Al-Azhar et l’Iran prêts au dialogue

Dans le cadre du Forum de Bahreïn pour le dialogue interreligieux, auquel le pape François a participé, le Grand imam d’Al-Azhar a invité les autorités religieuses d’Iran à un «dialogue islamique». Les Iraniens se sont dits prêts à accepter la proposition.

Plus de 1’200 responsables religieux se sont réunis début novembre 2022 au «Forum de Bahreïn pour le Dialogue Orient et Occident pour la coexistence humaine». Parmi eux, le pape François, le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, ainsi que le Grand imam d’Al-Azhar Ahmed al-Tayyeb. Le directeur de l’Université cairote est l’une des autorités sunnites actuelles les plus influentes.

Lors du Forum, le Grand imam a appelé les érudits musulmans à prendre des mesures pour entamer le dialogue entre les divers mouvements de l’islam. Les discussions auraient pour but d’éloigner les risques de «conflit religieux», alors que plusieurs pays de la région du Golfe connaissent des tensions. L’Iran et des Etats sunnites du Gole persique sont notamment impliqués dans la guerre civile qui ravage le Yémen depuis de nombreuses années.

Eviter un conflit religieux

Dans un entretien quelques jours plus tard avec le média arabophone Al Mayadeen (basé à Beyrouth), Hamid Shahriari, secrétaire général du Forum mondial de proximité des écoles de pensée islamiques d’Iran, a «salué» l’appel d’Ahmed al-Tayyeb. «L’un des problèmes actuels du monde islamique est l’existence de ceux qui excommunient d’autres musulmans…. La sécurité et la stabilité doivent régner sur l’ensemble du monde islamique. Ces deux éléments sont le résultat du dialogue islamique», a déclaré le dirigeant chiite.

Selon l’agence de presse iranienne Taghribnews, Téhéran a invité le Grand imam d’Al-Azhar en Iran, ajoutant que la République islamique était prête à accueillir les dialogues inter-islamiques. (cath.ch/ag/arch/rz)

Le sunnisme et le chiisme sont les deux branches principales de la religion musulmane. Leur origine remonte à la mort de Mahomet (Muḥammad) et au problème de sa succession. Les sunnites reconnaissent les trois premiers califes (terme qui signifie «successeurs») tandis que les chiites ne reconnaissent comme légitimes que le quatrième calife, Ali, cousin de Mahomet ayant épousé sa fille et ses successeurs.
Les sunnites représentent 90 % des musulmans actuels. Ils sont majoritaires dans de nombreux pays à l’intérieur de ce qu’on appelle le monde musulman. Les chiites sont majoritaires en Irak et en Iran où c’est la religion officielle. Une minorité chiite est également présente dans plusieurs pays à majorité sunnite comme la Syrie ou le Liban. (source: géoconfluences-ens.lyon.fr)