Rome: Trop de femmes migrantes sont battues et exploitées, écrit L’Osservatore Romano

104 millions de femmes migrantes en quête de travail à travers le monde

Rome, 15 mars 2012 (Apic) Plus de 104 millions de femmes à travers le monde cherchent des occasions de travail à l’étranger, en affrontant des voyages difficiles et de dures contraintes, comme celle d’abandonner leurs familles, rappelle L’Osservatore Romano du mercredi 14 mars. Le quotidien du Vatican, qui publie un appel de Caritas Internationalis aux gouvernements, cite un récent rapport de cette œuvre d’entraide catholique qui attire l’attention sur le phénomène de l’exploitation des femmes migrantes.

Dans une étude intitulée «Le visage féminin de la migration: plaidoyer et pratiques exemplaires en ce qui concerne les femmes migrantes et les familles qu’elles laissent derrière elles», l’œuvre d’entraide catholique rappelle qu’un nombre toujours croissant de femmes émigrent seules à la recherche d’une vie meilleure. Caritas Internationalis souligne qu’il n’existe pas d’instruments pour empêcher qu’elles soient exploitées et maltraitées.

Caritas Internationalis affirme que les gouvernements et les services sociaux devraient répondre aux exigences et aux besoins des femmes migrantes. Certaines d’entre elles ont eu la chance de trouver un travail bien rémunéré, des opportunités de formation professionnelle et jouissent à présent d’une plus grande liberté. «Beaucoup d’autres, en revanche, sont victimes de tromperies dès leur départ de leur pays d’origine et à leur arrivée, elles sont victimes d’abus, de viols ou de discrimination», déplore l’œuvre d’entraide catholique.

#Le système actuel n’est pas en mesure de protéger les femmes migrantes

«Nous avons un besoin urgent de changer notre façon de concevoir la migration des femmes», déclare Martina Liebsch, directrice de Caritas Internationalis Advocacy and Policy, parce que le système actuel n’est pas en mesure de protéger les femmes migrantes. «La maltraitance des femmes migrantes est souvent invisible, explique Martina Liebsch, car elle a lieu entre les murs domestiques, où les employées de maison sont battues, ne perçoivent pas de salaire ou sont soumises à des horaires de travail exténuants. Elle a lieu en outre dans les maisons closes, où les trafiquants d’être humains vendent les femmes en les contraignant à se prostituer; elle a lieu dans les exploitations agricoles, où les femmes sont liées à des contrats de travail privés de droits; elle a lieu dans les zones urbaines, où les femmes sont maltraitées et victimes d’abus».

Caritas Internationalis veut que les femmes migrantes puissent s’expatrier à la recherche d’un meilleur travail en toute sécurité. Et elle exhorte tous les pays à adopter des mesures efficaces. Les gouvernements devraient revoir leurs politiques migratoires pour évaluer leur impact sur les femmes migrantes. En outre, Caritas demande une plus grande attention pour les familles dans lesquelles la mère est séparée de ses enfants. «De nombreuses femmes, conclut Martina Liebsh, sont contraintes de laisser leurs enfants dans leur pays d’origine, et se retrouvent à devoir s’occuper des enfants d’autres familles à l’étranger».

Les femmes qui fuient des situations de travail terribles risquent de finir en prison lorsque leur permis de travail est lié à un employeur qui a abusé d’elles. C’est pour cette raison que Caritas Internationalis veut que les femmes migrantes soient en mesure d’obtenir la justice et de faire valoir leurs droits humains fondamentaux. (apic/or/be)

15 mars 2012 | 15:40
par webmaster@kath.ch
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Rome (359)
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