Angleterre: la duchesse de Kent sera enterrée selon le rite catholique
Les funérailles de la duchesse Catherine de Kent, membre de la famille royale britannique, décédée le 4 septembre 2025 à l’âge de 92 ans, seront célébrées le 16 septembre à la cathédrale de Westminster, selon les rites de l’Église catholique. Une première depuis la Réforme. La duchesse, en effet, s’était convertie au catholicisme en 1994.
La cérémonie sera présidée par le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster depuis 2009. Elle ne sera pas filmée, en accord avec la personnalité plutôt discrète de la duchesse, connue plus simplement sous le nom de Mme Kent, malgré la présence attendue du roi Charles et de la reine Camilla, du prince et de la princesse de Galles, ainsi que de membres de la famille royale.
Un événement politico-religieux
C’est la première fois depuis près de cinq siècles que des funérailles royales seront célébrées publiquement dans la tradition catholique. «Pour les catholiques britanniques, cet événement revêt une portée symbolique, commente l’agence Zenit. Dans un pays où le culte catholique était autrefois clandestin, l’image du plus haut prélat du pays dirigeant les prières sur un cercueil royal résonnera bien au-delà des murs de briques rouges de la cathédrale de Westminster.»
Catherine de Kent, née Worsley, avait décidé il y a 30 ans d’embrasser ouvertement la foi catholique, avec l’approbation de la reine Élisabeth II en personne. Épouse du prince Édouard, duc de Kent (42e dans l’ordre de succession au trône), elle est devenue la première membre de la famille royale britannique à devenir catholique depuis la conversion secrète de Charles II sur son lit de mort en 1685.
Au moment de sa conversion, l’Acte d’établissement de 1701 interdisait à un héritier royal d’épouser un catholique, mais ne prévoyait pas le cas inverse, laissant la duchesse potentiellement devenir la première reine consort catholique depuis la Réforme. Cette interdiction a été levée en 2013 par la Loi sur la succession à la Couronne.
Les années 1990, temps de crise pour l’anglicanisme
L’Église anglicane traversait à cette époque une période turbulente. Son Synode général avait décidé, deux ans plus tôt, de permettre aux femmes d’être ordonnées prêtres. Ce qui avait choqué une partie de l’Église d’Angleterre et déclenché une vague de conversions à Rome, y compris de hauts dignitaires religieux comme Graham Leonard, ancien évêque anglican de Londres.
«La décision de la duchesse de Kent est purement personnelle», déclarait alors le 14 janvier 1994 le cardinal Basil Hume, primat de l’Église catholique de Grande-Bretagne, lors de l’entrée de la duchesse au sein de l’Église romaine. «Nous devons tous respecter la conscience individuelle dans ces questions et je sais que la princesse reconnaît tout ce qu’elle doit à l’Église d’Angleterre pour laquelle elle garde une véritable affection.»
La duchesse, pour sa part, avait assuré sur la BBC que sa décision n’était en rien un acte de protestation, mais qu’elle était «en grande partie liée aux personnes rencontrées». «J’aime savoir ce qu’on attend de moi. L’Église catholique vous dit: «Vous irez à la messe dimanche.» Et j’adore ça», avait-elle ajouté.
Son plus jeune fils, Lord Nicholas Windsor, et ses petits-enfants, Lord Downpatrick et Lady Marina Windsor, sont eux aussi catholiques. (cath.ch/zenit/ag/lb)