Dix temples bouddhistes du nord de l'Indonésie ont été attaqués (Photo d'illustration: Andrea Kirkby/Flickr/CC BY-SA 2.0)
International

Attaques contre des temples bouddhistes: les évêques indonésiens condamnent

Les évêques catholiques indonésiens ont condamné une série d’attaques d’extrémistes musulmans contre des temples bouddhistes perpétrées fin juillet 2016, au nord de l’île de Sumatra. Les émeutiers ont réagi à des plaintes provenant d’un habitant bouddhiste de la ville de Tanjung Balai contre le bruit jugé excessif des appels à la prière.

10 temples bouddhistes de la région ont été détruits par une foule de musulmans en colère, rapporte le 2 août 2016 l’agence d’information catholique asiatique Ucanews. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, dont des pillards qui ont profité du chaos ambiant.

Les attaques auraient commencé après qu’un membre de la communauté chinoise, en grande majorité bouddhiste, se serait plaint du bruit émis par les haut-parleurs d’une mosquée locale. L’intervention a provoqué la colère des fidèles musulmans du lieu.

Haine sur les réseaux sociaux

Mgr Ignatius Suharyo, archevêque de Djakarta et président de la Conférence épiscopale, a regretté que les attaques aient meurtri l’harmonie religieuse existant en Indonésie, un pays où les musulmans sont ultra-majoritaires. Les évêques catholiques ont ensemble appelé la justice à punir les auteurs des destructions.

«De tels incidents se reproduisent régulièrement parce que les incitateurs de ces actions intolérantes ne sont pas sanctionnés de façon suffisante», dénonce le Père Antonius Benny Susetyo, prêtre indonésien, également militant pro-démocratie. Il remarque que les appels à la violence ont été lancés à travers les réseaux sociaux, sans même que les propos du plaignant chinois aient été détaillés. Le prêtre demande en conséquence que la police régule ces moyens de communication.

Le chef de la police nationale, Tito Karnavian, qui s’est rendu sur les lieux le 30 juillet, a assuré que les forces de l’ordre renforceraient leur contrôle des réseaux sociaux.

«Toutes les parties en présence doivent retenir les leçons de ce qui s’est passé et s’efforcer d’améliorer la situation pour le bien de la nation, notre bien-être et notre foi en Dieu et en l’humanité», a conclu Mgr Suharyo. (cath.ch-apic/ucan/rz)

 

Dix temples bouddhistes du nord de l'Indonésie ont été attaqués (Photo d'illustration: Andrea Kirkby/Flickr/CC BY-SA 2.0)
2 août 2016 | 11:58
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 1 min.
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