Le sport peut être un outil d'intégration, notamment pour les femmes | © Darfur Dreams/Flickr/CC BY 2.0
Vatican

Congrès sur les valeurs chrétiennes et olympiques

«L’inclusion est la véritable médaille d’or»: c’est le message qu’ont voulu faire passer les organisateurs de la rencontre «Sport for all», lors de la conférence de présentation organisée au Vatican, le 28 septembre 2022. Environ 250 participants venus d’une quarantaine de pays sont attendus les 29 et 30 septembre à la salle du Synode pour échanger sur la dimension inclusive du sport.

Des athlètes et des responsables de fédérations et d’associations sportives, humanitaires et ecclésiales doivent participer à cet évènement qui se conclura avec un discours du pape François et la signature d’une «Déclaration sur le sport».

Le Père Alexandre Awi Mello, secrétaire du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, a rappelé que le Vatican avait organisé en 2016 un congrès international intitulé «Le sport au service de l’humanité», et que le premier document officiel du Saint-Siège sur le thème, Donner le meilleur de soi, a été publié en 2018. Le pape François, grand passionné de football, y présentait le sport comme «un instrument de rencontre, de formation, et aussi de mission et de sanctification».

Le Père Awi Mello a pour sa part regretté les dérives du sport professionnel, qui manque parfois de «principes clairs». Il a cependant remarqué que «quand le sport met la personne au centre, les tentations de la corruption, de la victoire à tout prix ou de la marchandisation du corps sont surmontées».

«Plus vite, plus haut, plus fort»- «ensemble»

Le «sens du jeu, de l’amitié et de la gratuité» continue à s’exprimer dans la pratique du sport, notamment lorsqu’elle s’ouvre aux «personnes avec des handicaps physiques, intellectuels et relationnels, aux migrants et aux réfugiés», ou encore «aux détenus», a insisté le religieux brésilien.

Le prélat espagnol Melchor Sánchez de Toca, qui était chargé du monde sportif en tant que sous-secrétaire de l’ex-conseil pontifical pour la Culture, est lui-même marathonien et préside l’Athletica Vaticana, le club sportif du Vatican. Il a relevé l’ajout, après la pandémie, de la mention «ensemble» à la devise olympique «plus vite, plus haut, plus fort» – «citius, altius, fortius» -, une devise latine suggérée au fondateur du mouvement olympique, le baron Pierre de Coubertin, par un dominicain français, le Père Henri Didon.

Le sport comme outil d’émancipation

L’ex-athlète kényane Tegla Loroupe, qui fut en 1994 la première Africaine à remporter le marathon de New York, a témoigné de son expérience comme chef de mission de l’équipe de réfugiés constituée pour les Jeux olympiques de Rio, en 2016, et de Tokyo, en 2021. Ces personnes souvent stigmatisées «ont apporté beaucoup de bonheur dans ces Jeux», a expliqué l’ancienne détentrice féminine du record du monde du marathon. Elle a rappelé que «le sport pour tous est un outil d’éducation et d’émancipation, notamment pour les femmes».

«Même dans la guerre, le sport peut unir les gens», a-t-elle souligné, en expliquant venir d’une «communauté pauvre» et d’une «zone de conflit». Elle a raconté avoir régulièrement visité des bidonvilles, à la suite de ses victoires, afin d’encourager les jeunes à suivre leurs rêves.

Le Brésilien Rodrigo Hübner Mendes, ancien footballeur de haut niveau devenu lourdement handicapé après avoir subi une agression armée, a témoigné de son engagement pour promouvoir le sport comme «un outil d’inclusivité», en développant des formations dans les écoles avec le soutien de l’Unicef. Lui qui fut porteur de la flamme lors du parcours des Jeux olympiques de Rio souhaiterait que la flamme des JO demeure allumée pour les Jeux paralympiques, afin de marquer une meilleure continuité entre les deux évènements.

Vers une participation directe du Vatican aux Jeux olympiques?

L’actuel président du Comité International Olympique, Thomas Bach, fera partie des intervenants durant cette conférence, de même que le haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, ou encore Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon et délégué de l’épiscopat français pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris.

Interrogé sur la perspective de voir une délégation vaticane participer directement aux JO de Paris, Mgr Melchor Sánchez de Toca a expliqué qu’une telle démarche supposerait la constitution d’un Comité olympique propre au Vatican, avec des questions complexes liés à l’octroi de la citoyenneté vaticane à des athlètes de haut niveau, en vue d’une reconnaissance du Comité par le CIO.

La participation récente de sportifs représentant le Vatican aux championnats du monde de cyclisme organisés en Australie et aux Jeux méditerranéens en Algérie représentait une première étape symbolique, l’objectif n’étant pas de conquérir une médaille, mais de pouvoir assumer un niveau de performance digne de ces grandes compétitions internationales, a expliqué le prélat espagnol. Ne fermant donc pas la voie à d’ultérieures évolutions, il a souligné «l’excellent niveau de collaboration» entre le Saint-Siège et le mouvement olympique. (cath.ch/imedia/cv/rz)

Le sport peut être un outil d'intégration, notamment pour les femmes | © Darfur Dreams/Flickr/CC BY 2.0
29 septembre 2022 | 11:32
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 3 min.
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