Campagne de l'Eglise espagnole en faveur de la contribution ecclésiastique | CEE
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Grâce à l'impôt, l'Église espagnole collecte davantage d'argent

L’Église catholique en Espagne collecte cette année davantage d’argent grâce à l’impôt sur le revenu. Les données provisoires publiées par la Conférence épiscopale espagnole (CEE), à partir des informations du ministère des Finances, indiquent que près de 8 millions de contribuables ont coché la case destinée à l’institution ecclésiale en 2024, soit quelque 106’000 de plus que l’année précédente.

Cette augmentation de contribuables se traduit par une hausse économique notable: le montant perçu s’élève à 429’335’080 euros, soit 46,9 millions de plus qu’en 2023, ce qui représente une croissance de 12 %.

46,9 millions d’euros de plus qu’en 2023

La Conférence épiscopale insiste sur le fait que le nombre réel de contribuables favorables dépasse les neuf millions, si l’on tient également compte des déclarations communes, une formule courante chez les couples et les familles.

0,7 % de l’impôt affecté à l’Église

Le poids relatif des personnes qui affectent 0,7 % de leur impôt à l’Église passe de 30,43 % en 2023 à 30,08 % en 2024, soit une baisse de 0,34 point, malgré l’augmentation du nombre absolu de déclarations. Ce changement s’explique par l’augmentation du nombre de contribuables qui ne cochent aucune case, qui progresse de 1,09 % et atteint désormais près de 40 % du total. La case destinée aux fins sociales recule également de 1,04 %, ce qui témoigne d’un changement de tendance dans le comportement fiscal des citoyens.

Une augmentation qui n’implique pas plus de fidèles

L’augmentation des recettes coïncide avec un contexte social qui tend vers une Espagne de plus en plus sécularisée, en particulier chez les jeunes. Les données du Centre de recherches sociologique CIS d’avril dernier indiquaient que moins de la moitié de la population s’identifie comme catholique. La baisse est constante: il y a quatre décennies, 90,2 % se déclaraient croyants ; il y a dix ans, 68,8 % ; aujourd’hui, 55,4 %, et seuls 18,8 % assistent fréquemment à des offices religieux. Chez les moins de 24 ans, cette proportion tombe à près d’un tiers.

La perception publique du système de financement ne suit pas non plus la reprise économique. Le Baromètre sur la religion et les croyances élaboré par la Fondation Pluralisme et Coexistence, dépendant du ministère de la Présidence, a révélé en novembre dernier que 54 % des personnes interrogées se déclarent opposées à la case «Église» dans la déclaration d’impôt sur le revenu, et que seulement 47 % des catholiques la soutiennent.

Engagements en matière de transparence exigés

Parmi les personnes qui professent cette religion, 34 % défendent l’autofinancement des confessions, 6 % rejettent la case mais soutiendraient d’autres formules de soutien de l’État, et 5 % l’accepteraient uniquement si elle pouvait être étendue à d’autres religions.

Le débat sur le modèle reste ouvert, en particulier après les engagements en matière de transparence et de modernisation que le gouvernement exige depuis des années.

20 novembre, journée de prière et de pénitence pour les victimes d’abus en Espagne | CEE

Crise des abus sexuels

L’augmentation des ressources que va recevoir l’Église reflète une capacité de mobilisation encore forte parmi une partie de la population, cependant que les indicateurs sociaux dessinent une Espagne davantage pluraliste et moins confessionnelle. Cette augmentation des recettes coïncide cependant avec l’un des dossiers les plus délicats auxquels est confrontée depuis quelque temps l’Église espagnole: la crise des abus sexuels et les difficultés rencontrées par l’Eglise pour indemniser les victimes d’abus.  (cath.ch/cee/com/be)

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28 décembre 2025 | 17:37
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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