Sortie d'un film sur le curé pédophile Fernando Karadima
Santiago, 21 mars 2015 (Apic) Le film «El Bosque De Karadima», basé sur des faits réels, évoque l’histoire de Fernando Karadima, l’un des prêtres les plus influents du pays, qui a abusé sexuellement et psychologiquement de dizaines de jeunes pendant des décennies.
La sortie du film, prévue début avril, est à la fois attendue et redoutée au Chili, un pays très conservateur, et où 67,4% des 16,7 millions d’habitants se déclarent catholiques. Le cas de Fernando Karadima est, il est vrai, emblématique. Au sein de la paroisse de «El Bosque», dans le quartier cossu de La Providencia, à Santiago, outre ses actes pédophiles, le prêtre s’est également forgé -entre le début des années 1980 et l’année du retrait de ses fonctions en 2006- un empire financier avec, selon de nombreuses accusations, l’aval des hautes autorités ecclésiales.
Pédophilie et détournement de dons
Un tribunal canonique l’avait condamné en 2011 à «une vie de prières et de pénitence» pour pédophilie et éphébophilie sur des jeunes qui avaient confiance en lui. Il a également été accusé d’avoir amassé une fortune à travers des détournements de dons effectués par les fidèles, selon une enquête du Centre d’Investigation journalistique.
C’est d’ailleurs un journaliste, Juan Carlos Cruz, victime lui aussi d’abus sexuels du prêtre à l’âge de 15 ans, qui avait révélé l’affaire en mai 2010. Il a d’ailleurs raconté que lorsqu’il avait confié son secret à son père, ce dernier ne l’avait pas cru, surnommant même Fernando Karadima de «saint».
Un autre prêtre dénoncé
Ce film risque d’ébranler une nouvelle fois la crédibilité de l’Eglise catholique chilienne. D’autant que les victimes de Fernando Karadima se sont regroupées pour s’opposer à la nomination, au poste d’évêque du diocèse de Osorno, de Juan Barros. D’après les accusations de Juan Carlos Cruz et d’autres victimes, ce prêtre aurait assisté et participé aux abus sexuels commis par Fernando Karadima. (apic/jcg/bb)
