Cameroun: libération de deux prêtres enlevés le 15 août

Les deux prêtres camerounais enlevés le 15 août 2019 à Kumbo, dans le département de Bui, au Nord-Ouest du pays ont été libérés après trois jours de détention. Les ravisseurs ne sont pas connus, mais il s’agit probablement de combattants séparatistes qui luttent pour l’indépendance de cette région anglophone du pays.

Le Père Franklin Banadzem Dindzee, aumônier de jeunesse, et le Père Patrick Atang, autre prêtre diocésain de Kumbo, ont été libérés dans la soirée du 18 août. Les circonstances de cette libération n’ont pas été rendues publiques, rapporte l’agence d’information missionnaire vaticane Fides. Les deux prêtres avaient été enlevés le 15 août par des hommes armés, alors qu’ils se rendaient à Oku pour y célébrer la messe de l’Assomption.

L’enlèvement de ces deux prêtres a eu lieu immédiatement après la forte dénonciation de leur évêque contre l’insécurité dans la région. «La violence et la cruauté sont devenues si communes que maintenant, il est considéré comme normal de tuer, de torturer, d’extorquer et de demander des rançons. Nous continuons à entendre des histoires choquantes de personnes enlevées ou arrêtées, torturées et auxquelles il est demandé de payer des sommes énormes avant d’être relâchées», a dénoncé Mgr George Nkuo.

2’000 tués depuis 2016

Depuis 2016, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des groupes séparatistes luttent contre les forces de sécurité et l’armée dans le but de créer un Etat indépendant appelé Ambazonie. Plus de 2’000 personnes ont été tuées et plus de 400’000 contraintes à fuir leurs maisons.

L’Eglise a demandé justice pour les Camerounais anglophones, dénonçant les violations des droits fondamentaux de la part des forces de sécurité. Mais dans le même temps, elle a condamné les violences des séparatistes. Ce qui a amené le clergé à être pris pour cible par les deux parties en conflit et les prêtres à être régulièrement enlevés par les séparatistes dans un but d’extorsion. (cath.ch/fides/mp)

Cameroun La population civile est la première victime des combats et de la répression | © Caritas Internationalis
23 août 2019 | 09:47
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 1 min.
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