Mgr Valerio Lazzeri, évêque de Lugano et Mgr Alain de Raemy, auxiliaire de LGF s'impliquent dans les discussions | Christian Merz
Suisse

Einsiedeln: en chemin vers une Église plus synodale

A Einsiedeln (SZ), l’Assemblée synodale suisse s’est tenue le 30 mai 2022. Elle a réuni plus de 50 personnes de toute la Suisse: évêques (CES), délégués diocésains, défenseurs des causes des pauvres et des marginaux, migrants, jeunes, femmes, communautés religieuses, experts en théologie et en pastorale, ainsi que le présidium de la Conférence centrale catholique romaine (RKZ).

L’Assemblée synodale suisse avait pour but de regrouper les rapports de résultats de la phase diocésaine du Synode en un rapport national. La tâche de la rédaction finale, sur la base des souhaits d’adaptation de l’Assemblée synodale, a été confiée à Eva-Maria Faber, professeure de la Haute école de théologie de Coire, et à Philippe Hugo, directeur du Centre catholique romand de formations en Église (CCRFE) à Fribourg.

Meilleure inclusion de tous les baptisés

Le rapport final sera publié cet été, après avoir été traduit dans les trois langues nationales. Il sera envoyé à Rome, en même temps que les rapports diocésains pour la poursuite du travail à l’échelle continentale – de l’automne 2022 au printemps 2023 – et mondiale – à l’automne 2023.

Des aspects de la synodalité de l’Église traités dans le rapport, deux défis sont particulièrement mentionnés. Surmonter, d’une part, l’exclusion de nombreuses personnes de la pleine participation à la vie de l’Église: les divorcés remariés et des personnes issues du spectre LGBTQIA+, entre autres. Prendre en compte d’autres groupes qui ne se sentent pas vraiment écoutés ou pris au sérieux dans l’Église, comme des jeunes, des femmes, ou des personnes issues de l’immigration.

D’autre part, le rapport aborde de manière critique le cléricalisme encore très répandu dans l’Église. La synodalité ne peut réussir que si le cléricalisme est surmonté et si la compréhension du ministère sacerdotal évolue, de manière à favoriser une Église synodale.

Défis importants au niveau suisse

L’Assemblée synodale suisse ne s’est pas seulement contentée d’examiner le rapport sur le processus mondial. Elle a aussi poursuivi l’»être-Église synodal» en Suisse, traitant des défis les plus importants de l’Église catholique au niveau suisse et dans les régions linguistiques.

L’Assemblée synodale suisse a également désigné les conditions et les attitudes structurelles et spirituelles. Dans la réflexion sur la qualité du travail synodal, les préoccupations spirituelles de la Suisse latine, plutôt liées à l’attitude, se sont complétées avec les observations et les indications de la Suisse alémanique, plutôt axées sur les structures.

Confiance et patience

La vice-présidente et le vice-président de la Commission pastorale, Barbara Kückelmann (diocèse de Bâle) et François-Xavier Amherdt (Université de Fribourg) ont indiqué que l’évolution vers une Église plus synodale est un chemin d’apprentissage. La synodalité ne va pas vite. Elle nécessite de la confiance et de la patience, même si les attentes pour une résolution rapide des problèmes sont tout aussi élevées.

Le processus synodal n’en est qu’à ses débuts, mais il doit se poursuivre. Tel a été le message exprimé par le président de la CES, Mgr Felix Gmür, et la présidente de la RKZ, Renata Asal-Steger. La Conférence des évêques et la Conférence centrale veulent apporter leur contribution au développement d’une Église synodale en Suisse, ont-ils déclaré dans leurs allocutions finales.

A cet effet, la Commission pastorale de la CES doit élaborer rapidement des propositions pour des bases et des structures transparentes du travail synodal en Suisse, de sorte que l’Instrumentum Laboris (document de travail), attendu en automne 2022 pour la phase continentale du processus synodal mondial, puisse si possible déjà être discuté au niveau synodal. (cath.ch/com/gr)

Synode 2021-2023 – en Suisse et dans le monde

«L’Église de Dieu est convoquée en synode». C’est la première phrase du document préparatoire du Synode mondial des évêques (2021-2023) sur la synodalité de l’Église. Le pape François a fait de la synodalité un sujet de discussion pour l’ensemble de l’Église.

La question directrice est de savoir ce que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire. En d’autres termes, il s’agit de l’»aggiornamento» de l’Église. Sous le mot-clé «synodalité» (de synode, grec ancien: «chemin commun»), les dimensions fondamentales de la vie ecclésiale sont examinées: Comment la communauté réussit-elle dans l’Église? Qu’est-ce qui favorise la participation réelle de tous dans l’Église? Où mène la mission de l’Église aujourd’hui?

Le processus global a débuté au niveau local à l’automne 2021. Après les discussions synodales et les enquêtes dans les paroisses, les diocèses, les associations et les groupes, les rapports diocésains sur les résultats ont été compilés en mars 2022. Elles ont été rassemblées dans un projet de rapport synodal national lors de l’Assemblée du Synode suisse. Ce projet va maintenant être soumis à la rédaction finale, avec les remarques de l’Assemblée synodale suisse, qui devrait être achevée cet été.  COM

Mgr Valerio Lazzeri, évêque de Lugano et Mgr Alain de Raemy, auxiliaire de LGF s'impliquent dans les discussions | Christian Merz
31 mai 2022 | 17:20
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 3 min.
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