Jacques Cartier débarquant à Hochelaga (Québec) en 1535 | © tableau d'Adrien Hébert
International

Doctrine de la découverte: une nouvelle déclaration en travail

Les organisateurs canadiens de la visite du pape dans le pays ont indiqué, le 28 juillet 2022, travailler «avec le Vatican et ceux qui ont étudié cette question, dans le but de publier une nouvelle déclaration de l’Église» sur la «Doctrine de la découverte». Un groupe de manifestants a déroulé silencieusement une bannière demandant l’abrogation de cette doctrine, au début de la messe célébrée par le pape François au sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré (Québec).

Par le passé, les bulles papales du XVe siècle ont été abrogées dans des documents postérieurs. Mais, souligne le communiqué, «nous comprenons le désir de nommer ces textes, de reconnaître leur impact et de renoncer aux concepts qui leur sont associés», exprimé par les autochtones. Sont notamment visées les bulles Romanus Pontifex du pape Nicolas V, qui avait établi en 1455 le droit pour tout monarque chrétien de prendre possession de terres non-chrétiennes, et Inter Caetera, qui avait établi en 1493 un partage du monde entre Espagnols et Portugais, sous l’arbitrage du pape Alexandre VI.

Les organisateurs soulignent que dans ses prises de parole depuis son arrivée dans le pays, le 24 juillet dernier, le pontife a «directement condamné bon nombre des politiques et des principes qui sont communément associés à la Doctrine de la découverte». Devant les autorités canadiennes le 27 juillet, il a dénoncé ainsi les «projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des écoles résidentielles».

Le pape parle au nom de l’Église catholique

Dans cette note, les évêques du Canada expriment aussi au pape leur reconnaissance pour «les excuses sincères et solennelles qu’il a présentées aux peuples autochtones au nom de l’Église catholique». Une mention qui répond aux critiques de certaines organisations autochtones regrettant que le pape François n’ait pas mis en cause l’institution, mais «seulement certains» religieux qui ont géré les pensionnats, «semblant restreindre la responsabilité de ces actes à des individus et non à un système».

«Lorsque le pape François parle, il parle au nom de l’Église catholique, et nous l’avons entendu présenter des excuses sincères, venant du cœur», explique Erika Jacinto, porte-parole de l’équipe de la visite, à l’agence I.MEDIA. Le pontife, ajoute-t-elle, «a assumé la responsabilité directe en tant que chef de l’Église catholique, en disant ‘je suis affligé’, ‘je demande pardon’, et ‘face à ce mal qui indigne, l’Église s’agenouille devant Dieu et implore le pardon des péchés de ses enfants’».

«Sa décision de présenter des excuses en sol canadien, alors qu’il est confronté à d’importants problèmes de santé et qu’il a dû annuler d’autres voyages internationaux, démontre sa compréhension du rôle de l’Église catholique dans l’histoire des pensionnats autochtones du Canada», affirme encore la directrice des communications du diocèse de Montréal.

Toutefois, il reste «encore beaucoup à faire dans le long chemin vers la guérison, la justice et la réconciliation», constatent les organisateurs. (cath.ch/imedia/ak/cv/rz)jacque

Jacques Cartier débarquant à Hochelaga (Québec) en 1535 | © tableau d'Adrien Hébert
29 juillet 2022 | 08:30
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 2 min.
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