Père Dominique Greiner, rédacteur en chef de La Croix, avec Bernard Litzler, directeur de Cath-Info | © Grégory Roth
Suisse

Dominique Greiner: «Face aux médias, une Eglise confiante et vigilante»

Les étudiants de l’Institut de formation aux ministères (IFM) ont participé à une journée de formation aux médias, le 14 mars 2018, à Fribourg. La relation entre l’Eglise et les médias est systématiquement minée par d’éternels malentendus; les futurs agents pastoraux laïcs ont tenté de les décoder.

Pourquoi les malentendus sont récurrents entre l’Eglise et les médias? Et pourquoi les médias renvoient rarement l’image que l’Eglise aimerait donner d’elle-même? Des questions auxquelles la vingtaine d’étudiants de 2e et 3e année de l’IFM ont été confrontés, en compagnie du Père Dominique Greiner, rédacteur en chef du quotidien français La Croix.

«Une vérité qui est relation»

Le religieux assomptionniste a tâché de familiariser son auditoire à l’univers médiatique. «Le but du journalisme, c’est de faire la vérité. Il ne faut donc pas exclure qu’il puisse être également au service de la vérité ecclésiale, a affirmé le Père Greiner. De votre côté, vous prétendez représenter une vérité qui est ‘relation’. Si, par méfiance envers un journaliste, vous vous présentez comme une personne fermée, vous délivrez un contre-message.»

«L’Eglise est amie des médias»
Jean Paul II

«Une interview, ça se prépare, a expliqué Dominique Greiner. Il est important de comprendre la logique de la communication si l’on veut faire passer son message.»
«L’Eglise est amie des médias», selon le rédacteur en chef de La Croix, reprenant une citation du pape Jean Paul II. «Comment se rendre ami des médias? C’est très exigeant. Il faut être confiant, tout en étant vigilant… comme moi lorsque je relis les papiers de mes journalistes», confie le rédacteur en chef.

Les défis majeurs de la communication

La journée s’est déroulée dans les locaux du vicariat épiscopal à Fribourg. A cette occasion, Bernard Litzler, directeur de Cath-Info, a présenté aux étudiants les médias catholiques romands. Si les futurs agents pastoraux fréquentent régulièrement les produits proposés par les médias catholiques, force est de constater que les appellations Cath-Info, cath.ch, ou RTSreligion, ne leur sont ni claires ni distinctes pour autant.

Une vingtaine d’étudiants de l’IFM réunis dans les nouveaux locaux du vicariat épiscopal à Fribourg | © G. Roth

Pour les étudiants de l’IFM, plusieurs défis majeurs de la communication doivent être pris en compte aujourd’hui: discerner le vrai sur les réseaux sociaux, avec quels garde-fous. Savoir ce que le pape a vraiment dit, ou non. Pouvoir s’adresser à des non-chrétiens. Utiliser des moyens permettant d’améliorer la communication intra et extra-ecclésiale. Posséder des outils pour rétablir une image positive de l’Eglise vis-à-vis des personnes distancées. Ou encore, rejoindre les jeunes sur leurs médias sociaux favoris.

La forme autant importante que le fond

La détermination et le souci d’efficacité de communiquer de la part des agents pastoraux ont beaucoup frappé Dominique Greiner. «C’est bien de vouloir communiquer. Il est important cependant de savoir qu’est-ce que vous voulez communiquer? Et comment, explique Dominique Greiner. Toute l’activité ecclésiale est communication. Quand l’Eglise communique, elle dit quelque chose de son être profond. Dans sa manière de communiquer, la forme est autant importante que le fond». Les étudiants ont analysé plusieurs cas de communiqués de l’Eglise. Notamment celui qui présentait la reconnaissance du 70e miracle de Lourdes. Un événement qui a été abondamment et positivement relayé dans les médias, le 11 février 2018. (cath.ch/gr)


Session sur l’univers médiatique

Pour les étudiants de l’IFM, cette journée était précédée de deux jours de session sur l’univers de médias, également en compagnie du Père Dominique Greiner. Par groupe, ils ont eu la possibilité de présenter une revue de presse. Ils se sont également penchés sur les textes magistériels qui traitent des médias depuis le Concile Vatican II: Inter Mirifica (1963) et Communion et Progrès (1971) du pape Paul VI, et plus tard Le progrès rapide (2005) du pape Jean Paul II. GR

Père Dominique Greiner, rédacteur en chef de La Croix, avec Bernard Litzler, directeur de Cath-Info | © Grégory Roth
15 mars 2018 | 11:09
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 3 min.
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