Burkina Faso : Les évêques appellent les acteurs de la crise politique à la «sagesse»

Ouagadougou/Dakar, 21.09.2015 (cath.ch-apic) Le conseil permanent des évêques du Burkina Faso a estimé dimanche 20 septembre 2015 que «la sagesse doit prendre le pas sur les passions et les ambitions personnelles ou corporatistes», dans une déclaration publiée sur le site : www.lefaso.net.

Le Burkina Faso est secoué depuis le 16 septembre 2015 par une nouvelle crise politique, avec un coup d’Etat de l’ancien chef d’Etat-major de l’armé, le général  Gilbert Diendéré, ayant renversé le président de la transition, Michel Kanfando. Selon un bilan provisoire, au moins 11 personnes ont été tuées dans des manifestations contre ce coup d’Etat.

Peur des sanctions qui frappent des populations déjà précarisées

L’archevêque de Ouagadougou, le cardinal Philippe Ouédraogo, est associé aux nombreuses négociations de sortie de la crise, menées au nom de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), par les présidents Macky Sall, du Sénégal, et  Thomas Boni Yayi, du Bénin

Dans leur déclaration de dimanche, les évêques burkinabè ont interpellé les acteurs de la crise afin qu’ils pensent au bien du peuple.  »Ce coup d’Etat nous attire des sanctions de l’Union Africaine et de nombre de partenaires de notre pays. Toutes ces sanctions frappent encore toujours plus durement nos populations qui vivent la précarité. Si elles doivent se prolonger, nous imaginons les catastrophes qu’elles engendreront», ont-ils déploré. Ils ont également appelé «à la sagesse des dirigeants du pays et de la Communauté Internationale»,  pour épargner de telles souffrances dont le peuple n’est aucunement responsable.

Ils ont invité toutes les parties prenantes à «un dialogue vrai, clair, franc et respectueux des valeurs pour lesquelles le peuple s’est insurgé» en octobre 2014 pour chasser du pouvoir Blaise Compaoré, après 25 ans passé aux commandes. Le Conseil permanent a exhorté la population «à redoubler d’ardeur et de confiance»» dans la prière pour le pays, et à manifester sa compassion et sa solidarité avec les victimes de la crise, en organisant une quête spéciale. Les recettes de cette quête seront collectées au niveau diocésain en vue d’être acheminées à la Conférence épiscopale, au profit de ces victimes.

Le 6 septembre dernier, les évêques burkinabè avaient déjà lancé un appel «à une conversion personnelle et collective» des mentalités,  pour la recherche et la sauvegarde de la paix sociale.  Dans une déclaration de leur Conférence épiscopale, ils avaient aussi invité leurs concitoyens, à «une prière fervente» pour que les élections prévues le 11 octobre 2015 se déroulent de manière apaisée et crédible. (apic/ibc/be)