Aide aux chrétiens d'Irak: les Etats-Unis court-circuitent l'ONU

Les Etats-Unis ont annoncé le 21 novembre 2017 à l’ONU qu’ils réorientent une partie des fonds qu’ils affectaient jusque-là à des programmes de développement onusiens. Les minorités religieuses présentes en Irak en seront les principales bénéficiaires, notamment les yézidis, rapporte l’agence vaticane Fides.

Nikki Haley, représentant permanent des Etats-Unis à l’ONU, a fait part de cette intention dans le cadre d’une rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Il a expliqué que l’administration américaine affectera une partie de ses contributions, destinées à des programmes de développement de l’ONU, à des mesures d’assistance en priorité aux communautés, «en particulier yézidies et chrétiennes en Irak» qui ont été objet de violences de la part de daech.

La représentante américaine a également sollicité le ecrétaire général de l’ONU afin qu’il accorde la priorité dans ses fonctions au soutien des minorités religieuses persécutées. A. Guterres, indique un compte-rendu de la rencontre, «a apprécié la possibilité de collaborer avec l’Ambassadeur Haley sur cette priorité».

Collaboration avec des groupes religieux

Le Vice-président des Etats-Unis, Michael Pence, a annoncé, le 25 octobre dernier, l’intention de l’administration américaine de gérer directement des financements en faveur des chrétiens au Proche-Orient. Il a souhaité une collaboration avec des organisations religieuses sans passer par des organismes onusiens.

«Nous ne nous remettrons plus seulement aux Nations unies pour aider les chrétiens persécutés et les minorités», a déclaré Michael Pence. Il a indiqué indiquant que les agences fédérales travailleront aux côtés des groupes religieux et des organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés à cause de leur foi.

Il a reproché aux Nations unies de trop souvent ignorer des demandes de financement venant de «groupes d’inspiration religieuse disposant d’une compétence prouvée et plus que désireuses d’aider».

Risque de sectarisme

Lors d’un récent entretien, le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël I Sako, avait fait remarquer qu’au cours de ces dernières années, au Proche-Orient, les chrétiens ont enduré des injustices, des violences et le terrorisme. Il a ajouté que cela a été le cas aussi pour leurs frères irakiens musulmans et pour ceux d’autres fois religieuses. «Il ne faut pas séparer les chrétiens des autres parce que de cette manière, la mentalité sectaire est alimentée».  (cath.ch/fides/bh)