissons le blé se fortifier en nous pour qu’il ne soit plus mis en danger par l’ivraie. Laissons-nous aimer et regarder par le Semeur qui veut notre bien afin que tout notre être atteigne une telle stature, celle qui est semblable au Christ et qui est bien plus forte que les laideurs qui nous habitent.

Gardons confiance et osons miser sur le Christ ressuscité, il sera plus fort que toutes les puissances nuisibles et destructrices qui œuvrent en nous. Même la mort n’aura pas le dessus ; elle sera dominée. A vous tous ici sur la montagne, à vous qui êtes dans cette église si belle dont les fresques nous élèvent encore plus haut et à vous qui nous écoutez en plaine ou ailleurs, sachez que, même s’il n’y a pas de champ de blé à cette altitude, il y a la Grâce de Dieu qui généreusement nous atteint tous et fait de nous la moisson que Dieu aime et chérit avec patience, beaucoup de patience.  AMEN

16e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques :
Sagesse 12, 13-16 ; Psaume 85 ; Romains 8, 26-27; Matthieu 13, 24-43

Homélie du 16 juillet 2023 (Mt 13, 1-23)

Mgr Jean Scarcella – Basilique de l’Abbaye de Saint-Maurice, VS

Mes sœurs, mes frères,

La Parole de Dieu aujourd’hui nous inscrit d’une certaine manière dans le cycle de la nature, ou même mieux, elle prend corps dans la nature, jusqu’à presque se confondre avec elle, son rythme, sa substance, sa réalité. En effet, c’est à se demander si cette Parole ne serait pas comme un grain de blé ? C’est comme si Jésus, dans sa parabole du semeur, voulait mettre sa Parole au niveau du créé, et lui faire éprouver les lois de la vie, les mêmes pour tout ce qui vit. Du coup nous pourrions éprouver, à l’écoute de ce récit imagé, notre capacité à recevoir cette Parole.

Mais dans quel état d’esprit allons-nous le faire ? Oui, il y a le geste, quasi automatique du semeur, qui lance le grain pour inaugurer le processus des germinations. Mais avons-nous réfléchi en amont par rapport à ce moment de cette histoire ? Il y a eu, en fait, tout un travail de préparation de la terre, afin qu’elle puisse recevoir un grain qui trouve à y mûrir et à porter ensuite du fruit. Eh bien ainsi en est-il de la Parole qui n’est pas lancée négligemment à tout vent, au gré d’envies aléatoires de Jésus, mais qui doit pouvoir être reçue par ceux qui l’entendent, car le Seigneur veut cibler leur cœur, le cœur étant ce terrain favorable où la Parole pourra germer, se développer et porter du fruit. Ainsi pour la recevoir, nous devons désherber notre cœur, y retirer des pierres, le labourer et y creuser des sillons. Et une fois cette préparation accomplie, le grain de la Parole, lentement, au gré de l’action de l’Esprit et sous sa mouvance, germera, prendra corps, fera sens, accompagnera la vie de chacun, permettra son épanouissement. C’est tout un travail caché, lent, préalable, mais si nécessaire pour que la Parole porte en nous du fruit. C’est le travail de nos vies, là où la Parole est prise en compte et guide nos pas, elle qui nourrit nos pensées et nos actions, afin de pouvoir encourager chacun à vivre comme Jésus.

Jésus parle du coeur de l’homme

Dès lors, quand Jésus parle du bord du chemin, du sol pierreux ou des ronces… il veut parler du cœur de l’homme. Il y a d’abord son accès fermé qui ne laisse qu’un semblant de place sur son bord, sa lèvre ; les graines de la Parole ne sont donc là à l’abri de rien, et le Mauvais a tôt fait de s’en emparer. Il y a ensuite les pierres du péché, qui prend trop de place en nous et empêche la réception de la Parole ; c’est un lieu non préparé, un semblant de terre, juste pour nous donner bonne conscience, mais qui, sans racines possibles, ne laissera à la Parole reçue qu’un aspect éphémère. Il y a enfin les ronces du refus, de l’auto-défense contre la volonté de Dieu exprimée par sa Parole, une espèce d’alibi pour défendre une pseudo liberté, – laquelle refoule la vraie liberté que Dieu propose –, et qui cherche à étouffer la Parole offerte qui, précisément, la met en œuvre.

Un coeur qui sait entendre la Parole de Dieu, la recevoir

Alors Jésus a une déclaration imparable, après avoir cité le prophète Isaïe qui, justement, fustige ce cœur de l’homme incapable d’écouter et de comprendre, ce cœur alourdi et fermé, prêt à éviter toute conversion, c’est-à-dire tout labour intérieur, un cœur voué à la superficialité d’un self-contrôle humain, pour ne pas dire à la mainmise humaine sur la divinité même de Dieu : Jésus dit une béatitude, forme d’expression qu’il privilégiée et affectionne, puisqu’il souhaite s’adresser à l’homme pour son bien : “Heureux vos yeux puisqu’il voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent ! […] Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur”. Oui, heureux êtes-vous, vous qui avez un cœur qui sait entendre la Parole de Dieu, la recevoir et la voir germer dans l’Église !

Cette parabole si expressive, au profil de bande dessinée, a donc cette face cachée qui veut exalter toute notre vie spirituelle. Tout ce qui doit se passer dans nos cœurs, au fil des enseignements de Jésus, de l’interprétation des Écritures, des ouvrages de vie spirituelle ou même du Magistère de l‘Église, est œuvre de l’Esprit, frères et sœurs. L’Esprit s’emploie à nous rendre dociles à la Parole, afin qu’elle puisse germer en nous. Son souffle nous pousse à accueillir cette Parole de vie avec sincérité, pour que nos vies deviennent fécondes. Saint Paul l’a dit tout à l’heure… “La création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. […] Elle attend avec impatience la révélation des fils de Dieu”. C’est de cela qu’il s’agit, frères et sœurs : sommes-nous prêts à travailler pour rendre nos vies fécondes de la fécondité même de Dieu ?

Sommes-nous prêts à faire de nos cœurs des lieux de germination où la Parole de Dieu puisse prendre racine, pousser et porter du fruit ? Sommes-nous prêts à travailler à la suite de Jésus, Parole incarnée, pour l’avènement de son Royaume, jusqu’au jour où sa gloire se révélera pour nous, comme le dit encore saint Paul ? Et tout ceci afin de “connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu“, renchérit-il ! Cette liberté, celle dont nous parlions pour éviter les bords de chemin, le sol pierreux ou les ronces, est donc la liberté qui creuse en nous la volonté d’écouter la Parole de Dieu, le désir de la vivre et la joie de la proclamer.

Ainsi soit-il !

15e Dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : Isaïe 55, 10-11; Psaume 64; Romains 8, 18-23; Mathieu13, 1-23

Homélie du 9 juillet 2023 (Mt 11,25-30)

Père Jean-René Fracheboud – Chapelle de La Pelouse, Bex, VD

« Prendre goût à une spiritualité qui ne nous fasse pas fuir le monde mais qui nous invite à l’accueillir, à l’habiter et à l’aimer »
Voilà une affirmation fondamentale que je souhaite déployer et inscrire dans la profondeur de nos cœurs en lien avec les trois textes bibliques proposés à notre prière aujourd’hui.

Face aux multiples difficultés de notre monde, face à l’agression du mal sous toutes ses formes, la tentation est grande parfois de recourir à la religion comme un refuge et une fuite.
C’est trop dur de voir défiler sur nos écrans les corps déchiquetés des soldats en Ukraine et partout où sévit la guerre.

C’est trop dur de constater le désarroi des jeunes, des très jeunes dans les banlieues françaises qui se déchaînent, qui se retrouvent pour casser avec une violence folle et débridée, pour incendier magasins, mairies, bâtiments qui représentent la figure de l’Etat.
Quel gâchis en quelques heures, en quelques nuits.

C’est trop dur de voir ces visages de réfugiés, ces familles qui quittent leur pays, qui risquent la mort et qui vivent dans des camps de fortune dans l’attente d’un eldorado rêvé. C’est trop dur de rencontrer chez nous toute une frange de la population qui n’arrive plus à s’en sortir financièrement et qui subissent ainsi une pression et un stress intolérables.
On pourrait continuer cette liste de déboires, de lourdeurs, d’accablements qui conduisent tant de nos contemporains à la désespérance.
Grande est la tentation de fuir ce monde !

Non pas fuir le monde, mais l’accueillir, l’aimer

Or, le Christ nous propose un autre chemin.
Il nous invite envers et contre tout, non pas à fuir le monde, non pas à le maudire mais à l’accueillir, à l’habiter et à l’aimer. C’est le sens même de l’incarnation de Jésus. Il vient habiter notre terre, il vient nous rejoindre dans « notre métier de vivre ». Lui, l’éternel Amour, il prend visage d’homme. Il est avec nous, il est au milieu de nous pour éclairer le sens de notre vie et de notre histoire. Comme le dit magnifiquement Olivier Clément : « devant ce visage, il nous devient urgent de vivre. »

La page d’Evangile de ce jour en saint Matthieu est un petit chef d’œuvre qui nous donne d’entrer dans l’intimité même de Jésus… ce qu’il y a de plus profond et de plus radical en Lui et qui inspire toute sa manière de vivre.

La prière de Jésus : une louange

Les Evangiles nous disent que Jésus prend souvent du temps pour rencontrer son Père dans la prière y puisant force et audace mais on a rarement le contenu de la prière de Jésus. Ici, voici un bel échantillon de ce qui habite le cœur de Jésus :
« Père, Seigneur du ciel et la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père, personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
La prière de Jésus est fondamentalement une louange. Il se reçoit tout entier du Père et il se donne à Lui dans la fulgurance de l’Esprit.
La vie de Jésus rend visible et accessible le brasier trinitaire de l’AMOUR qui constitue l’être même de Dieu.

L’accès à Dieu n’est pas réservé à des sages et des savants, à des privilégiés du raisonnement et de l’intelligence. Ce n’est pas une conquête, c’est l’accueil simple d’une révélation bouleversante qui suppose des cœurs ouverts, libres et disponibles, capables de faire confiance.
En Jésus-Christ, Dieu s’est vidé de sa puissance divine pour offrir à tout un chacun le grand « Je t’aime » de l’Amour infini de Dieu.
Ceux qui ont eu la chance de cotoyer Jésus sur les routes de Palestine ne se sont pas trompés. Les petits, les pauvres, les rejetés, les malades, les lépreux ont été sensibles à ce qui émanait de Jésus : un regard de tendresse qui met debout, qui ouvre un avenir. Plus rien n’est comme avant, tout s’illumine… c’est le ciel qui s’ouvre à travers les yeux et les mains de cet homme qui est le Fils bien-aimé du Père.
Toute cette révélation culminera dans le mystère pascal de la mort et de la résurrection de Jésus qui va vaincre le mal et va plier la mort à dire encore l’amour. La résurrection sera le sceau définitif de la victoire du Christ.

Nous avons dans la première lecture de Zacharie un beau descriptif de cette force royale de Jésus :
« Voici ton roi qui vient à toi, il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse »
La force de Dieu, manifesté par Jésus, n’est pas une force d’écrasement de celui qui est le plus fort, mais une force d’effacement qui permet au vis-à-vis de naître et de grandir.

Il nous reste maintenant à accueillir ce formidable don de Dieu.

«  Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur. »

La nature de ce don, c’est la vie dans l’Esprit dont saint Paul est un chantre éminent. Toutes ses lettres portent l’empreinte de cette nouveauté de vie grâce à l’Esprit saint largement répandu dans nos cœurs.
Saint Paul en a fait une expérience existentielle. Dans la deuxième lecture, l’épitre aux Romains, nous lisons cette magnifique expression.
« Vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous !…. »

Que la rencontre avec le Christ ressuscité dans cette Eucharistie renouvelle notre foi. Qu’elle nous donne d’entrer dans la louange même de Jésus. « Père, je te bénis…. » Cette louange à accueillir, à déployer, à intensifier est un réel dynamisme d’espérance pour nos vies actuelles.
Nous n’avons pas à fuir le monde mais à l’accueillir, à l’habiter et à l’aimer comme Jésus l’a fait magistralement. Le monde si dur parfois reste à jamais l’espace où grandit le Royaume de l’amour de Dieu.
Puissions-nous en être les acteurs et les célébrants !

Amen.

14e Dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : Zacharie 9, 9-10; Psaume 144; Romains 8, 9-13; Matthieu 11, 25-30

Homélie du 2 juillet 2023 (Mt 10, 37-42)

Fr. Jean-Michel Poffet, dominicain – Chapelle de La Pelouse, Bex, VD

Chers frères et sœurs, chers auditrices et auditeurs,
Un lit de camp sur une terrasse, un bain qui fait revivre, et un verre d’eau fraîche… : la Parole de Dieu pour nous ce matin semble prendre un air de vacance, de détente. Mais avons-nous écouté jusqu’au bout ? parce qu’il est aussi question d’une croix à porter à la suite de Jésus et du prix de la fidélité. Je vous propose un itinéraire ce matin, un chemin qui nous aide à grandir dans la foi, à grandir humainement aussi.

La fidélité en toutes ses dimensions, toutes ses exigences

Ce qui est en question dans les passages bibliques que nous venons d’entendre, c’est la fidélité, en toutes ses dimensions, toutes ses promesses, mais aussi toutes ses exigences. Un cadeau magnifique, mais aussi un prix à payer. Arrêtons-nous un instant : c’est comme ça dans tout ce qui est beau et grand dans l’expérience humaine. Un artiste, si doué soit-il, sait combien d’heures, de mois, d’années il a mis pour affermir son talent et le développer. Un danseur sait quel est le prix de sa virtuosité : que d’années passées à s’entraîner, parfois à surmonter des blessures, avec une longue et patiente rééducation, le découragement à vaincre pour finalement … virevolter avec grâce.

Il en va de même pour le chrétien. Non pas qu’il s’agisse d’abord et avant tout de performances : être chrétien serait alors réservé seulement à quelques-uns. Mais même si le don de Dieu est gratuit, sa promesse de vie et de bonheur, encore faut-il l’accueillir, faire de la place au Christ en nos vies, en notre cœur, en notre intelligence et dans nos choix de vies. Et ce prix est parfois lourd à payer, mais toujours dans la perspective d’une vie à recevoir, à affermir, à célébrer.

Accueillir l’autre permet d’accueillir Dieu

Je reviens aux images de tout à l’heure qui fleuraient bon la pause estivale. Et tout d’abord un lit de camp sur une terrasse. C’est ce qu’avait préparé pour le prophète Élisée une femme à Sunam, près du mont Thabor en Galilée. Généreusement elle avait accueilli le prophète et lui avait préparé un lit sur la terrasse pour qu’il se sente accueilli lors de son passage dans la région. Et le prophète de lui promettre que sa générosité, son hospitalité, ne resteraient pas sans récompense. Elle qui était déjà avancée en âge : elle aurait bientôt un fils qu’elle pourra tenir dans ses bras. L’hospitalité est quelque chose de très grand et débouche sur la fécondité. Accueillir l’autre permet d’accueillir Dieu, ne l’oublions jamais.

Devenir ambassadeur d’une immense espérance

L’image du bain maintenant, – je veux parler évidemment du baptême, auquel Paul fait allusion. C’est un plongeon dans la vie et la mort du Christ, et cet événement nous greffe sur Jésus. Nous devenons membres de son Corps, nous lui appartenons. Jésus a donné sa vie pour nous, pour les croyants qui cherchent à être fidèles mais aussi pour tous les autres, pour les deux larrons dont les croix embrassaient la sienne. Un bon larron et un moins bon, l’un accueillant le don de Dieu, l’autre ne le percevant pas encore. Avec le Christ, nous sommes passés de la mort à la vie : nous voilà envahis par cet amour créateur et recréateur, nous sommes entrés dans un monde nouveau. Se savoir aimé de Dieu, se savoir pardonné en Jésus, et devenir ambassadeur d’une immense espérance pour nous, pour nos familles, pour la société et le monde dans lequel nous vivons.

Dieu est fidèle, il ne nous trompe pas : accueillons-le

J’aimerais trouver les mots pour briser la carapace d’indifférence qui empêche beaucoup de nos contemporains d’entendre la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Il y a bien sûr la crise de l’Église, les scandales, mais il y a surtout une espèce d’arthrose du cœur qui empêche d’écouter, puis de faire confiance, de se laisser aimer. Mais même quand on a accueilli l’évangile, voilà que, après l’émerveillement des premiers jours, il y a la difficulté à durer, la difficulté aussi à accepter d’être comme mis à part parce qu’on est croyant. Le fait de se sentir à contre-courant, moqué parfois, rejeté, voire même emprisonné. Les martyrs d’hier et d’aujourd’hui savent ce que cela veut dire. Il y a des circonstances où la foi au Christ va nous séparer peut-être même de nos parents, ou de nos amis. Saurons-nous rester fidèles ? La foi nous met en tension avec ce que pensent nos contemporains par exemple sur le début de la vie humaine (la dignité de l’embryon) et la fin de vie du vieillard (la dignité du dernier combat que l’on accompagne dans les larmes, en tâchant de diminuer la souffrance, mais avec un immense respect). D’où l’avertissement grave de Jésus : celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra (c’est à dire qui a gommé l’évangile de sa vie pour ressembler à monsieur et madame tout-le-monde) celui-là la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, celui-là la trouvera. Le propos est brusque parce qu’il se veut clair, montrer un enjeu.

Vous pourriez me dire : mais nous ne sommes pas tous des héros. Bien sûr, et c’est pour cela que le Christ nous devance, il a donné sa vie pour nous et c’est l’accueil du don de Dieu qui nous permet de nous transformer, de nous transfigurer et de durer, même par gros temps !

Dieu est fidèle, il ne nous trompe pas : accueillons-le. C’est tout ce qui nous est demandé : le reste suivra, et de toute façon le Christ sera là pour nous.

Enfin : le verre d’eau fraîche. Magnifique consolation : si quelqu’un nous donne un verre d’eau fraîche en plein été, tout simplement parce que nous sommes au Christ et qu’il veut nous aider : il ne perdra pas sa récompense. Oui merci à tous ceux et toutes celles qui un jour nous ont soutenu dans l’annonce de l’évangile, nous ont consolé, nous ont encouragé. Pour eux aussi Dieu est fidèle, et ce verre d’eau, il le leur rendra au centuple. Oui, tous nous avons un jour ou l’autre bénéficié de la générosité de quelqu’un : ce jour-là Dieu était tout proche, et il nous promet de le rester. Ne soyons donc pas des déserteurs, mais des croyants, habités par l’Évangile et tenaces dans la difficulté. Dieu est fidèle, apprenons aussi à le devenir.

13e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : 2 Rois 4, 8-16 ; Psaume 88 ; Romains 6, 3-11 ; Matthieu 10, 37-41

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