Genève: Soirée d’hommage aux «Justes de Suisse» qui ont aidé les juifs persécutés

«Ces héros qui font l’honneur d’une Nation»

Genève, 21 janvier 2008 (Apic) La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) organise lundi 28 janvier à Genève une soirée d’hommage aux «Justes de Suisse» qui ont aidé les juifs persécutés sous le nazisme. Près de 500 personnes sont attendues en soirée au Collège André Chavanne à Genève pour cet événement intitulé «Ces héros qui font l’honneur d’une Nation».

Parmi les invités d’honneur, Pascal Couchepin, président de la Confédération, Charles Beer, président du Département de l’Instruction publique du canton de Genève, et un «Juste parmi les Nations», August Bohny, directeur sous l’Occupation des maisons d’enfants du Secours Suisse au Chambon-sur-Lignon, et celle qu’il a sauvée, Hanne Liebmann.

De plus, la CICAD annoncera officiellement à cette occasion la sortie du livre qu’elle a édité, «Les Justes suisses». Cet ouvrage écrit par François Wisard, Chef du service historique du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), sera proposé gratuitement aux établissements scolaires de Suisse. Créée en 1990, à l’initiative des communautés juives de Genève et Lausanne, la CICAD est une association qui s’attache à lutter contre toute forme d’antisémitisme en Suisse romande.

Dans le cadre de la Journée de la mémoire de l’Holocauste pour honorer la mémoire des millions de disparus, exterminés par les nazis et leurs collaborateurs, la CICAD organise également une journée particulière pour honorer les hommes et les femmes, «les Justes», qui refusèrent de collaborer avec les nazis dans leur volonté d’extermination. «Ils ont opté pour l’aide et ont ainsi offert la vie à leurs protégés, la survie au monde et une raison de vivre à l’humanité».

L’histoire des «Justes» constitue une des pages les moins connues de la Shoah, estime la CICAD. En ayant sauvé des juifs au péril de leur vie, «ces derniers ont maintenu la flamme de l’espérance et de l’humanité au milieu d’une Europe en proie à la folie destructrice des nazis et de ceux qui les soutenaient». L’exemplarité de ces femmes et ces hommes qui ont su agir avec courage et détermination doit être mieux connues. Pour la première fois, souligne la CICAD, un livre et une soirée rendent hommage à leurs actes héroïques.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreuses personnes non juives ont risqué leur vie pour sauver des juifs. Ces personnes ont été reconnues comme «Justes parmi les Nations» et ont été décorées de la médaille de l’Institut Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. Plus de 15000 personnes ont reçu la médaille des «Justes parmi les Nations», dont une vingtaine en Suisse. Le titre de «Juste parmi les Nations» est inspiré d’une phrase du Talmud, l’un des livres sacrés des Juifs, qui dit: «Celui qui sauve un être humain sauve l’univers tout entier.»

La CICAD rappelle que plusieurs Suisses ont risqué leur vie pour aider bénévolement des réfugiés juifs pendant la guerre: des prêtres, des pasteurs, des fonctionnaires, des diplomates, des femmes au foyer, de simples citoyens. «Ils ont caché des gens, indiqué des chemins de passage à travers les bois et les montagnes (dans le Jura, autour de Genève et plusieurs régions frontalières), procuré des sauf-conduits. Parmi eux, il y a Paul Grüninger, chef de la police de Saint-Gall, qui, en 1938, refusa de refouler 3000 Juifs dont le passeport était marqué du «J». Il fut démis de ses fonctions pour avoir désobéi et ne put jamais réintégrer la police. Il n’a été réhabilité qu’en 1995, vingt-trois ans après sa mort.

On peut également mentionner Carl Lutz, consul général de Suisse à Budapest pendant la guerre, qui sauva la vie de plus de 50’000 Juifs hongrois en leur donnant des lettres de protection. En Suisse romande, Rosa Naef et Anne-Marie Im Hof-Piguet aidèrent des enfants juifs à passer clandestinement la frontière près de la vallée de Joux, les faisant échapper à une mort certaine en France occupée. (apic/cicad/com/be)

21 janvier 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!