Au Brésil, la campagne électorale a donné lieu à la diffusion de fake news, entre autres religieuses, de la part des deux camps. Ici Jair Bolsonaro ne campagne | © Flickr/CC BY 2.0/Alan Santos/PR
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Brésil: les évêques dénoncent la récupération politique de la religion

«A ce moment de la campagne électorale, nous déplorons l’intensification de l’exploitation de la foi et de la religion comme moyen de recueillir des voix au second tour». La Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) a dénoncé, le 11 octobre 2022, la récupération de la religion à des fins politiques lors de la campagne du deuxième tour des élections, alors que le président Jair Bolsonaro doit venir visiter le sanctuaire Notre-Dame d’Aparecida.

«La CNBB condamne fermement l’utilisation de la religion, par tous les candidats, comme instrument de leur campagne électorale». Tous les citoyens sont invités, «à faire de ce moment une occasion de réflexion et de proposition d’actions qui mettent au centre la dignité de la personne humaine et la recherche d’un pays plus juste, fraternel et solidaire», exhorte le message des évêques brésiliens rapporté par l’agence Fides.

Manipulation religieuse

«La manipulation religieuse déforme toujours les valeurs de l’Évangile et détourne l’attention des vrais problèmes qui doivent être discutés et abordés dans notre Brésil», dénoncent les évêques, rappelant combien un engagement authentique envers la vérité et l’Évangile est fondamental.

«En particulier, les moments religieux ne peuvent pas être utilisés par les candidats pour présenter leurs propositions électorales et d’autres questions liées aux élections», souligne la CNBB, citant le livre de l’Ecclésiaste: «Il y a un temps pour tout».

Le 2 octobre, des élections générales ont été organisées au Brésil pour choisir le président et le vice-président de la République, renouveler la Chambre et le Sénat, et élire 27 gouverneurs d’État. La campagne électorale, profondément polarisée, a été principalement centrée sur l’élection du nouveau président de la République. Parmi les 12 candidats, se trouvaient notamment le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et Luiz Inácio Lula da Silva, dit «Lula», leader de la gauche et président de 2003 à 2011.

Aucun des deux candidats n’a réussi à obtenir les 50 % des voix nécessaires pour l’emporter au premier tour. Luiz Inácio Lula da Silva (48,43 % des voix) et Jair Bolsonaro (43,20 %) s’affronteront dans un deuxième tour le 30 octobre.

Visite présidentielle au sanctuaire d’Aparecida

C’est dans ce contexte que s’inscrit la note de l’archevêque d’Aparecida, Mgr Orlando Brandes, à l’occasion de la fête de Notre-Dame d’Aparecida, Reine et Patronne du Brésil, organisée par le Sanctuaire national. Le lieu est visité par des milliers de fidèles qui viennent honorer la Vierge Marie, notamment le 12 octobre, jour de la fête.

L’archevêque a publié une clarification sur la visite annoncée du président de la République sortant. Selon le texte, comme les autres années, le sanctuaire accueille la visite du chef de l’État, en organisant tout ce qui est nécessaire et en tout en essayant de garantir la visite habituelle des pèlerins.

Toutefois, précise le communiqué, la participation de Jair Bolsonaro à la récitation du chapelet, qui aura lieu dans la ville d’Aparecida, ne fait pas partie des festivités organisées sous la supervision de l’archevêque d’Aparecida. «L’initiative est le fait d’un groupe indépendant, qui n’a aucune relation avec le sanctuaire national et sa programmation pour cette journée». (cath.ch/fides/bh)

Au Brésil, la campagne électorale a donné lieu à la diffusion de fake news, entre autres religieuses, de la part des deux camps. Ici Jair Bolsonaro ne campagne | © Flickr/CC BY 2.0/Alan Santos/PR
12 octobre 2022 | 14:51
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
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