Rencontre avec Mgr François Xavier Maroy, archevêque de Bukavu, à l’Est de la RDC

Apic – Interview

De la résistance à la reconstruction, le pays se relève lentement

Jacques Berset, agence Apic

Fribourg/Bukavu, 21 novembre 2007 (Apic) Après les présidentielles de l’été 2006, la République démocratique du Congo (RDC) connaît désormais un calme tout relatif. Ces premières élections libres depuis que le pays est indépendant de la Belgique ont vu la victoire de Joseph Kabila.

«C’est pour le moment l’accalmie dans notre région, mais il y a encore quelques bandits dans la forêt, des Rwandais, qui dérangent toujours la population.», note l’évêque de Bukavu, la ville congolaise située sur la rive du lac Kivu, en face du Rwanda. Invité à Fribourg par son «vieil ami» le Père Claude Maillard, missionnaire d’Afrique, qui l’avait accompagné dans son choix de devenir prêtre, François Xavier Maroy Rusengo est en Suisse pour se reposer quelques jours. Difficile cependant de trouver le calme quand les journalistes ne cessent de s’annoncer pour une interview.

Le jeune évêque – il a 51 ans – est issu d’une famille de sept enfants, dont une soeur est déjà décédée. Son père travaillait dans une boulangerie industrielle à Bukavu. Mgr Maroy a fait ses études à Bukavu et à Kisangani. Prêtre depuis 1984, il a été ordonné évêque le 16 janvier 2005, fonctionnant d’abord comme auxiliaire de Mgr Charles Kambale Mbogha, qui allait bientôt décéder. A 2’000 kilomètres de la capitale congolaise Kinshasa, dans le diocèse de Bukavu et au-delà, Mgr Maroy a l’aura d’un «résistant», pour avoir sans cesse dénoncé les occupants étrangers et leurs auxiliaires locaux qui ont semé la mort ces dernières années dans la région.

Apic: Depuis l’extérieur, on a l’impression d’un retour à la normalité en RDC, après une guerre qui a, selon l’ONU, causé la mort de plusieurs millions de personnes.

Mgr Maroy: Il y a toujours une certaine insécurité, mais c’est souvent difficile de savoir qui est actuellement derrière la violence. En 1994, suite au génocide rwandais, les réfugiés ont traversé la frontière en masse, c’était un flot incessant de femmes, enfants, vieillards, civils, militaires, miliciens de la défense civile mélangés. Très vite, dès 1996, une Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), une coalition de dissidents anti-Mobutu emmenés par Laurent-Désiré Kabila et instrumentalisée par le Rwanda et l’Ouganda, a envahi notre région. Bien que l’Alliance ait réussi à chasser Mobutu, elle va bientôt se dresser contre ses anciens alliés.

Dans cette première guerre, il y avait bien entendu des Congolais, appuyés par les Rwandais et les Ougandais, mais aussi des mercenaires venant d’un peu partout: des Erythréens, Somaliens, Ethiopiens. Ces gens qui aiment la guerre, nous les avons eu sur le dos!

Apic: Avant l’arrivée de cette soldatesque, la situation était meilleure ?

Mgr Maroy: La situation s’est dégradée avec l’arrivée des réfugiés rwandais en 1994. La population a doublé à Bukavu. Cet afflux massif a déstabilisé la région – du point de vue économique et politique – et depuis beaucoup de choses ont changé.

Avant, nous vivions dans une situation de grande pauvreté, certes, car c’était le régime de Mobutu. Mais cette dictature s’entendait avec les voisins et les frontières du Zaïre étaient bien gardées. Nous avons d’abord accueilli les Tutsis en avril, quand le génocide a commencé, et puis en juillet les Hutus, quand le FPR, les troupes de Kagamé, a pris le pouvoir à Kigali.

Alors nous avons commencé à rapatrier les Tutsis au Rwanda, discrètement, pour éviter les affrontements avec les Hutus. La situation est restée tendue en raison de la présence sur notre sol des milices venues du Rwanda (*): des Interahamwe, des Rasta et des FDLR, responsables de massacres même après le génocide rwandais.

En 1996, nous avons eu l’invasion de l’AFDL, puis en 1998 l’occupation par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Ce dernier mouvement rebelle était soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, qui s’étaient retournés contre Kabila. On peut difficilement saisir la situation de l’extérieur. Et ce n’est effectivement pas facile de comprendre, même pour nous. C’est de la «haute politique» et nous ne sommes pas des politiciens!

Apic: Et c’est la population civile qui a subi le règne des miliciens et des soldats!

Mgr Maroy: Nous subissions, mais nous essayions de nous défendre. En 2002, les parties en conflit ont conclu un accord de fin des hostilités. Alors on a débuté le dialogue inter-congolais à Sun City, en Afrique du Sud, qui a débouché sur un gouvernement de transition qui a préparé les élections de l’an dernier.

Sur le terrain, la différence est bien visible, car avant on était sous occupation et nous travaillions dans la résistance. Nous ne voulions pas subir le règne des occupants, les Rwandais et leurs complices locaux, les traîtres congolais, notamment du RCD. Ils voulaient se faire passer pour de vrais Congolais et pour nous, c’était un mouvement étranger venu déstabiliser le Congo pour des intérêts que nous ignorons à notre niveau. On a assisté à une véritable balkanisation du pays. Certains voulaient découper le pays en petites féodalités.

Apic: Vous dites avoir travaillé pour la résistance pendant la période d’occupation.

Mgr Maroy: C’étaient des années très dures et l’archidiocèse de Bukavu a payé un lourd tribut aux différents conflits qui n’ont cessé de ravager la région du Sud-Kivu. Nous avons perdu trois évêques durant ces temps troublés: Mgr Christophe Munzihirwa, jésuite, était assassiné le 29 octobre 1996 lors de la prise de la ville par les troupes de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel président de la RDC.

Après la seconde guerre d’août 1998, son successeur, Mgr Emmanuel Kataliko, fut contraint à l’exil à Butembo par les autorités du RCD-Goma qui contrôlaient alors la région. Suite à la mobilisation populaire et grâce à la communauté internationale, il a pu revenir à Bukavu en septembre 2000 mais il décédait d’épuisement quelques semaines plus tard, le 4 octobre 2000. Certains disent même qu’il a été empoisonné.

Le troisième, Mgr Charles Mbogha, fut frappé d’une attaque cérébrale lors de sa messe d’intronisation en juin 2001, provoquant une hémiplégie. Sa mort, le 9 octobre 2005, a été provoquée par l’accumulation des tensions.

Tous, nous avions refusé l’occupation: nous faisions comprendre à l’occupant qu’il n’était pas chez lui, qu’il devait rentrer d’où il était venu! Nous lui disions qu’ils n’avait rien à faire chez nous. L’Eglise organisait des prières, des célébrations.

Pendant la déportation de Mgr Kataliko – ordonnée par le RCD, les affidés de Kigali – nous avons mis en place de nombreuses activités pour réclamer son retour: on a jeûné, on a prié, on a fait des marches. Le jour où on l’a enlevé, on a fait la «grève des messes».

Apic: Vous êtes désormais dans une autre période, la résistance n’est plus de mise!

Mgr Maroy: Nous sommes désormais dans une phase de reconstruction. Nous collaborons avec le gouvernement, tout en l’aidant à prendre conscience de sa responsabilité: en matière d’infrastructures, de santé, de scolarisation. Nous sommes aux côtés du peuple, en vertu de la doctrine sociale de l’Eglise.

Actuellement, les efforts de collaboration sont suffisamment sincères avec les élus. Ils ont été choisis démocratiquement, on peut les approcher, ils sont issus du peuple. C’est vraiment positif, car cela permet au peuple congolais de s’affirmer. L’Eglise participe à la reconstruction du pays, en signant des conventions de collaboration avec l’Etat. C’est nous qui gérons le gros des écoles.

Apic: L’Eglise doit pallier l’absence de l’Etat central.

Mgr Maroy: Dans le diocèse, nous avons autour de 450 écoles catholiques, sans compter les écoles protestantes, anglicanes, kimbanguistes, musulmanes. Les écoles de l’Etat sont rares. Les écoles catholiques sont de loin les plus nombreuses, tant au niveau maternel, que primaire, secondaire et professionnel. Nous avons également depuis les années 1990 une Université catholique à Bukavu: elle donne la médecine, le droit, l’agronomie, les sciences économiques et l’informatique. C’est l’Eglise qui a lancé ce projet, avec l’aide de la population.

C’étaient des besoins manifestes, parce que l’Etat était complètement absent. Les parents doivent prendre en charge les coûts d’enseignement, payer pour le fonctionnement des écoles. Kinshasa gardait son nom sur les écoles, mais aucun argent ne venait de la capitale. Pendant la guerre, on était sous occupation et l’argent allait dans d’autres poches. Il a bien fallu s’organiser tout seuls. A l’heure actuelle, nous ne faisons que survivre, notre population n’a plus de ressources. Elle n’ose plus se rendre aux champs en raison de l’insécurité. Les instituteurs et les professeurs n’ont plus de salaire de l’Etat depuis une dizaine d’années! C’est impensable.

Mais cela est en train de changer, car nous interpellons désormais l’Etat pour qu’il prenne ses responsabilités et prenne en charge financièrement l’enseignement, le système de santé, qui est payant. Mais ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. L’Eglise, qui reçoit heureusement des aides de l’étranger, doit en effet continuer à faire fonctionner des hôpitaux.

Apic: Ignorez-vous vraiment pourquoi on a fait la guerre dans cette région du Congo ?

Mgr Maroy: On a parlé, dans le cas du premier conflit, d’une guerre de libération, pour chasser la dictature de Mobutu. Admettons, mais la deuxième guerre qui lui succède, est-ce une guerre de libération ? «Ils» l’appelaient «guerre de rectification», estimant que Kabila avait mal géré le pays, mal réparti les pouvoirs, mal redistribué les richesses. Est-ce que cela suffit pour faire la guerre ? Jusqu’à aujourd’hui, on parle d’une volonté de piller les richesses du pays, de la «guerre du coltan» (colombite-tantalite).

C’est le besoin de coltan, pour les industries des pays du Nord produisant les téléphones portables et les ordinateurs, qui a alimenté la guerre et l’insécurité.

Avec le développement rapide de ces productions de masse, il fallait que l’on trouve le plus vite possible une grande quantité de coltan sans taxes et frais de douanes. Il fallait tuer quelques Congolais pour cela.

Des pays voisins vendent aussi des diamants alors qu’ils n’en produisent pas, et ils proviennent de chez nous! Nous voulons la paix, mais pour qu’elle s’installe, il faut résoudre la question du contrôle des grandes ressources minières. C’est cette présence qui suscite la création et le maintien de milices, qui veulent s’emparer des richesses minières. On parle aussi de l’existence de pétrole dans la région de l’Ituri pour expliquer les accès de violence dans cette région. Il faut dire que nous sommes en train de remonter la pente, car sur le plan politique, nous sommes fiers d’avoir pu élire nos dirigeants. Mais dire que la situation est bien meilleure serait trop dire. Si nous considérons d’où nous venons, nous pourrions dire tout de même que c’est mieux! JB

Encadré

Un jeune évêque à la tête du diocèse de Bukavu

Mgr François Xavier Maroy Rusengo est né le 1er septembre 1956 à Bukavu, une ville de la République démocratique du Congo (RDC) située sur la rive sud-ouest du Lac Kivu, en face du Rwanda. Capitale de la province du Sud-Kivu, la ville compte quelque 245’000 habitants, et un nombre égal vivant dans la banlieue et les villages alentours. Cette région a souffert de diverses invasions et occupations étrangères (des troupes du FPR venant du Rwanda, des soldats ougandais et des complices locaux).

De nombreux crimes de guerre, viols, massacres y ont été perpétrés entre 1996 et 2004 par les troupes des généraux rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). En 2004, Bukavu fut le théâtre de combats sanglants entre les troupes rebelles et les troupes gouvernementales. Actuellement, on parle encore des méfaits du général dissident Laurent Nkunda (il accusé de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité), dont une partie des soldats s’est ralliée au gouvernement légal. Ces anciens rebelles se sont rendus dans les «centres de brassage» dans le but de rejoindre l’armée nationale, les Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC). JB

(*) Depuis l’an 2000, des rebelles rwandais présents en RDC se sont regroupés pour former une alliance politico-militaire, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Les FDLR comprennent trois groupes principaux: les ex-FAR (Forces armées rwandaises) et miliciens Interahamwe, qui ont pris part au génocide au Rwanda en 1994, des ex-FAR non impliquées dans le génocide, et de nouveaux membres recrutés après le génocide, qui constituent la majorité des troupes qui écument la région.

Des photos de Mgr François Xavier Maroy sont disponibles à l’agence Apic apic@kipa-apic.ch,

tél. 026 426 48 01 (apic/be)

21 novembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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Rome: Le secrétaire de la Congrégation pour le culte divin parle du Missel actuel de Paul VI

Apic Interview

Mgr Patabendige souhaite son «perfectionnement»

Propos recueillis à Rome par Antoine-Marie Izoard, I.Media

Rome, 23 juin 2006 (Apic) Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige regrette certains «résultats négatifs» de la réforme liturgique post-conciliaire et souhaite que la messe actuelle de Paul VI soit «bien étudiée et perfectionnée» au regard de certains aspects de la liturgie du passé.

Le Secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis décembre 2005, Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige, attend la décision du pape de lever le doute sur la validité du missel préconciliaire de saint Pie V, susceptible de satisfaire la frange traditionaliste de l’Eglise. Interrogé par l’agence I.Media, partenaire de l’Apic à Rome, l’évêque sri lankais a, en premier lieu, donné sa définition de la liturgie actuelle de l’Eglise :

Mgr Ranjith Patabendige: La vie liturgique de l’Eglise est le moment particulier dans lequel le fidèle a la possibilité d’entrer dans un rapport plus intime avec le Seigneur. Dans la vie liturgique, l’Evangile et la foi deviennent un choix. La foi n’est pas seulement intellectuelle, elle devient une chose du coeur et mène à un engagement. C’est dans l’expérience liturgique que ce rapport avec le Seigneur, la foi, se renforce et se transforme en vie. Pour cela, la liturgie est très importante. Le Concile Vatican II a tellement souhaité ce renouvellement, cet aggiornamento, dans lequel les fidèles comprennent ce qu’ils croient ou cherchent à comprendre. Ainsi, la liturgie devrait être le véhicule de ce renouvellement. Mais, malheureusement, après le Concile, certains changements peu réfléchis ont été faits, dans la rapidité, dans l’enthousiasme, dans le rejet de certaines exagérations du passé. Ceci a amené à une situation opposée à celle que l’on souhaitait.

Q.: Par exemple.

Mgr Ranjith Patabendige: On voit que la liturgie a pris des directions erronées comme l’abandon du sacré et de la mystique, la confusion entre le sacerdoce commun et le sacerdoce consacré avec un appel spécifique. En d’autres mots, la confusion des rôles entre les laïcs et les prêtres. Il y a aussi la vision du concept d’Eucharistie comme un banquet commun plutôt que l’accentuation sur la mémoire du sacrifice du Christ au calvaire et sur son efficacité sacramentelle pour le salut, ou encore certains changements comme d’avoir vidé les églises en les «protestantisant». Ces changements de mentalité ont affaibli le rôle de la liturgie plutôt que de le renforcer. Ceci n’était pas l’idée de Sacrosanctum concilium (Constitution conciliaire sur la liturgie promulguée par Paul VI le 4 décembre 1963, ndlr) qui voulait que la liturgie soit participante, approfondie, mise plus en contact avec la Parole de Dieu et la signification de la catéchèse. Ceci a causé d’autres résultats négatifs pour la vie de l’Eglise. Ainsi, pour faire face à la progression du sécularisme dans le monde, il ne fallait pas devenir nous aussi sécularistes. Il fallait que nous approfondissions encore plus car le monde a toujours plus besoin de l’Esprit, de l’intériorité. En abandonnant certains aspects, nous avons perdu une occasion. On voit bien, chez des jeunes d’aujourd’hui, y compris chez de jeunes prêtres, une nostalgie du passé, une nostalgie pour certains aspects perdus. Il y a, en Europe, un réveil très positif.

Q.: Que peut faire la Congrégation pour le culte divin en ce sens ?

Mgr Ranjith Patabendige: Nous voulons rappeler à tous, surtout aux responsables comme les évêques, les commissions liturgiques ou les chercheurs, qu’il ne faut pas oublier ces aspects. Nous ne disons pas qu’il faut complètement abandonner les gains du Concile comme l’utilisation de la langue vernaculaire, l’usage substantiel des Ecritures sacrées. Mais, en renforçant ce que nous avons gagné lors du Concile, il faut aussi renforcer les acquis du passé.

Q.: Cela veut-il dire que le missel préconciliaire de saint Pie V doit être reconnu de nouveau?

Mgr Ranjith Patabendige: Cette question est de plus en plus fréquente. Cela démontre aussi que certains le voudraient. L’Eglise doit être sensible à ces urgences, que les gens sentent bien, et regagner certains aspects de la liturgie du passé. Je ne sais pas si cela doit prendre la forme d’une approbation du missel de saint Pie V ou d’un renouvellement du missel actuel (de Paul VI, ndlr). Le pape sait tout cela, il connaît ces questions, il en est bien conscient, il y réfléchit et nous attendons ses indications.

Q.: Le missel de saint Pie V a-t-il été réellement invalidé après le Concile Vatican II ?

Mgr Ranjith Patabendige: Il n’a jamais été aboli ou mis au ban. Mais, à cause de ce qui s’est passé avec les fidèles de Mgr Lefebvre, cette messe a pris une certaine identité qui n’est pas juste.

Q.: Cela signifie-t-il que l’Eglise devrait, en quelque sorte, «récupérer» le missel de saint Pie V ?

Mgr Ranjith Patabendige: C’est ce que nous attendons, que le pape décide à ce propos. Même si l’on récupère la messe de saint Pie V, la messe post-conciliaire de Paul VI doit être bien étudiée et perfectionnée là où c’est possible. C’est ce que certains appellent la réforme de la réforme. Si l’on approuve de nouveau la messe de saint Pie V, cela ne veut pas dire que celle de Paul VI restera inchangée. Il faut l’approfondir encore pour la faire devenir encore plus belle, plus transcendante.

Q.: Y a-t-il urgence à prendre de telles décisions ?

Mgr Ranjith Patabendige: Lorsqu’on se presse à prendre des décisions, on tombe dans l’erreur. Il faut beaucoup réfléchir, et surtout prier pour le pape et l’Eglise, et écouter ce que le Seigneur veut de nous. Sans émotion mais avec une objectivité absolue, en voyant le passé, ce que nous avons gagné, là où nous sommes trompés et comment nous pouvons retrouver ces aspects perdus. Les évêques sont appelés à devenir des pasteurs aimant leur peuple. Devenir les agents du salut de leurs fidèles, pas seulement d’un salut politique, mais aussi intérieur et profond. Cet amour doit nécessairement s’exprimer dans la joie de se consacrer à une vie liturgique joyeuse, mystique et sacrée. (apic/imedia/ami/pr)

23 juin 2006 | 00:00
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