Le Foyer de Charité de Baye, dans la Marne, a été le cadre d'une fausse affaire de pédophilie (capture d'écran Google Maps)
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France: peines de prison après de fausses accusations de pédophilie contre un prêtre

Un couple de Baye, au nord-est de la France, a été condamné le 28 février 2019 à trois mois de prison avec sursis pour avoir porté de fausses accusations de pédophilie contre un prêtre de la région. Il est apparu que les deux septuagénaires accusateurs avaient un litige immobilier avec l’homme d’Eglise, rapporte la presse française.

Dans le contexte des affaires d’abus sexuels qui secouent l’Eglise catholique, des cas de fausses accusations commencent également à émerger. C’est ce qui s’est passé dans le cadre du Foyer de Charité de Baye, dans le département de la Marne.

L’histoire débute en mars 2018, lorsque Marie-Jeanne et Jean-Louis Martin, un couple de septuagénaires proches du Foyer alertent la justice, les autorités ecclésiastiques et des associations de victimes du comportement prétendument «déviant» du prêtre qui dirige l’établissement depuis vingt ans. Les lettres accusent l’ecclésiastique d’avoir tenté «d’approcher» pas diverses manœuvres leurs propres petits enfants. Surtout, le couple évoque des confessions, par des parents du village, d’attouchements commis sur quatre petits garçons par le directeur du Foyer.

Enquête classée

Les investigations diligentées par le procureur de la République Eric Virbel mettent cependant rapidement le prêtre hors de cause. La seule victime présumée nommée par les accusateurs dément avoir subi la moindre agression. Les parents cités par le couple nient en bloc avoir parlé de quelconques abus. L’enquête est donc classée sans suite en octobre 2018.

Mais le procureur ne veut pas en rester là et poursuit les époux Martin pour «dénonciation calomnieuse».

Peu à peu, derrière l’accusation initiale, se dessine ainsi une tout autre histoire. «On pourrait bien trouver un conflit entre le prêtre et le couple», confie au quotidien Le Figaro une source proche du dossier. Les Martin avaient en effet obtenu la possibilité de loger dans une des dépendances du Foyer, pour un loyer modique, en échange de quelques travaux. Au fil du temps, le couple aurait trouvé que la situation ne lui convenait plus et la situation aurait dégénéré en litige classique entre un bailleur et ses locataires.

Transparence complète du diocèse

Le tribunal a établi que les accusations n’avaient été lancées que dans le but de nuire au prêtre. Les époux ont donc été condamnés le 28 février 2019 à trois mois d’emprisonnement avec sursis et 500 euros d’amende.

A noter que, Mgr François Touvet, évêque de Châlons-en-Champagne, avait, pour ne prendre aucun risque, décidé d’éloigner le prêtre incriminé du diocèse et des jeunes. Le tout en complète transparence avec le parquet, informé de l’adresse du Père pendant l’enquête. Toujours par souci de transparence, l’évêque avait décidé de rendre publique cette mise à l’écart, et le nom du prêtre en question.

Une autre enquête est en outre en cours contre un second prêtre travaillant au Foyer de Charité de Baye, également accusé par les Martin. L’ecclésiastique, décédé en 2014, aurait selon le couple commis des actes de nature sexuelle avec des mineurs dans les années 1960 et 1970. Si les faits sont aujourd’hui prescrits, le parquet estime important d’établir d’éventuels faits. (cath.ch/ag/rz)

 

 

Le Foyer de Charité de Baye, dans la Marne, a été le cadre d'une fausse affaire de pédophilie (capture d'écran Google Maps)
28 février 2019 | 12:05
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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