Assemblée générale 2025 de Cath-Info


 

L’assemblée aura lieu samedi 3 mai 2025 à 15h00 à Martigny

A la paroisse de Martigny, Salle Notre-Dame des Champs, Rue de l’Hôtel-de-Ville 5

 


Elle sera suivie d’une conférence :

« La RTS se transforme pour rester indispensable au public romand »

par Tiphaine Artur, Cheffe du Département « Communication & Marketing » de la Radio Télévision Suisse :

(©RTS)

 


Voici les documents disponibles en lien avec l’assemblée :

Homélie du 2 mars 2025 (Lc 6, 39-45)

Chanoine Alexandre Ineichen – Basilique de l’Abbaye de Saint-Maurice, VS

Dans sa préface pour un dictionnaire des sentences latines et grecques, dans une préface étourdissante d’érudition et de saveur, l’écrivain italien Umberto Eco décrit une société humaine dont toutes les lois qui la régiraient seraient exclusivement des proverbes, des sentences ou des dictons. Il montre alors que cette société serait invivable. En effet, l’eau y est interdite puisque chat échaudé craint l’eau. Que faire, si, d’une part, les voyages forment la jeunesse, et que, d’autre part, pierre qui roule n’amasse pas mousse. Et que dire, si la parole est d’argent, mais le silence est d’or.

A l’écoute de la parole de Dieu – « Jésus disait à ses disciples en paraboles » – à la lecture de Ben Sira le Sage : nous pourrions tirer les mêmes conclusions. Combien de commandements peuvent sembler se contredire ! S’il faut prier sans cesse, il ne faut pas rabâcher des formules toutes faites comme font les païens. S’il faut honorer son père et sa mère pour avoir longue vie, nous serons aussi frère et sœurs, non de sang, si nous accomplissons la volonté de Dieu. Seule la grâce sauve, même si la foi sans les œuvres est vaine.

Comment trouver des paroles de vie pour ici et maintenant ?

Alors comment ne pas être troublé à l’écoute ou à la lecture des Saintes Écritures ? Comment trouver dans ces paroles parfois contradictoires des paroles de vie, pour ici, pour maintenant ? Nous risquons d’être déstabilisés, ébranlés, incapables de donner du fruit – et du fruit en abondance. C’est une épreuve, non pour nous détruire, mais pour nous faire grandir. « Le four éprouve les vases du potier. On juge l’homme en le faisant parler » Si Jésus s’adresse à ses disciples en paraboles, si les livres sapientiaux des Écritures expriment des vérités essentielles à travers de belles et parlantes comparaisons, si nous mémorisions si facilement proverbes et dictons, c’est parce que ces images permettent non seulement une bonne mémorisation mais aussi nous laissent une authentique liberté dans leur accomplissement.

Cependant, le doute s’installe, le trouble perturbe et peut-être nous paralyse. Comment alors les affronter, les dépasser et retrouver notre croissance comme un arbre planté au bord d’un ruisseau qui donne du fruit, en son temps, et en abondance ?

Retrouver en nous ce bon sens

D’abord, il faut savoir s’arrêter, s’asseoir et camper, sur ces deux jambes que sont notre intelligence et notre sagesse. Il nous faut retrouver en nous ce bon sens, ce sens commun. Il est vain d’abandonner trop vite une idée pour en adopter une autre. La nouveauté pour la nouveauté empêche cette assise qui nous protège des modes passagères, vite pensées, vite abandonnées. Approfondir ce que l’on a reçu nous protège des préjugés que nous prenons pour le sens commun, pour du bon sens. La persévérance envers une idée, l’attachement à une pensée, l’esprit de continuité nous permettent de l’éprouver, d’en apprécier la pertinence et d’affronter les perturbations avec fermeté et assurance. C’est ainsi que de disciple, nous devenons maître, capables de nous conduire nous-mêmes : « un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? (…) Le disciple n’est pas au-dessus du maître. »

Consolider nos fondations

Ensuite, forts de cette assise, creusée en nous, osons affronter les turbulences de notre monde. Immobiles, ici et maintenant, nous ne cherchons pas à retirer la paille de l’œil de notre frère. Les vents contraires du siècle ne manqueront pas de l’éliminer, mais occupons-nous plutôt de la poutre qui nous alourdit. Cette poutre n’est pas un fondement solide, inaliénable : « Esprit faux ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. » Notre véritable fondement, ce n’est pas cette poutre, mais notre capacité à l’enlever pour voir clair et ainsi de ne pas être ballottés par tous les vents contraires, comme un fétu de paille.

Enfin, après avoir consolidés nos fondations, affrontés les aléas de la vie, de notre vie, examinons si nous sommes sur la bonne voie. L’Évangile nous y aide avec une image plus que parlante : « Chaque arbre se reconnait à son fruit. » Si vraiment nous sommes sur la bonne voie, les fruits ne manqueront pas. Tout commandement, même dans ses contradictions, portera un fruit – et un fruit en abondance.

En conclusion, je ne peux que reprendre les paroles de saint Paul, entendues dans la deuxième lecture. « Ainsi, bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez ne sera pas stérile. » Maintenant, que le tamis est secoué, les déchets rejetés, avançons-nous à l’autel de Dieu qui fera toute ma joie, qui fera toute notre joie.

8e dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : Ben Sira 27, 4-7; Psaume 91; 1 Corinthiens 15, 54-58; Luc 6, 39-45

Homélie du 23 février 2025 (Lc 6, 27-38)

Abbé Pascal Lukadi – Chapelle de Glace, Leysin, VD


« Aimez vos ennemis, souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent ».
Hier comme aujourd’hui, ces paroles de Jésus qui retentissent sous le ciel de Galilée nous interpellent, nous bouleversent et même nous contrarient énormément ! Non seulement Jésus nous déclare heureux lorsque nous pleurons ou lorsque nous sommes persécutés (Evangile du dimanche dernier) quitte à regarder vers le Ciel d’où nous vient le secours, mais encore il nous demande aujourd’hui l’impossible : aimer nos ennemis ! Oui, impossible pour l’homme seul c’est un fait, mais pas pour l’homme habité par l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi je pense parler du dimanche de l’impossible possible.


Le discours qui ouvre la prédication de Jésus sur la montagne tel que rapporté par l’évangéliste Luc en ce 7ème dimanche du temps Ordinaire insiste sur la Loi de la charité : l’amour des ennemis, l’entraide, le pardon. Il érige ainsi en loi une vertu qu’avaient déjà pratiquée les meilleurs parmi les hommes du passé. Nous le verrons avec David, le futur roi d’Israël.
Cet amour d’agapè que nous demande Jésus ne concerne ni l’affect, ni les émotions, ni même les sentiments. Comment pourrions-nous être attachés aux êtres qui nous veulent du mal ? Cet amour que nous demande Jésus prend sa source dans le Père, il est donc toujours déjà donné, toujours déjà reçu, avant même que nous puissions aimer à notre tour.

L’impossible nous est proposé


En ce dimanche, c’est l’impossible qui nous est proposé : aimer vraiment, aimer au-delà de nos limites humaines, et par exemple aimer ceux qui ne nous aiment pas ! Impossible à vue humaine, certes, impossible à vie humaine. Mais le Dieu de Jésus est celui de tous les possibles, sa Vie qu’il donne à foison déborde nos limites. Alors peut-être, si nous nous laissons aimer par ce Dieu-là, qui nous a aimés jusqu’à mourir sur une croix, pourrons-nous goûter une paix intérieure qui nous permette d’aimer l’autre, tout autre, sans calculer, simplement parce qu’il est notre frère, notre sœur, enfant d’un même Père.

Voici un exemple, mieux un témoignage : Jésus l’ réalisé !
Dans Jean 13, 34, Jésus, après avoir lavé les pieds à ses disciples, nous dit : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Le « comme » du commandement nouveau que nous donne Jésus au soir de sa vie explique tout, il rend possible l’impossible, c’est un « comme » de fondement. C’est bien parce que Jésus nous aime le premier que nous pouvons à notre tour aimer, parce que son amour nous remplit, qu’il déborde de nous-mêmes pour toucher d’autres frères et sœurs, amis ou ennemis. C’est par son Esprit que nous pouvons aimer ainsi, sans juger, sans être troublé, mais peut-être faut-il toute l’épaisseur d’une vie pour parvenir en paix à faire ainsi.

Une puissance d’amour qui vient du Père


C’est ainsi que Paul nous présente Jésus comme le Chef d’une humanité nouvelle, vivant pour Dieu, le nouvel Adam. Certes nous venons de la terre (Adamah en hébreu), et au fur et à mesure de notre longue histoire, nous avons appris à domestiquer notre violence native pour pouvoir vivre en société. Argile nous sommes et nous restons, mais déjà pris dans une puissance d’amour qui nous dépasse, celle qui vient du Père dans le Crucifié. Et nous naissons à nouveau !
C’est cette naissance pour Israël en tant que nation, qu’évoquent les livres historiques dont celui de Samuel que venons d’entendre en 1ère lecture de ce jour. D’abord sous forme de regroupements de tribus ou de groupes divers, puis sous forme d’une institution fédératrice, la royauté. Ce passage montre la grandeur d’âme de David, qui deviendra le second roi d’Israël : le jeune homme refuse de se venger de Saül qui, aveuglé par la jalousie, cherche pourtant à le faire mourir.

De même que nous sommes à l’image de celui qui est pétri de la terre, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel, le Christ. Pour cela, il nous faut sortir de nos certitudes, de nos sécurités, qui sont d’ailleurs éphémères et des fois illusoires, afin d’opérer en nous une métanoia, une transformation de l’être intérieur qui nous fait entrer dans la vision du Père : celle de la miséricorde, de la patience, du pardon, vecteur de la paix. L’accueil de l’autre sans jugement, un partage et un service désintéressés, la douceur et le réconfort des faibles (que nous sommes tous d’ailleurs) sont les ingrédients pour vivre en présence du Seigneur tous les jours de notre, en commençant par maintenant et pour les siècles !

7e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : 1 Samuel 26,2-23; Psaume 102; 1 Corinthiens 15, 45-49; Luc 6, 27-38