Homélie du 21 mai 2023 ( Jn 17, 1-11)

Père Jean-Marie Cettou – Eglise Sainte-Thérèse, Lausanne
Pour les 150 ans de la naissance de Sainte-Thérèse de l’enfant Jésus
Extrait d’une audience du pape Benoit VXI


Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Thérèse de Lisieux, Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face, qui ne vécut que 24 ans dans ce monde, à la fin du XIXe siècle, conduisant une vie très simple et cachée mais qui, après sa mort et la publication de ses écrits, est devenue l’une des saintes les plus connues et aimées.

La « petite Thérèse » n’a jamais cessé d’aider les âmes les plus simples, les petits, les pauvres, les personnes souffrantes qui la priaient, mais elle a également illuminé toute l’Eglise par sa profonde doctrine spirituelle, au point que le vénérable Pape Jean-Paul II, en 1997, a voulu lui conférer le titre de Docteur de l’Eglise, s’ajoutant à celui de patronne des missions, qui lui avait été attribué par Pie XI en 1939. Jean-Paul II l’a définie « experte en scientia amoris » (Novo Millennio ineunte, n. 42). Cette science, qui voit resplendir dans l’amour toute la vérité de la foi, Thérèse l’exprime principalement dans le récit de sa vie, publié un an après sa mort sous le titre Histoire d’une âme. C’est un livre qui eut immédiatement un immense succès, et qui fut traduit dans de nombreuses langues et diffusé partout dans le monde. Je voudrais vous inviter à redécouvrir ce petit-grand trésor, ce commentaire lumineux de l’Evangile pleinement vécu !
L’Histoire d’une âme, en effet, est une merveilleuse histoire d’Amour, racontée avec une telle authenticité, simplicité et fraîcheur que le lecteur ne peut qu’en être fasciné ! Mais quel est cet Amour qui a rempli toute la vie de Thérèse, de son enfance à sa mort ? Chers amis, cet Amour possède un Visage, il possède un Nom, c’est Jésus ! La sainte parle continuellement de Jésus. Reparcourons alors les grandes étapes de sa vie, pour entrer au cœur de sa doctrine.

Thérèse naît le 2 janvier 1873 à Alençon, une ville de Normandie, en France. C’est la dernière fille de Louis et Zélie Martin, époux et parents exemplaires, béatifiés ensemble le 19 octobre 2008. Ils eurent neuf enfants ; quatre d’entre eux moururent en bas âge. Les cinq filles survécurent, et devinrent toutes religieuses. A l’âge de 4 ans, Thérèse fut profondément frappée par la mort de sa mère (Ms A, 13r). Son père s’installa alors avec ses filles dans la ville de Lisieux, où se déroulera toute la vie de la sainte. Plus tard, Thérèse, frappée d’une grave maladie nerveuse, fut guérie par une grâce divine, qu’elle-même définit comme le « sourire de la Vierge » (ibid., 29v-30v). Elle reçut ensuite la Première Communion, intensément vécue (ibid., 35r), et plaça Jésus Eucharistie au centre de son existence.

La « Grâce de Noël » de 1886 marque un tournant important, qu’elle appelle sa « conversion complète » (ibid., 44v-45v). En effet, elle guérit totalement de son hypersensibilité infantile et commence une « course de géant ». A l’âge de 14 ans, Thérèse s’approche toujours plus, avec une grande foi, de Jésus Crucifié, et prend à cœur le cas, apparemment désespéré, d’un criminel condamné à mort et impénitent (ibid., 45v-46v). « Je voulais à tout prix l’empêcher de tomber dans l’enfer » écrit la sainte, dans la certitude que sa prière le mettrait en contact avec le Sang rédempteur de Jésus. C’est sa première expérience fondamentale de maternité spirituelle : « J’avais tant confiance dans la Miséricorde infinie de Jésus », écrit-elle. Avec la très Sainte Vierge Marie, la jeune Thérèse aime, croit et espère avec « un cœur de mère » (cf. PR 6/10r).
En novembre 1887, Thérèse se rend en pèlerinage à Rome avec son père et sa sœur Céline (ibid. 55v-67r). Pour elle, le moment culminant est l’audience du Pape Léon XIII, auquel elle demande le permis d’entrer, à peine âgée de quinze ans, au carmel de Lisieux. Un an plus tard, son désir se réalise : elle devient carmélite « pour sauver les âmes et prier pour les prêtres » (ibid., 69v). Dans le même temps, commence également la douloureuse et humiliante maladie mentale de son père. C’est une grande souffrance qui conduit Thérèse à la contemplation du Visage de Jésus dans sa passion (ibid., 71rv). Ainsi, son nom de religieuse – sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face – exprime le programme de toute sa vie, dans la communion aux mystères centraux de l’Incarnation et de la Rédemption. Sa profession religieuse, en la fête de la Nativité de Marie, le 8 septembre 1890, est pour elle un véritable mariage spirituel dans la « petitesse » évangélique, caractérisée par le symbole de la fleur : « Quelle belle fête que la Nativité de Marie pour devenir l’épouse de Jésus ! – écrit-elle – C’était la petite Vierge Sainte d’un jour qui présentait sa petite fleur au petit Jésus » (ibid., 77r). Pour Thérèse être religieuse signifie être l’épouse de Jésus et mère des âmes (cf. Ms B, 2v). Le même jour, la sainte écrit une prière qui indique toute l’orientation de sa vie : elle demande à Jésus le don de l’Amour infini, d’être la plus petite, et surtout elle demande le salut de tous les hommes : « Qu’aucune âme ne soit damnée aujourd’hui » (Pr 2). Son Offrande à l’Amour miséricordieux, faite en la fête de la Très Sainte Trinité de 1895, est d’une grande importance (Ms A, 83v-84r ; Pr 6) : une offrande que Thérèse partagea immédiatement avec ses consœurs, étant déjà vice-maîtresse des novices.

Dix ans après la « Grâce de Noël », en 1896, arrive la « Grâce de Pâques », qui ouvre la dernière période de la vie de Thérèse, avec le début de sa passion en union profonde avec la Passion de Jésus. Il s’agit de la passion du corps, avec la maladie qui la conduira à la mort à travers de grandes souffrances, mais il s’agit surtout de la passion de l’âme, avec une très douloureuse épreuve de foi (Ms C, 4v-7v). Avec Marie à côté de la Croix de Jésus, Thérèse vit alors la foi la plus héroïque, comme une lumière dans les ténèbres qui envahissent son âme. La carmélite a conscience de vivre cette grande épreuve pour le salut de tous les athées du monde moderne, qu’elle appelle « frères ». Elle vit alors encore plus intensément l’amour fraternel (8r-33v) : envers les sœurs de sa communauté, envers ses deux frères spirituels missionnaires, envers les prêtres et tous les hommes, en particulier les plus lointains. Elle devient véritablement une « sœur universelle » ! Sa charité aimable et souriante est l’expression de la joie profonde dont elle nous révèle le secret : « Jésus, ma joie est de T’aimer » (P 45/7). Dans ce contexte de souffrance, en vivant le plus grand amour dans les petites choses de la vie quotidienne, la sainte conduit à son accomplissement sa vocation d’être l’Amour au cœur de l’Eglise (cf. Ms B, 3v).

Thérèse meurt le soir du 30 septembre 1897, en prononçant les simples paroles « Mon Dieu, je vous aime ! », en regardant le Crucifix qu’elle serrait entre ses mains. Ces dernières paroles de la sainte sont la clé de toute sa doctrine, de son interprétation de l’Evangile. L’acte d’amour, exprimé dans son dernier souffle, était comme la respiration continuelle de son âme, comme le battement de son cœur. Les simples paroles « Jésus je T’aime » sont au centre de tous ses écrits. L’acte d’amour à Jésus la plonge dans la Très Sainte Trinité. Elle écrit : « Ah tu le sais, Divin Jésus je T’aime, / L’Esprit d’Amour m’enflamme de son feu, / C’est en T’aimant que j’attire le Père » (P 17/2).

Chers amis, nous aussi avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous devrions pouvoir répéter chaque jour au Seigneur que nous voulons vivre d’amour pour Lui et pour les autres, apprendre à l’école des saints à aimer de manière authentique et totale. Thérèse est l’un des « petits » de l’Evangile qui se laissent conduire par Dieu dans les profondeurs de son Mystère. Un guide pour tous, surtout pour ceux qui, dans le Peuple de Dieu, accomplissent le ministère de théologiens. Avec l’humilité et la charité, la foi et l’espérance, Thérèse entre continuellement dans le cœur de la Sainte Ecriture qui renferme le Mystère du Christ. Et cette lecture de la Bible, nourrie par la science de l’amour, ne s’oppose pas à la science académique. La science des saints, en effet, dont elle parle elle-même dans la dernière page de l’Histoire d’une âme, est la science la plus élevée. « Tous les saints l’ont compris et plus particulièrement peut-être ceux qui remplirent l’univers de l’illumination de la doctrine évangélique. N’est-ce point dans l’oraison que les saints Paul, Augustin, Jean de la Croix, Thomas d’Aquin, François, Dominique et tant d’autres illustres Amis de Dieu ont puisé cette science divine qui ravit les plus grands génies ? » (Ms C, 36r). Inséparable de l’Evangile, l’Eucharistie est pour Thérèse le Sacrement de l’amour divin qui s’abaisse à l’extrême pour s’élever jusqu’à Lui. Dans sa dernière Lettre, sur une image qui représente l’Enfant Jésus dans l’Hostie consacrée, la sainte écrit ces simples mots : « Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit ! (…) Je l’aime car Il n’est qu’Amour et Miséricorde ! » (LT 266).

Dans l’Evangile, Thérèse découvre surtout la Miséricorde de Jésus, au point d’affirmer : « A moi il a donné sa Miséricorde infinie, et c’est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections divines ! (…) Alors toutes m’apparaissent rayonnantes d’amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toute autre) me semble revêtue d’amour » (Ms A, 84r). Ainsi s’exprime-t-elle dans les dernières lignes de l’Histoire d’une âme : « Je n’ai qu’à jeter les yeux dans le Saint Evangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir… Ce n’est pas à la première place, mais à la dernière que je m’élance… Oui je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l’enfant prodigue qui revient à Lui » (Ms C, 36v-37r).

« Confiance et Amour » sont donc le point final du récit de sa vie, deux mots qui comme des phares ont éclairé tout son chemin de sainteté, pour pouvoir guider les autres sur sa propre « petite voie de confiance et d’amour », de l’enfance spirituelle (cf. Ms C, 2v-3r ; LT 226). Confiance comme celle de l’enfant qui s’abandonne entre les mains de Dieu, inséparable de l’engagement fort, radical du véritable amour, qui est un don total de soi, pour toujours, comme le dit la sainte en contemplant Marie : « Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même » (Pourquoi je t’aime, ô Marie, P 54/22). Ainsi Thérèse nous indique à tous que la vie chrétienne consiste à vivre pleinement la grâce du Baptême dans le don total de soi à l’Amour du Père, pour vivre comme le Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, Son propre amour pour tous les autres.

A l’issue de l’audience générale le pape a résumé sa catéchèse en différentes langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :

Chers frères et sœurs,
Fille des bienheureux Louis et Zélie Martin, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face est née en 1873 en France. Le décès de sa mère, alors qu’elle a 4 ans, la blesse profondément. Totalement guérie et convertie à Noël 1886, elle devint à 15 ans religieuse carmélite à Lisieux, épouse du Christ comme elle le dit elle-même, pour sauver les âmes et prier pour les prêtres. Elle vécut ses douloureuses souffrances physiques et spirituelles en union à la Passion de Jésus et dans une foi héroïque, jusqu’à sa mort à 24 ans. Docteur de l’Église et Patronne des Missions, Thérèse s’est offerte totalement à l’Amour miséricordieux, voulant être l’amour au cœur de l’Église. Son œuvre, Histoire d’une âme, est un lumineux commentaire de l’Évangile vécu à la lumière de la science de l’amour. L’amour a un Visage, un Nom, c’est Jésus ! Inséparable de l’Évangile, l’Eucharistie est le Sacrement de l’Amour divin. L’amour était comme le souffle ininterrompu de l’âme et le battement du cœur de la petite Thérèse. « Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même ».

Chers amis, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est un guide pour tous, particulièrement pour les théologiens. Experte de la scientia amoris, elle nous enseigne que la voie de la sainteté est toute de confiance et d’amour.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les Frères du Sacré-Cœur, ainsi que les lycéens et les collégiens ! N’ayez pas peur d’imiter sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ! La vie chrétienne consiste vraiment à vivre pleinement la grâce du baptême dans le don total de soi à l’amour du Père, pour manifester comme le Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, son amour pour les autres.

7e Dimanche du Temps pascal
Lectures bibliques : Actes 1, 12-14; Psaume 26; 1 Pierre 4, 13-16; Jean 17, 1-11




Homélie TV de l’Ascension, 18 mai 2023 (Mt 28, 16-20)

Mgr Alain de Raemy, administrateur apostolique du diocèse de Lugano – Eglise Saint-Eusèbe, Castel San Pietro (TI)

Chers amis, chers amis, nous venons de l’entendre.

La force de l’Esprit Saint… : avec nous !
L’extraordinaire grandeur de la puissance du Père… : pour nous !

La force et la vigueur que le Père a manifestées dans le Christ en le ressuscitant… : en nous !
Tout nous est donné, à nous qui sommes l’Église, l’Église que saint Paul appelle même le Corps de Jésus !

Tout nous est donné pour que nous restions fermes et inébranlables jusqu’à la fin du monde ! Impressionnant !
Oui, aujourd’hui, dans les lectures, tout dit qu’en Église, nous sommes investis d’une force extraordinaire, celle-là même qui nous fait passer de la mort à la vie !

Mais, aujourd’hui, frères et sœurs, aujourd’hui dans la réalité de l’Église, tant de choses disent au contraire que nous sommes fragiles et coupables, on ne nous montre pas du tout investis par le haut, mais presque submergés par le bas, avec le genre de problèmes qui nous font passer plutôt de la vie à la mort…

Qu’est-ce qui dépend de nous ?

Où en sommes-nous alors ?
Toujours investis de la lumière de Dieu, ou complètement submergés dans les ténèbres de l’abus ? Jésus nous rappelle :
« Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a réservés à son pouvoir ».
Il ne nous appartient pas de connaître les temps et les moments du plan du Père.
Il ne nous appartient pas de prédire la fin du monde ou la fin des procès…. Qu’est-ce qui dépend de nous ? C’est à nous d’avoir les yeux fixés sur Jésus…

Les yeux fixés sur Jésus c’est observer tout ce qu’il a fait et enseigné

Mais attention ! C’est à nous, oui, d’avoir les yeux fixés sur Jésus, mais pas comme l’ont fait instinctivement les apôtres lorsqu’ils ont entendu de ces hommes en robe blanche cette réprimande devenue célèbre : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » Avoir les yeux fixés sur Jésus, donc, pour ceux qui savent qu’il ne sert à rien de regarder le ciel, puisqu’ils ne peuvent pas prévoir le retour de Jésus : « ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments », pour ceux qui savent cela, avoir les yeux fixés sur Jésus signifie autre chose, cela signifie : « observer tout ce que Jésus a fait et enseigné ».

Observer tout ce qu’il a vécu et ordonné ici sur terre. Tout. Si nous voulons pouvoir utiliser cette force, cette grandeur, cette puissance, qui nous sont données par le Père, et n’oublions pas que Dieu est un Père qui ne se repent jamais de ses dons ! Si nous voulons expérimenter en nous cette vigueur de la résurrection du Fils, il ne faut pas soupirer vers le Ciel, mais il faut observer tout ce que Jésus a fait sur la terre. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons parvenir à une véritable « connaissance profonde de lui » !

Laisser l’humanité de Jésus prendre possession de la nôtre

Nous devons donc nous demander : Quand un enfant est violé… que dirait Jésus, que ferait-il ? Quand une personne homosexuelle est stigmatisée… que dirait Jésus, que ferait-il ? Lorsqu’un criminel est condamné à mort… que dirait Jésus, que ferait Jésus ? Quand certains amassent de l’argent et que tant d’autres meurent de faim… que dirait-il, que ferait Jésus ? Lorsqu’un prêtre ne sert pas mais se sert lui-même… que dirait-il, que ferait Jésus ? Si, en regardant la croix, nous nous arrêtons sur le Jésus qui est maintenant dans la gloire du Ciel, sans nous souvenir du Jésus de la terre qui a dit : « Tout ce que vous faites au plus petit d’entre eux, c’est à moi que vous le faites », si, en regardant la croix, nous nous arrêtons sur le Jésus victorieux de l’ancien Ennemi, sans nous souvenir du Jésus de la terre qui a dit : « Aimez vos ennemis, répondez favorablement à l’appel de Dieu » : « aimez vos ennemis, répondez par le bien à ceux qui vous font du mal », oui, si en regardant Jésus sur la croix, nous levons les yeux vers le Ciel sans les baisser vers la terre, alors nous ne sommes pas son Corps, « la plénitude de celui qui est l’accomplissement parfait de toutes choses », alors nous ne laissons pas son humanité prendre possession de la nôtre….

Oui, aujourd’hui, dans les lectures du jour, dans l’Ecriture Sainte, tout dit que dans l’Eglise, nous sommes investis, soulevés par une force extraordinaire, par cette force même qui nous fait passer de la mort à la vie ! Mais aujourd’hui, dans la réalité et l’actualité de l’Église, tant de choses disent que nous sommes au contraire fragiles et coupables, submergés au fond, souvent acteurs de mort et non de vie…

Nous devons donc baisser les yeux, pour ne pas perdre de vue le Jésus des pauvres, le Jésus des victimes. Ce Jésus que nous découvrirons si présent, précisément là où nous avons été trop souvent si absents !
Et alors, paradoxalement, la foi de l’Ascension sera confirmée.
Alors Dieu nous donnera « un esprit de sagesse et de révélation pour une connaissance plus profonde de Lui ». Alors « Dieu éclairera les yeux de nos cœurs pour que nous comprenions à quelle espérance il nous a appelés, quel trésor de gloire renferme son héritage parmi les saints, et quelle est l’extraordinaire grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’efficacité de la force et de la vigueur qu’il a manifestées dans le Christ en le ressuscitant d’entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les cieux ».

Au-delà des statistiques, dans la foi, nous le savons : Jésus est retourné auprès du Père, l’amour est vraiment sur terre, pour toujours !

A nous de le vivre, de le mettre en œuvre, de pouvoir le découvrir partout, et pour toujours. Amen !

Ascension
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Psaume 46; Ephésiens 1, 17-23; Matthieu 28, 16-20

Homélie de l’Ascension, 18 mai 2023 (Mt 28, 16-20)

Père Jean-Marie Cettou – Eglise Sainte-Thérèse, Lausanne

L’Ascension du Seigneur à partir du catéchisme

Cette fête nous invite selon la prière du Notre Père à vivre sur la terre comme au ciel.

Le mystère pascal arrive à son sommet par l’Ascension du Christ à la droite du Père. Il est impossible d’évaluer l’évènement de grâce qui a atteint les consciences des croyants depuis que le Christ est remonté au ciel. Mais il est certain qu’un fleuve de vie, celui qui jaillit en permanence du trône de Dieu et de l’Agneau s’est répandu sur l’Eglise jusqu’à ce jour.

C’est de cela que saint Luc témoigne dans le récit des Actes de ce jour. (Ce cher Théophile désigne chaque baptisé, chaque croyant en particulier) « Dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a enseigné depuis le moment où il commença jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisi. » (Ac 1,1-2)

La promesse de Jésus au moment de l’Ascension s’est réalisée. Les textes de ce jour nous replace la scène devant nos yeux de la foi. En ce moment nous devrions nous sentir contemporains de ce moment.

 » JESUS EST MONTE AUX CIEUX, IL SIEGE A LA DROITE DE DIEU, LE PERE TOUT-PUISSANT « 

  » Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s’assit à la droite de Dieu  » (Mc 16, 19). Le Corps du Christ a été glorifié dès l’instant de sa Résurrection comme le prouvent les propriétés nouvelles et surnaturelles dont jouit désormais son corps en permanence (cf. Lc 24, 31 ; Jn 20, 19. 26).

Mais pendant les quarante jours où il va manger et boire familièrement avec ses disciples (cf. Ac 10, 41) et les instruire sur le Royaume (cf. Ac 1, 3), sa gloire reste encore voilée sous les traits d’une humanité ordinaire (cf. Mc 16, 12 ; Lc 24, 15 ; Jn 20, 14-15 ; 21, 4). La dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée (cf. Ac 1, 9 ; cf. aussi Lc 9, 34-35 ; Ex 13, 22) et par le ciel (cf. Lc 24, 51) où il siège désormais à la droite de Dieu (cf. Mc 16, 19 ; Ac 2, 33 ; 7, 56 ; cf. aussi Ps 110, 1).

Ce n’est que de manière tout à fait exceptionnelle et unique qu’il se montrera à Paul  » comme à l’avorton  » (1 Co 15, 8) en une dernière apparition qui le constitue apôtre (cf. 1 Co 9, 1 ; Ga 1, 16).

Différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père

 Le caractère voilé de la gloire du Ressuscité pendant ce temps transparaît dans sa parole mystérieuse à Marie-Madeleine :  » Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu  » (Jn 20, 17). Ceci indique une différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père. L’événement à la fois historique et transcendant de l’Ascension marque la transition de l’une à l’autre.

Cette dernière étape demeure étroitement unie à la première, c’est-à-dire à la descente du ciel réalisée dans l’Incarnation. Seul celui qui est  » sorti du Père  » peut  » retourner au Père  » : le Christ (cf. Jn 16, 28).  » Personne n’est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l’Homme qui est descendu des cieux  » (Jn 3, 13 ; cf. Ep 4, 8-10). Laissée à ses forces naturelles, l’humanité n’a pas accès à la  » Maison du Père  » (Jn 14, 2), à la vie et à la félicité de Dieu. Le Christ seul a pu ouvrir cet accès à l’homme,  » de sorte que nous, ses membres, nous ayons l’espérance de le rejoindre là où Lui, notre Tête et notre Principe, nous a précédés  » (Préface de l’Ascension)

L’élévation sur la Croix annonce l’élévation de l’Ascension au ciel

 » Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi  » (Jn 12, 32). L’élévation sur la Croix signifie et annonce l’élévation de l’Ascension au ciel. Elle en est le début. Jésus-Christ, l’unique Prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle, n’est pas  » entré dans un sanctuaire fait de mains d’hommes (…) mais dans le ciel, afin de paraître maintenant à la face de Dieu en notre faveur  » (He 7, 24). Au ciel le Christ exerce en permanence son sacerdoce,  » étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu  » (He 9, 25). Comme  » grand prêtre des biens à venir  » (He 9, 11), il est le centre et l’acteur principal de la liturgie qui honore le Père dans les cieux (cf. Ap 4, 6-11).

Le Christ, désormais, siège à la droite du Père :  » Par droite du Père nous entendons la gloire et l’honneur de la divinité, où celui qui existait comme Fils de Dieu avant tous les siècles comme Dieu et consubstantiel au Père, s’est assis corporellement après qu’il s’est incarné et que sa chair a été glorifiée  » (S. Jean Damascène, f. o. 4, 2 : PG 94, 1104C).

Les apôtres témoins du « règne qui n’aura pas de fin »

La session à la droite du Père signifie l’inauguration du règne du Messie, accomplissement de la vision du prophète Daniel concernant le Fils de l’homme :  » A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire à jamais, qui ne passera point et son royaume ne sera point détruit  » (Dn 7, 14). A partir de ce moment, les apôtres sont devenus les témoins du  » Règne qui n’aura pas de fin  » (Symbole de Nicée-Constantinople).

Jésus s’approcha d’eux et leur adresse ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».(Mt, 28,18-20).
Fais Seigneur que nous restions toujours avec toi.

Amen.

Ascension
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Psaume 46; Ephésiens 1, 17-23; Matthieu 28, 16-20

Homélie du 14 mai 2023 (Jn 14, 15-21)

Padre Anicet et Padre Daniele Colautti – Eglise Saint-Maurice, Morat, FR

Prédication bilingue

Mes chers frères,

Cette Parole est magnifique et nous donne la clef pour recevoir le cadeau le plus important que Dieu peut nous faire : le Don de l’Esprit Saint.

Ce Don très précieux est le fruit le plus important de la résurrection de Notre Seigneur et quand Dieu nous le donne, il apporte avec lui les grâces les plus précieuses qu’il trouve dans le cœur de Dieu. 
L’Esprit Saint, Lui, n’est pas une théorie, mais une expérience authentique d’Amour que chacun de nous est appelé à faire…

Pour recevoir l’Esprit : aimer les commandements de Dieu

La clef que Dieu nous donne, à nous, pour nous ouvrir notre cœur et recevoir son Esprit, c’est que nous aimions ses Commandements.

La première qui a réalisé en soi cette Parole était la Vierge Marie, qui se trouvait avec les Apôtres le jour de la Pentecôte, pour fonder le nouveau Corps du Christ, c’est-à-dire l’Église, dont nous avons la grâce de faire partie. 

La Vierge aujourd’hui intercède aussi pour chacun de nous afin que nous restions fidèles à l’appel de la foi.

Mes chers frères, nous vivons aujourd’hui dans une période de bouleversements profonds comme jamais, liés à une déchristianisation et à une grave crise de la foi autour de nous… Le monde est en train d’expulser Dieu de sa présence, et il vit comme si Dieu n’existait pas… où irons-nous ??….

C’est pour cela que l’appel à la conversion devient très urgent pour chacun de nous ; il est urgent que nous puissions revenir à Christ et le placer à la première place dans notre cœur… Christ est pour nous comme la sève à l’intérieur des arbres : si l’arbre perd la sève, il se dessèche rapidement… Ainsi, si nos cœurs perdent la présence du Seigneur, ils perdent de la même manière la capacité d’aimer… Enfin, une société sans amour, c’est l’enfer sur la terre…

Marie nous invite à recevoir son Fils Jésus Christ

C’est comme ça que la Vierge Marie, lors de toutes ses apparitions (de Lourdes à Fatima, à Guadalupe, à Medjugorje, etc.) ne cesse jamais de nous appeler avec insistance et nous invite à recevoir dans notre vie son Fils Jésus-Christ…. Les événements internationaux qui nous entourent nous rappellent toujours l’urgence de notre conversion…      

Que la Vierge Marie nous donne à tous la grâce d’aimer Jésus Christ. Et qu’elle nous donne aussi la paix entre les nations en guerre ; profitons bien de cette solennité pour intercéder pour beaucoup de personnes qui se sont éloignées de Dieu, et aussi pour beaucoup de frères et sœurs à notre coté qui vivent toujours dans la souffrance.

Notre Dame de Fátima, priez pour nous.  (Padre Anicet)

Texte en Portugais:

Queridos irmãos,

esta Palavra de hoje é belissima e nos oferece a chave para nos ganhar-mos o Dom mais importante que Deus pode-nos fazer: o Dom do Espírito Santo. Este Dom preciosíssimo é o fruto principal da resurreição de Cristo e quando Deus no lo da, traz consigo sempre as Graças mais preciosas que estão no coração de Deus. O Espírito Santo não é uma teoria, mas uma autêntica experiência de Amor a ser feita por cada um de nós….

A chave que Deus nos da para abrir-mos o Seu coração e recebermos o Seu Espírito, é que guardemos dentro de nós e amemos os Seus Mandamentos.

A primeira que viveu e realizou em si esta Palavra foi a Virgem Maria que estava junta aos Apóstolos no dia da Pentecostes para fazer nascer o novo Corpo de Cristo, ou seja a Igreja da qual nos é dado de fazer parte.

A Virgem hoje também está intercedendo por nos para que possamos permanecer fiéis ao chamado da Fé.

Meus queridos estamos vivendo hoje um tempo de desafios enormes como nunca até hoje, devidos à uma profunda descristianização e à uma grave crise de fé que nos está envolvendo. O mundo parece esteja expulsando Deus da sua presença e vivendo como que Deus não existisse…. para onde estamos indo não sei….

É urgente hoje o chamado à conversão para cada um de nós; é urgente que possamos voltar ao Senhor pondo a Ele no primeiro lugar em nossa vida… Cristo em nós é como a seifa nas arvores: se faltar a seifa a arvore seca em pouco tempo… e assim os nossos corações se faltar neles a presença viva de Deus perdem a capacidade de amar… e uma sociedade sem amor é um inferno na terra….

Assim a Virgem Maria em todas as suas apariçóes (de Lourdes, a Fátima, a Guadalupe a Medjugorie etc.) nunca se cansa de nos chamar a Ela com insistência e nos convidar a acolher-mos Seu Filho Jesus Cristo em nossas vidas… A instabilidade internacional e os cenários de guerra que nos rodeiam reforçam por si mesmos a urgência deste chamamento e desta conversão….

Que a Virgem, meus queridos, nos dê a todos a graça de amar a Cristo e que nos dê o dom da Paz entre a nações; aproveitemos desta solenidade sobretudo para rezar-mos pra tantas pessoas que se afastaram de Deus e pra tantos irmãos que estão sofrendo ao nosso redor…

Nossa Senhora de Fátima, rogai por nos.

6e Dimanche du temps ordinaire 
Lectures bibliques : Actes 8, 5-17 ; Psaume 65 ; 1 Pierre 3, 15-18 ; Jean 14, 15-21

                                                                                                                        

Homélie du 7 mai 2023 (Jn 14, 1-12)

Chanoine Roland Jaquenoud – Basilique de l’Abbaye de Saint-Maurice, VS

« En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque ». On est au tout début de l’Église. La descente de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte vient d’avoir eu lieu, à peine quatre chapitres auparavant. Et déjà apparaissent les problèmes entre les « frères ». Pire : entre les frères de langue grecque et les frères de langue hébraïque : ce ne sont pas que des petits conflits entre personnes. C’est déjà des oppositions entre des groupes constitués. On a parfois voulu croire que l’Église devait être un lieu idyllique, un petit nuage où tout le monde s’entend bien. Le récit des Actes de ce jour nous apprend que dès l’origine, l’Église est un lieu de conflit, un lieu où des frères de langue grecque peuvent récriminer contre d’autres de langue hébraïque. Il n’y a pas d’Église idéale en ce monde : cette église n’existe pas.

Une Eglise en marche, une Eglise qui tâtonne

Par contre, il y a une église en marche. Une église qui tâtonne. Une Église qui essaye de comprendre ce qui lui arrive, à la lumière de Dieu et de sa révélation en Jésus Christ.

Et cette Église, nous la voyons déjà en marche dans cette première église en crise, peu après la Pentecôte. C’est que le sujet de la récrimination des « frères de langue grecque » est sérieux : leurs veuves ne sont pas aussi bien traitées dans le service quotidien, que celle de langue hébraïque. Il y va de l’aide aux plus pauvres, c’est-à-dire de la mission essentielle de l’Église.

On peut deviner derrière la récrimination des frères de langue grecque une crainte de favoritisme au profit de ceux de langue hébraïque. « Ils ne nous aiment pas, ils favorisent les leurs ». Que voilà une église bien proche de la nôtre : on récrimine, on fait des procès d’intention, comme si les autres faisaient exprès de faire mal. Les douze Apôtres, eux, analysent le problème autrement. En raison du service de la prière, qu’ils dirigent, et de celui de la Parole, qu’ils doivent proclamer, annoncer et commenter, ils n’arrivent pas à bien organiser les services en faveur des plus démunis. Tout-à-coup, ils prennent conscience qu’ils ne sont pas des surhommes, qu’avec la meilleure volonté du monde ils n’arrivent pas à tout faire, à tout bien faire. Une Église en marche, c’est une Église qui se rend compte que ceux qui ont été mis à part par le Seigneur lui-même, ceux qui ont été idéalisés par ces premiers chrétiens convertis dont parlent les Actes des Apôtres, ne sont en fait que des êtres humains comme les autres. Une Église en marche, c’est aussi une Église où ceux qui ont été mis à part pour le service de la Parole ont conscience qu’ils ne sont pas tout puissants, qu’ils peuvent se tromper, et qu’ils ne peuvent rien faire sans « l’ensemble des disciples ».

L’Apôtre n’est pas seul, d’autres croyants doivent s’engager

C’est justement l’ensemble des disciples que convoquent les Douze pour trouver une solution à la crise. Que disent-ils à ces disciples ? « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des tables » Quoi ? Ils vont se désintéresser du pauvre ? Que font-ils du commandement de l’amour ? Que font-ils de la foi qui, pour être vivante, doit s’exprimer dans un amour concret et engagé, qui commence par le souci des plus pauvres ? Il n’est évidemment pas question de cela, chers frères et sœurs. Il ne s’agit pas de négliger. Il s’agit d’accepter profondément que l’Apôtre n’est pas seul, qu’il y a d’autres croyants qui peuvent s’engager concrètement. Rappelez-vous la parole des Douze : « Cherchez plutôt sept d’entre vous que nous établirons dans cette charge ». Cherchez parmi vous des forces vives pour que l’Église tout entière puisse accomplir l’ensemble de sa mission : le service de la parole et de la prière et le service des plus pauvres. Et alors « nous les établirons dans cette charge », car nous sommes les premiers intéressés à la mission de l’Église auprès des plus pauvre.

Chers frères et sœurs, en ces temps de synode, l’Église continue sa marche, c’est à dire qu’elle continue à tâtonner, avec l’aide de l’Esprit, pour accomplir au mieux ses deux missions essentielles, le service de la parole et de la prière, et celui de la charité. Malheureusement, osons le dire, certains utilisent la démarche synodale pour la transformer en lutte de pouvoir : le clergé contre les laïcs et vice versa, le magistère contre les théologiens, et vice versa. La vie de la première église nous enseigne que les crises sont inévitables, qu’elles sont source d’enseignement, à condition que chacun cherche à mettre mieux l’Église au service de ses deux missions terrestres : l’annonce et la célébration de la bonne nouvelle du Christ ressuscité d’une part, le service de la charité de l’autre. L’Église n’est pas un lieu de pouvoir, elle est, nous disait tout à l’heure saint Pierre dans sa deuxième épître, la demeure spirituelle, construite des pierres vivantes que nous sommes, « pour devenir un sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels agréables à Dieu ». Le sacrifice spirituel, l’offrande que l’Église, c’est-à-dire nous, est appelée à offrir à Dieu, c’est celle de notre foi, de notre espérance, de notre charité. Tout appel à la réforme de l’Église devrait viser cette fin, et pas une autre.

Il y a eu crise dans la première Église, il y a eu des récriminations, des soupçons. Mais en fin de compte, tous ont contribué au pas en avant de l’Église en marche : les apôtres avec leur proposition d’instituer des diacres et l’ensemble des croyants qui ont cherché parmi eux les meilleurs candidats au diaconat. Il n’y a pas eu de lutte de pouvoir, parce que l’annonce du Christ et la charité envers le prochain n’est pas affaire de pouvoir, mais d‘engagement concret fondé sur le Christ vivant. Qu’il en soit aussi ainsi pour nous aujourd’hui. Amen

5e Dimanche de Pâques
Lectures bibliques : Actes 6, 1-7 ; Psaume 32 ; 1 Pierre 2, 4-9 ; Jean 14, 1-12