L’implication des communautés religieuses dans la vaccination contre le Covid en Autriche
Les chrétiens se font discrets après la prise de Kaboul par les Talibans en Afghanistan
Royaume-Uni : les immigrés de Hong-Kong seront accueillis par des églises
Dans Lourdes sinistrée, le timide retour des pèlerins

Homélie de la fête de l’Assomption, 15 août 2021 ( Lc 1, 39-56 )
Chanoine Jean-Pierre Voutaz – Hospice du Grand-Saint-Bernard, VS
Chers Frères et Sœurs,
Marie se rend avec empressement chez sa cousine Elisabeth. Vous avez d’un côté Marie et sa vie, de l’autre côté sa cousine et sa vie. L’empressement de Marie la fait participer à la vie d’Elisabeth. De la même manière, nous qui vivons sur terre, célébrons Marie qui monte au ciel. Nous avons deux scènes séparées, sur terre et au ciel. Les mots de la liturgie permettent de former une fresque en trois dimensions, un arrière-fond, des couleurs, des sons, un empressement intérieur, une joie qui grandit. Les textes de la célébration du jour nous invitent à participer à la vie de Marie.
L’arrière-plan
Marie monte au ciel, corps et âme. Cela concerne à la fois Marie – la Mère de Dieu – également l’Eglise dans son ensemble, appelée à suivre le Christ et sa mère, ainsi que chacun de nous. Notre avenir est avec eux dans le ciel, à brève échéance, puis avec notre corps qui sera glorifié, à la fin des temps. Ces éléments, de foi, sont le canevas, le motif de fond de la fresque.
La lumière (Ap 11)
« Le sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de son alliance apparut dans le sanctuaire » Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles ».
La lumière éblouissante nous fait entrer dans la révélation de Dieu : le ciel est ouvert. Dieu est avec nous, c’est le nom Emmanuel. Dieu nous sauve, c’est la signification du nom de Jésus. Dieu se révèle en communion avec nous. L’alliance, la lumière nous renvoie au temps de Moïse, du buisson ardent d’où émane une lumière qui ne le consume pas. Dieu va parler, Dieu arrive, Dieu s’approche. L’arche d’alliance : une caisse en bois, dorée, contenant deux pierres sur lesquelles est écrite la parole de Dieu. La nouvelle arche d’alliance, Marie s’approche. Elle porte la parole vivante, le Christ. Elle porte Dieu fait chair. Et le dialogue s’instaure dans cette lumière.
Les cris, les douleurs d’enfantement, le dragon rouge feu
La seconde vision de l’apocalypse est un peu effrayante. La femme crie, nous entendons les douleurs d’un enfantement, un dragon rouge feu arrive. Nous sommes dans le langage catastrophique, pas mal utilisé de nos jours en lien avec le vaccin pour lutter contre la pandémie. Depuis le jardin de la genèse, le mal se faufile dans nos vies pour les saboter. Cris de douleur des enfants de Bethléem mis à mort, cris de douleurs des mères qui perdent un enfant, cri de douleurs des couples qui se séparent, cris de douleur dans la solitude et la souffrance, cris de douleur au pied de la croix. Et le Christ vient nous sauver. Angoisses, ténèbres, découragement, étoiles et modèles qui s’écroulent, échecs de nos idéaux, mauvaise estime de soi, burnout, pandémie. Nous sommes dans cette atmosphère de fond. Lorsque Dieu s’approche, le dragon est là pour le dévorer dès sa naissance : irrespect de la vie, solitudes, pauvretés, misères, indifférence des frères et sœurs riches qui passent.
Naissance, joie
Après la lumière et les cris, le dragon rouge, vient la naissance, vient la joie, la vie, le salut, l’espérance forte, l’amour : paix, vie, responsabilité, communion d’amour, entraide mutuelle, resserrement des liens familiaux. Nous voyons aussi des dangers dans le don de la vie, comme le dit le texte : l’enfant est enlevé au ciel et la femme s’enfuit au désert. Nous sommes en présence du lent accompagnement de la vie, de la croissance, parfois des étapes difficiles lors de l’adolescence, le départ des enfants de la maison pour mener leur propre vie. Ces différentes colorations viennent de la liturgie et parlent à nos vies.
Le salut
A la fin de la lecture de l’apocalypse, une voix forte proclame : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! » La victoire est en route. La liturgie de l’Eglise n’est pas à l’eau de rose, elle prend en compte le combat, les difficultés. Le dragon n’a pas le dernier mot. Il est là, présent, mais ce n’est pas lui que nous sommes invités à fixer.
Dynamisme intérieur : entrainement de l’univers (1 Co 15)
La voix forte qui proclame le salut et la victoire de notre Dieu nous communique un dynamisme intérieur. Elle nous invite à avancer comme Marie avec empressement. C’est le sens de la seconde lecture (1 CO 15) : « le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. » Ce dynamisme intérieur nous prend dans l’aspiration de notre espérance : le ciel c’est pour moi bientôt. Là où est le Christ, là où Marie est arrivée, je suis appelé à y aller aussi (tête et corps de l’Eglise). Et la mort, c’est un peu comme l’ascenseur. On quitte un étage, on ne voit plus rien du tout et l’on change d’étage. En Adam tous les hommes meurent, dans le Christ la vie nous est donnée. Nous sommes invités à voir la mort comme ce passage, cet ascenseur, qui nous fait passer avec empressement de ce monde à la gloire du ciel.
Dynamisme extérieur : route de magnificat
Ce dynamisme intérieur est invité à se refléter dans notre quotidien. C’est toute la démarche de Marie qui va se mettre au service de sa cousine Elisabeth. Lorsque l’on voit quelqu’un qui n’a pas le moral, une petite plaisanterie permet de réveiller la joie. Un coup de téléphone, un service, faire les courses pour quelqu’un… Cet empressement est invité à nous gagner pour que la joie grandisse. Cette joie va transformer notre atmosphère intérieure, comme la flute qui va chanter transporte notre être, le porte plus loin. La beauté nous amène vers l’éternité. Amen.
L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Lectures bibliques : Apocalypse 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab; Psaume 44,10bc.11.12ab.16; 1 Corinthiens15, 20-27a; Luc 1, 39-56

Homélie TV de la fête de l’Assomption, 15 août 2021 (Lc 1, 39-56)
Père Richard Gibbon, curé et recteur du sanctuaire de Knock, Irlande
Combien de fois, au cours de cette année et demie écoulée, n’avons-nous pas souhaité nous débarrasser de certains mots ou expressions qui nous ont retenus prisonniers ? Pensons à des expressions telles que ‘confinement’ (la pire de toutes, je pense !), ‘distanciation sociale’, ‘désinfection’ ou ‘port du masque’… La pandémie nous a tous forcés à faire un chemin de guérison, parsemé de bonnes, de mauvaises et de tristes expériences : de l’aide fraternelle à la solidarité, à la mort d’êtres chers en l’absence de la famille, en passant par les combats contre les aspects les plus sombres de notre nature, tels que les dépendances, les violences domestiques et la désinformation sur les vaccins… Dans tout cela, nous avons dû garder l’espoir et, en tant que chrétiens, espérer en des jours meilleurs en gardant confiance en Dieu, même lorsque nos églises étaient fermées.
Ne pas perdre courage
Un exemple de maintien de cet espoir ici en Irlande est l’histoire d’une dame de 107 ans appelée Nancy Stewart. Elle a écrit une lettre à la population, lors du dernier confinement. Cette lettre est devenue virale dans les médias de notre pays. Nancy est née en 1913 et a vécu ce que le 20e siècle pouvait offrir de pire aux personnes de son âge : la première guerre mondiale, la grippe espagnole, la guerre d’indépendance irlandaise et la guerre civile, la dépression économique mondiale des années 30, la deuxième guerre mondiale, la guerre froide, etc. En dépit de ce catalogue d’horreurs, Nancy fait référence à la pandémie et nous dit de ne pas perdre courage. Elle dit que même si elle a 107 ans, elle se sent aussi jeune que si elle en avait 50 ! Son optimisme sain, nous dit-elle, est dû au contact avec la famille et les amis, à la prière du rosaire, à la messe télévisée… et au thé ….. ! Rien de tel qu’une tasse de thé, une discussion et un fou rire. Si Nancy vivait sur le continent, je ne doute pas que son thé serait plutôt du café ! Elle a écrit cette lettre pour rappeler aux gens que cette pandémie passera et que nous vivrons à nouveau des temps plus heureux.
Quelles que soient les difficultés, Dieu ne nous oublie jamais
L’espérance chrétienne garde toujours à l’esprit une vision à long terme, une vision d’éternité. Ici, à Knock, au sanctuaire eucharistique et marial international d’Irlande, la Vierge est apparue avec saint Joseph, saint Jean l’Évangéliste et l’Agneau de Dieu pour donner de l’espoir à un peuple vivant des moments désespérés. Pour leur dire que, quelles que soient les difficultés de la vie, Dieu ne nous oublie jamais. Et cet espoir trouve un écho dans cette fête de l’Assomption. En effet, nous croyons que Marie – parce qu’elle a joué un rôle crucial en tant que Mère de Dieu dans l’histoire du Salut – a été emmenée corps et âme dans l’intimité de Dieu. Bien plus, l’importance de Marie ne se limite pas à nous donner l’espoir dans la vie éternelle. Elle nous donne aussi l’espoir face aux luttes quotidiennes et celles que nous traversons en ce temps de pandémie. Dans le Magnificat, elle est la femme qui incarne le Seigneur qui fait des merveilles pour nous. Elle se réjouit du choix du Seigneur pour qu’elle devienne la mère de son Fils et son esprit exulte car Dieu ne l’a pas oubliée. Ainsi, Dieu ne nous oublie pas. Dieu n’a pas provoqué cette pandémie, mais au contraire, par nos prières et grâce à la science que Dieu nous donne – et grâce notamment au développement des vaccins – nous pouvons espérer en des jours meilleurs. Il a fait de grandes choses pour nous.
L’espoir ne consiste pas à fermer les yeux sur les tensions, les difficultés et les échecs de la vie. Il s’agit plutôt, comme Marie, de faire confiance à Dieu au point que si nous échouons maintenant, nous n’échouerons pas pour toujours. Si j’ai mal maintenant, je serai guéri. Si je trouve la vie difficile aujourd’hui, je serai toujours accueilli par Dieu. Que nos âmes proclament sa grandeur et que nos esprits exultent en lui, notre sauveur. Je ne doute pas que Nancy Stewart serait d’accord !
L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Lectures bibliques : Apocalypse 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab; Psaume 44,10bc.11.12ab.16; 1 Corinthiens15, 20-27a; Luc 1, 39-56