Crise des réfugiés: Les évêques du Canada lancent un appel aux catholiques

Ottawa, 16.09.2015 (cath.ch-apic) Les évêques du Canada lancent un appel aux catholiques afin qu’ils se mobilisent face à la crise des réfugiés. Outre les programmes diocésains et paroissiaux de parrainage de réfugiés, ils proposent sept moyens par lesquels les catholiques peuvent répondre à ce défi, notamment en envoyant des dons aux agences catholiques canadiennes pour l’aide et le développement.

Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), souligne que ces agences catholiques «font un travail remarquable sur la scène internationale» et qu’elles sont «profondément engagées dans l’assistance aux réfugiés syriens, entre autres, et aux personnes déplacées».

La voix des réfugiés «monte jusqu’à Dieu»

Le président de la CECC rappelle que peu après son élection comme évêque de Rome, le pape François s’était rendu dans l’île de Lampedusa pour attirer l’attention sur les nombreux réfugiés qui meurent noyés en essayant de traverser la Méditerranée. «Ceux-ci parmi nos frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix; ils cherchaient un rang meilleur pour eux et pour leurs familles, mais ils ont trouvé la mort. Combien de fois ceux qui cherchent cela ne trouvent pas compréhension, ne trouvent pas accueil, ne trouvent pas solidarité! Et leurs voix montent jusqu’à Dieu!»

Rappelant l’installation de fils barbelés acérés pour repousser les réfugiés, les milliers de sans-abri en marche sur des routes en Europe et les millions de réfugiés cantonnés dans des abris de fortune au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs, Mgr Durocher invoque les appels du pape. «Depuis le début de son pontificat, le pape François nous rappelle avec insistance leur besoin d’aide et il demande à notre monde de ne pas détourner leur cœur quand des masses de sans-abri cherchent un refuge, la sécurité et une vie meilleure».

Agir localement et personnellement

«Tandis que notre monde et notre pays discutent de la meilleure façon de réagir, en tant que catholiques, nous devons nous demander ce que nous pouvons faire, personnellement et dans nos communautés locales», avance-t-il. Et de suggérer «quelques suggestions de gestes à poser pour aider face à un problème tragique, aussi complexe qu’accablant».

Le président de la CECC propose notamment de parrainer une famille de réfugiés, invitant, comme l’a fait le pape François lors de la prière de l’angélus du 6 septembre dernier, les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires de toute l’Europe à accueillir des familles réfugiées afin de préparer l’Année de la miséricorde. Si l’Europe le fait, se demande-t-il, «devrions-nous faire moins, ici au Canada?»

«Si nous refusons d’accueillir l’autre, notre pays, nos foyers et nos cœurs se ferment à la vie. Même si plusieurs d’entre nous doivent affronter des difficultés économiques, ce que nous avons et ce que nous possédons représente tellement plus que ce à quoi les réfugiés peuvent avoir accès. Pour la paix de notre conscience et pour notre salut éternel, nous ne pouvons pas refuser de partager ce que nous avons avec ceux et celles qui sont dans le besoin».

Mgr Durocher propose entre autres de prendre contact avec le Conseil catholique de parrainage pour réfugiés, qui regroupe du personnel de nombreux offices catholiques, diocésains et autres, engagés dans le parrainage des réfugiés. Il relève aussi que la réponse à une grave situation d’urgence est toujours plus efficace   lorsque   les   gouvernements,   les   collectivités   locales   et   des   citoyens   engagés travaillent ensemble. Et de relever que la campagne électorale fédérale en cours est le moment propice pour demander aux candidats et à leurs partis ce qu’ils comptent faire pour les réfugiés, s’ils sont portés au pouvoir. CECC/JB


Encadré

L’archidiocèse de Toronto lance le «Projet Espoir»

L’archidiocèse de Toronto vient de lancer le «Projet Espoir», visant à récolter 3 millions de dollars canadiens (2,21 millions de francs suisses) pour financer une campagne de réinstallation d’urgence d’une centaine de réfugiés dans la région du Grand Toronto. Dans son appel, le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto, souligne que l’archidiocèse donnera la priorité aux réfugiés fuyant la guerre et la violence, principalement en Syrie et en Irak, et ceci indépendamment de leur appartenance religieuse. L’archidiocèse aura besoin pour cela de 100 groupes de bénévoles pour l’aider à l’installation de ces réfugiés. Il a établi dès 2009 un Bureau pour les réfugiés (Office for Refugees – ORAT) pour faciliter leur accueil dans la région. A ce jour, l’ORAT a facilité la réinstallation de 2’519 réfugiés, parrainés par 160 paroisses catholiques. (apic/be)

 

Le drame des réfugiés est toujours plus criant en Europe
16 septembre 2015 | 11:44
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
Canada (204), CECC (15), Durocher (1), Réfugiés (420)
Partagez!