A droite, le Père Huub Oosterhuis, 28 janvier 1969. Audience à l'Ignatius College | © Wikimedias common / Source GaHetNa (Nationaal Archief NL)
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Décès du poète musicien et théologien critique Huub Oosterhuis

kath.ch / Traduction et adaptation Lucienne Bittar

Le théologien et poète néerlandais Huub Oosterhuis est décédé dimanche de Pâques à Amsterdam, à l’âge de 89 ans, après une courte maladie. Il a eu une influence énorme sur le chant liturgique aux Pays-Bas, tant du côté catholique que réformé.

Très innovants pour l’époque, ses textes et musiques composés pour l’Église néerlandaise l’ont rendu célèbre dans le pays. Mais ils ont aussi eu ses détracteurs. Auteur-compositeur des Pays-Bas, Huub Oosterhuis a par exemple écrit des chansons liturgiques avec des influences de la musique pop. Un de ses chants de Pâques reste populaire aujourd’hui encore dans l’Église réformée, Dit is de dag die de Heer heeft gemaakt en gegeven (C’est le jour que le Seigneur a fait et donné). «Il ne s’en tenait pas aux dogmes de l’Église, mais combinait souvent dans ses chansons des versets bibliques» à d’autres paroles, «créant ainsi une nouvelle histoire», explique Marc van Dijk, biographe d’Oosterhuis.

La pierre d’achoppement du célibat

Huub Oosterhuis a grandi à Amsterdam. Il a rejoint les jésuites en 1952 et a été ordonné prêtre en 1964 à la basilique Saint-Servais de Maastricht. Mais suite à ses remises en cause du célibat dans l’Église, il a été expulsé de la Compagnie de Jésus en 1969 et suspendu en tant que prêtre.

Pour lui, le célibat était «une pierre d’achoppement majeure au  fonctionnement dans l’Église», déclare Marc van Dijk, biographe d’Oosterhuis. «Et pas seulement pour lui. Dans les années 1960, il y a eu tout un mouvement de départs à la retraite des prêtres. On s’attendait à ce que le célibat soit assoupli dans un proche avenir. Mais cela ne s’est pas produit, et donc plus de prêtres ont démissionné.»

Le poète théologien Huub Oosterhuis, en 2006 | © Wikipedia Cc-by-2.0

En 1970, Huub Oosterhuis a épousé Josefien Melief, une infirmière et altiste avec qui il a eu deux enfants, qui sont eux-mêmes devenus musiciens. L’ancien jésuite a finalement divorcé, puis s’est remarié.

Il a également publié plusieurs livres de poésie et fondé deux centres culturels à Amsterdam. Il était un ami proche de la famille royale et avait pris la parole lors des funérailles du prince consort Claus von Amsberg à la Nieuwe Kerk de Delft, en 2002, à la demande de la reine Beatrix.

Selon Van Dijk, Oosterhuis était «un grand innovateur». Si on ne peut pas le qualifier de «militant », il n’en a pas moins été «toujours politiquement impliqué et a encouragé les autres à l’être aussi». En 2014, il a reçu le Prix allemand de la prédication pour l’ensemble de son œuvre. (cath.ch/kath.ch/lb)

A droite, le Père Huub Oosterhuis, 28 janvier 1969. Audience à l'Ignatius College | © Wikimedias common / Source GaHetNa (Nationaal Archief NL)
10 avril 2023 | 14:53
par Rédaction
Temps de lecture: env. 2 min.
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